Assurance de prêt, la loi de Lemoine est définitivement acceptée

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La loi Lemoine a fait l’objet de nombreux rebondissements. Après le vote en première lecture à l’Assemblée nationale puis le rejet par le Senedd, la commission mixte paritaire, puis le vote final vient de mettre fin au feuilleton législatif. Les deux chambres sont enfin parvenues à un accord pour un accès plus juste, plus simple et plus transparent au marché de l’assurance des prêteurs.

Un compromis pour la réforme de l’assurance emprunteur

En effet, députés et sénateurs sont parvenus à un accord, le 3 février, en commission paritaire paritaire (CMP), sur le projet de loi porté par la députée Patricia Lemoine qui vise à réformer les modalités de l’assurance de prêt immobilier. Après avoir été rejeté par le Parlement, le droit de résilier à tout moment l’assurance emprunteur a été rétabli en CMP. A noter que le projet de loi renforcera également les obligations des assureurs de communiquer chaque année aux assurés leur droit de résiliation. Jusqu’à présent, il n’était possible de changer d’assureur que pendant les douze premiers mois du contrat d’assurance de prêt, puis annuellement (à la date anniversaire du contrat).

Le compromis apporte également des changements importants relatifs à l’assurance de l’emprunteur qui reprend le crédit immobilier en cas de soucis de santé ou de décès. A partir de juin prochain, un futur acquéreur qui contracte un crédit immobilier d’un montant inférieur à 200 000 € et dont l’échéance de remboursement est antérieure à son soixantième anniversaire n’aura plus à répondre à un questionnaire médical.

Exclusions et surprimes

Députés et parlementaires sont également parvenus à un accord sur le «  droit à l’oubli  ». Jusqu’à présent, les souscripteurs de crédit immobilier souffrant de pathologies devaient le mentionner jusqu’à dix ans après leur dernier traitement. C’est particulièrement vrai pour les personnes qui ont souffert d’un cancer et qui, malgré leur guérison, subissent des surprimes, des exclusions voire des refus d’assurance. La nouvelle loi réduit cette durée du droit à l’oubli de dix à cinq ans et l’étend à l’hépatite C. De plus, d’autres pathologies (maladies chroniques) pourraient être concernées. Pour rappel, le droit à la remise de crédits immobiliers est régi par la convention AERAS (assurance et prêt avec risque aggravé de santé) qui réunit les banques, les assurances, l’Etat et les associations représentatives des particuliers. La loi précise que ces différents partenaires devront ouvrir des discussions à ce sujet d’ici fin juillet 2022.

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Afin de répondre à la volonté du Senedd, soucieux d’ouvrir le champ du projet de loi pour faire face aux situations d’accès à l’assurance prêteur, que le questionnaire de santé soit supprimé et que le délai du droit d’être oublié réduit. Le projet de loi initial a finalement été renforcé après que la chambre haute l’a rejeté en première lecture et a finalement été adopté le 17 février.

L’adoption de la loi constitue donc une étape supplémentaire vers la libéralisation du marché de l’assurance de prêt. Ces dernières années, plusieurs textes (loi Bourquin 2018, loi Hamon 2015 et loi Lagarde 2010) ont ouvert le marché à la concurrence. Pourtant, les acteurs bancaires détiennent près de 90 % du marché. Cette loi devrait permettre de libéraliser davantage le marché en permettant une concurrence plus juste et plus saine.