53 migrants du Sri Lanka sont arrivés au port

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LE PORT. Repéré hier soir, le bateau immatriculé Imola 0559 CHD, avec 53 migrants à bord (et non 44 comme annoncé ce matin), est arrivé au port vers 18h ce samedi.

C’est un cadeau de Noël dont l’Etat et les services judiciaires se seraient certainement passés. 53 migrants sri lankais, dont 3 femmes et 3 enfants, sont arrivés au port vers 18h10 ce samedi à bord de leur bateau de pêche immatriculé Imula 0559 CHW. Depuis le petit matin, ils ont été escortés par la gendarmerie et la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) jusqu’au Grand Port Maritime du Port.

Les sourires étaient larges, mais les visages étaient fatigués pour les passagers de ce navire maigre qui s’appelle Angelo ou Leon (un nom de chaque côté du bateau). Ils ont été accueillis par des policiers, des pompiers mais aussi des médecins qui devront examiner de plus près la condition physique de ces 53 hommes et femmes. Une première personne a quitté le bateau sur une civière.

Au total, 24 policiers de garde étaient mobilisés sur le port cet après-midi et cette soirée pour accueillir ce nouveau venu. Dans la nuit, une arrivée de policiers devrait arriver directement du sud de l’île pour les épauler.

Le tout sous l’œil curieux de dizaines de spectateurs, venus en famille, qui ont décidé de commencer Noël en plaçant des chaises sur les quais du Grand Port Maritime alors qu’ils sont posés sur une route du Tour de France.

Alors en période de vacances et de congés judiciaires où les salles d’audience sont inactives, avocats et magistrats devraient être rappelés en urgence pour rejoindre le marathon judiciaire auquel ils sont désormais habitués avec cette quatrième arrivée cette année de migrants sri lankais. Comme la procédure l’exige, les migrants peuvent notifier aux autorités leur volonté de demander l’asile une fois sur le sol français. La police aux frontières (PAF) doit alors faire une demande au juge des libertés et de la détention (JLD) pour les placer en zone de rétention le temps de l’examen de leur demande. La procédure exige qu’il y soit placé pendant huit jours avant qu’une nouvelle demande de pension alimentaire – également pour huit jours – ne soit faite.

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Mais difficile de loger 53 personnes dans la traditionnelle salle d’attente de Gillot. Comme pour les précédentes arrivées de migrants sri-lankais cette année, certains ont pu être hébergés au Select Hotel, près du tribunal Champ-Fleuri à Saint-Denis. Si la répartition exacte n’est pas encore connue, elle se fera probablement de la même manière que les fois précédentes, à savoir en séparant les femmes et les enfants des hommes en leur proposant un logement à la zone d’attente de Roland-Garros à l’aéroport. Les seuls hommes tolérés seraient probablement les membres de la famille.

Une fois tout ce beau monde installé, les entretiens avec l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) commencent. La question est alors de savoir si l’histoire de chacun d’eux permet de demander l’asile. L’Ofrpa envoie alors des avis négatifs ou positifs qui sont transmis au ministère de l’Intérieur qui prendra une décision définitive.

Avec un avis positif, une personne est alors autorisée à quitter la zone d’attente pour entrer sur le territoire français. Il dispose alors de 8 jours pour déposer sa demande d’asile à la préfecture.

En cas d’avis négatif, les autorités françaises contacteront les autorités sri-lankaises pour organiser leur retour par voie aérienne. Ils pourront néanmoins contester la décision de l’Ofpra en saisissant le tribunal administratif qui décidera finalement de leur sort. Un avis que les migrants pourront contester en saisissant le tribunal administratif (TA) qui décidera de leur sort.

Cinq des six marins sri lankais arrivés le 31 juillet ont pu bénéficier de ce recours. Le tribunal administratif les a alors autorisés à déposer leur demande d’asile. Le sixième, il avait auparavant reçu un avis positif de l’Ofpra.

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Mais c’était avant que les arrivées de migrants sri-lankais n’augmentent à tel point que le préfet de La Réunion avait mis en garde contre les mêmes arrivées : « Lorsque de telles situations se présenteront à l’avenir, et que le juge me donnera raison et me permettra de le faire, je organisera efficacement le départ des migrants en situation irrégulière », avait-il déclaré début octobre. A cette occasion, 7 des 46 migrants sri lankais arrivés en septembre ont été renvoyés dans leur pays d’origine. Le préfet a salué un « signal fort ». Les 39 autres auraient pu bénéficier d’un contretemps du PAF n’envoyant pas d’ordre d’extension de la zone d’attente au Select Hotel où ils séjournaient partiellement. La Cour d’appel a donc infirmé la décision du JLD de les maintenir en zone d’attente. Anecdote : Les 7 migrants cités plus haut – tous des Tamouls – n’étaient pas montés ce jour-là dans le bus qui les conduirait à la cour d’appel. Selon leurs avocats, le traducteur leur a dit qu’il était inutile d’aller au tribunal et qu’ils seraient de toute façon libérés à l’issue de leurs huit jours de détention en zone d’attente. Conseil mal avisé. Absents de la cour d’appel, ils n’avaient pas bénéficié du jugement et se sont retrouvés devant le tribunal administratif de dernier ressort pour rester avec nous. Ils sont maintenant au Sri Lanka.

Depuis, la PAF s’est habituée à ce type de procédure et n’a pas répété l’incident lors de l’arrivée fin octobre de 17 autres Sri Lankais. Entre-temps, 13 ont été renvoyés à Colombo. C’est donc toute cette machine judiciaire qui sera activée pour savoir qui sera autorisé ou non à séjourner sur le territoire français.

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