Ce dimanche 20 mars 2022, au matin, Christine et Jean veulent, comme à leur habitude, voyager en bateau sur la Meuse depuis la barque Deville, à 17 kilomètres au nord de Charleville-Mézières. A peine arrivée au milieu de la rivière, large d’une cinquantaine de mètres, la petite embarcation rencontra un problème technique mécanique avant de pouvoir être maîtrisée, faisant des cercles dans l’eau.
Puis les deux déséquilibrés décidèrent de se jeter à l’eau. Mais l’eau est forte et l’eau est à -4 degrés. Si Christine peut rejoindre le rivage, son compagnon Jean – qui s’accroche à un bidon d’essence flottant – nagera une centaine de mètres. Les deux sont épuisés, paralysés par le froid, et ne se voient plus. Ils pensent que l’autre est mort, noyé dans la Meuse. Leur dernière heure n’est pas encore venue : deux personnes, qui ne se connaissent pas, auront des ennuis l’une avec l’autre sauf une qui sera expulsée.
Appel à l’aide, loin
La première promenade avec son chien. Il a entendu des appels à l’aide au loin et a vu un bidon d’essence rouge sur l’eau. « J’ai vu qu’il y avait quelqu’un qui s’y accrochait. Quand j’ai vu la tête de cette personne tomber à l’eau, je n’ai pas réfléchi », raconte Philippe en sautant dans la rivière. « Je lui ai demandé de me tendre la main et de me laisser faire. Il était à bout de souffle. Je l’ai ramené en quelques secondes au premier bout, puis à la banque », raconte cet habitant de Deville.
Jean est sauvé. Au même moment, un pêcheur, debout à quelques mètres, parvient à sortir Christine de l’eau. « J’ai d’abord appelé l’extincteur, mais comme ça a pris beaucoup de temps, j’ai jeté toutes mes affaires, mon téléphone, les clés de la voiture, et j’ai sauté à l’eau même si je ne sais pas bien nager », a expliqué la deuxième personne, également nommée Philippe.
Je pensais vraiment que c’était fini
Les deux rescapés sont enrhumés et transportés à l’hôpital, où ils resteront l’après-midi en observation avant de rentrer chez eux. « Honnêtement, j’avais peur qu’on n’arrive pas à Noël cette année. J’en rêve souvent », raconte Jean, toujours en difficulté. Sa compagne, Christine, est toujours reconnaissante envers ces deux héros méconnus qui leur ont sauvé la vie.
Les deux Philippe se sont vu offrir une bouteille de Champagne par les deux rescapés de la fête de fin d’année. « On va boire et penser à eux. Mais on fait juste notre devoir. Ça aurait été un enfant, un animal, il faut sauter pareil », ont-ils conclu, très fiers d’être décorés de quatre médailles, notamment par le mairie de Deville.
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