Depuis 2013, Ornikar a révolutionné le concept de l’auto-école en l’installant sur le web. Après avoir créé la plus grande auto-école de France, Flavien Le Rendu et Benjamin Gaignault se lancent dans l’assurance, visant les 100 000 clients en 2023.
Benjamin Gaignault, Alexandre Chartier et Flavien Le Rendu se sont lancés dans l’aventure Ornikar sans se poser de questions existentielles, souhaitant simplement simplifier la vie de nombreux jeunes candidats libres au permis de conduire, en optant pour une solution moderne.
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Une naissance compliquée
Si l’idée semble d’une simplicité biblique, la naissance a été agitée, les fameux concepts perturbateurs ne faisant que rendre les gens heureux. La startup a provoqué l’ire des acteurs traditionnels des auto-écoles qui n’ont pas hésité à poursuivre la nouvelle venue avant même qu’elle ait eu le temps de recruter ses premiers clients. Ornikar a en effet été mandaté par plusieurs syndicats professionnels. Il est difficile pour les jeunes créateurs d’entreprise de 24 ans de supporter la pression liée au risque d’amendes élevées.
Pourtant, ce tumulte juridique et médiatique a servi la cause de l’innovation, même s’il a fallu beaucoup de persévérance pour en voir le bout. Quelques procès plus tard, Ornikar triomphe, grâce notamment à l’évolution de la législation française ; la loi Macron permettant aux auto-écoles en ligne d’exercer leur activité. Les entrepreneurs ont subi un assez long baptême du feu, il est vrai, les procédures n’ayant réellement cessé que début 2018.
Quelques millions plus tard
Alexandre Chartier a quitté l’entreprise en 2015, mais les deux autres associés ont su diriger leur barque. Après un premier million d’euros levé en 2014 auprès d’Idinvest Partners et de Brighteye Ventures, ce dernier a également participé à la deuxième levée de fonds en 2018 à hauteur de 10 millions d’euros, une manne financière qui a permis de consolider le concept tout en étudiant de nouveaux segments de marché tels que l’accès à la voiture et l’assurance automobile. L’année suivante, poursuite du mouvement avec cette fois 35 millions d’euros et deux investisseurs supplémentaires, le fonds Large Venture ainsi que BPI France.
Tous ont adhéré à l’idée de créer « le futur leader européen de l’accès à la mobilité des jeunes ». La startup Ornikar présente déjà un bilan intéressant, avec plus de 700 moniteurs indépendants, plus d’une centaine de salariés, une part de marché de 20% et l’atteinte de la rentabilité. Elle a même amorcé son mouvement d’internationalisation, en Espagne et en Allemagne.
Un duo gagnant aux commandes
Rien de tel que de créer son entreprise pour s’attaquer rapidement à la bouteille ! Avec leur entrée fracassante dans le cercle de la French Tech, Flavien Le Rendu d’HEC Paris et Benjamin Gaignault d’EuroMed Marseille ont oscillé les premières années entre soucis juridiques accompagnés d’une grande incertitude et réconfort de la planète. La French Tech, qui les a couronnés de prix, comme le Prix de la Startup Academy, le Grand Prix de l’Innovation de la Ville de Paris, le Prix de l’Initiative de la Famille Wendel ou encore le Prix Ey de l’Entrepreneur de l’Année dans la catégorie Stratégie Disruptive. …
Une vraie stratégie disruptive
L’idée de ces jeunes de rendre le permis de conduire plus accessible en le dématérialisant les pousse à aller de l’avant. Un million de candidats passent la licence chaque année, ce qui en fait un marché important et susceptible d’être bousculé. En seulement quatre ans, puisque l’entreprise n’a vraiment décollé qu’en 2016, Ornikar a lancé une nouvelle façon d’envisager les licences et a inspiré d’autres créateurs à se lancer. Un mouvement qui, une fois lancé, ne peut guère être remis en cause, un nouvel équilibre du marché s’opérant entre l’accès au permis en ligne ou via une agence physique traditionnelle.
Pas de retour en arrière
Flavien Le Rendu et Benjamin Gaignault savent bien que leur startup se situe sur le renouveau de filières existantes qui évoluent vers le digital et souhaitent que leur entreprise participe pleinement à ce mouvement de fond. Ils insistent sur le fait que si l’offre a pu voir le jour, c’est parce qu’elle répondait à des lacunes : manque de flexibilité et de compétitivité notamment. Dans leur esprit, le permis n’est que la première brique sur laquelle Ornikar est construit. Le travail se fait aujourd’hui autour de ce qui se passe après le permis. Il faut imaginer l’accompagnement du jeune conducteur, tant en termes de mobilité que d’assurance. Enfin, l’international s’impose suite à l’uniformisation des règles du permis de conduire en Europe. En résumé, « le marché de l’éducation routière évolue : il est important d’avoir le meilleur produit pour saisir ces opportunités ».
Même pas peur !
Les ennuis que les fondateurs d’Ornikar ont dû endurer ne les ont pas découragés, bien au contraire. Les voilà désormais lancés sur une nouvelle cible, celle de l’assurance. Ou plus précisément une assurance auto directe pour les jeunes conducteurs. On le sait, ces derniers subissent une « pénalité » qui se traduit par une prime supplémentaire jusqu’à ce qu’ils aient deux ans d’expérience. Un premier pas a été franchi avec Direct Assurance, filiale d’AXA leader sur ce segment de marché, qui a fini par donner lieu à une nouvelle offre à la rentrée 2020. Cela a été fait en partenariat avec Gamest, un groupe de mutuelles de l’Est. Damien Birraux, le PDG d’Ornikar Assurance a de grandes ambitions : remporter pas moins de 100 000 contrats d’ici deux ans, devenir le leader du marché.
De nouvelles perspectives
Le métier de l’Assurance a pris depuis la rentrée une tournure positive et inattendue et a surpris les fondateurs, dans le sens où la majorité des assurés ne sont pas d’anciens clients demandeurs de permis de conduire, preuve en est l’intérêt porté à la offrir. C’est d’autant plus important que l’année 2020 signifiait évidemment un ralentissement de la croissance pour l’entreprise, qui a pourtant réussi à tirer son épingle du jeu, avec un taux de croissance de 20 %.