Annie Ernaux, l’autre syndrome de Stockholm

Photo of author

Rédacteurs passionnés de culture, d'actualité et nouvelles de tout genre

La romancière lauréate du prix Nobel venge sa « race » en écrivant, sans renoncer aux honneurs du monde d’en haut, peuplé de ces « dominants » qu’elle tue.

« J’ai voulu venger ma race », répétait récemment Annie Ernaux à Stockholm, devant l’Académie Nobel. Venger sa « race », et pourquoi pas ? Celui qui a été humilié se vengera. Un sentiment aussi ancien que l’ancien. Ce qui surprend, chez l’auteur de La Place, c’est moins son intention comme but que le chemin pour y parvenir.

Il n’y a rien de biologique dans la « race » dedans. Comme chez Rimbaud, auquel elle emprunte le mot, c’est un ensemble d’images, de gestes, de mots, de lieux et de personnes qui forment un microcosme social, généralement celui de l’enfance, qu’on jure de quitter un jour. Une fois retirés de ce monde, nous finissons, repus par les attraits d’un autre lieu, à y trouver enfin des charmes émouvants, une simplicité humaine et une vérité immuable. Nous prêtons allégeance à ce petit…

Pour comprendre les vrais enjeux du monde d’aujourd’hui et de notre société, recevez chaque vendredi notre sélection d’articles de notre rubrique Débats.

À LIRE  A Tokyo, dans les coulisses d'un hôtel "Lost in Translation"