Le secteur de l’assurance ne s’est pas reposé en 2022, il ne s’endormira pas en 2023. Le début de la nouvelle année sera également marqué par les sujets de l’année qui se termine. Si des accords ont déjà été trouvés avec un certain nombre d’assureurs comme Groupama et Axa, les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) pour 2023, qui portent notamment sur les augmentations de rémunération, ne seront pas bouclées partout. Certains syndicats ont déjà prévenu que des grèves pourraient être menées pour obtenir des augmentations collectives importantes dans un contexte d’inflation, comme Covéa.
L’inflation exacte, qu’elle soit économique, sociale, ou liée au coût des sinistres climatiques, marquera les résultats 2022 du secteur, qui seront publiés en février et devront intégrer dans ceux-ci la nouvelle norme comptable sur les contrats d’assurance IFRS 17. Cette inflation alimente également les augmentations de taux que subissent les entreprises lors du renouvellement des contrats et des traites de réassurance pour les assureurs. Des taux trop élevés pour certaines entreprises pourraient entraîner plusieurs critiques, car les signes naissants d’amélioration du marché de la cyberassurance sont déjà sous surveillance.
Face à la hausse des prix, les assureurs sont attendus sur leur engagement d’inscrire la prime moyenne d’assurance auto et habitation sur 2022 et 2023 en dessous de l’inflation. Si Bercy salue cet accord, l’exécutif doit aussi veiller à ce que d’autres réformes conduisent aux objectifs souhaités, comme la loi Lemoine sur l’assurance prêteur, la réforme de l’assurance récolte ou l’indemnisation des catastrophes naturelles. Bien que le groupe d’étude sur les assurances ait disparu de l’Assemblée nationale, des réformes et autres pistes de développement agitent le secteur : les suites à donner au rapport du Trésor sur le développement de la cyberassurance, la localisation de la contraction de l’inflation . argiles (risque de sécheresse) au sein du régime des catastrophes naturelles, voire revoir le cadre fiscal des captives d’assurance. Enfin, la parole du superviseur sur la transparence et la justification des frais d’assurance-vie pourrait ébranler certains acteurs.
Le tarif euro pool de ces assureurs-vie en 2022, annoncé début 2023, est très attendu car ils devront anticiper le nouveau régime tarifaire. Le retour à la rentabilité de nombreux groupes après une année marquée par des changements d’environnement s’impose, plus généralement : le réassureur Scor après avoir subi l’aggravation des sinistres climatiques ou le spécialiste de l’assurance complémentaire santé et prudentielle Aésio Mutuelle qui a souffert de charges liées aux prises -up care et 100% succès santé, pour n’en nommer que quelques-uns.

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Fusions et acquisitions
Des choix stratégiques marqueront aussi 2023. Le partenariat commun en assurance de biens et responsabilité entre Allianz France et les Assurances du Crédit Mutuel pose question. Covéa et Générale France doivent boucler leur acquisition : le réassureur PartnerRe pour le premier, le spécialiste de l’assurance des professionnels de santé La Médicale pour le second. De nombreuses mutuelles, comme la MGEN, sont également contraintes de s’adapter à la réforme de la complémentaire santé des fonctionnaires. Enfin, tous les assureurs dommages travaillent sur leur exposition aux catastrophes naturelles après une année historiquement dévastatrice, sans compter la pression des ONG pour faire évoluer la politique de souscription des risques de certains, comme Axa.
Le courtage devrait continuer à favoriser les fusions-acquisitions du secteur, comme les ambitions de Howden France, le processus de cession de Vilavi ou le remarketing du groupe Premium. La consolidation des assurtechs est attendue dans un contexte de marché où la levée de fonds s’avère plus complexe. Côté porteurs de risques, c’est le changement d’actionnaire de la filiale concurrente Caisse Centrale de Réassurance qui pourrait marquer l’année où Ageas France changera également de mains.