Assurance emprunteur, le début du rééquilibrage

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Assurance emprunteur, épisode deux. La deuxième partie de la loi du 28 février 2022 pour un accès plus équitable, plus simple et plus transparent au marché de l’assurance de prêt, dite loi Lemoine, est en vigueur depuis le 1er septembre 2022. La possibilité de résilier l’assurance de prêt pour un autre libre de garantie assortie de garanties similaires, ouvert depuis le 1er juin pour les nouveaux emprunts, est désormais ouvert pour les contrats en cours à cette date.

Cette résiliation à tout moment, aussi appelée résiliation infra-annuelle (RIA), vise à libéraliser un marché très marginal et massivement contrôlé – à 88% – par les bancassureurs. Avec les régimes précédents (Bourquin et Hamon), l’assuré ne disposait d’une fenêtre d’opportunité annuelle limitée pour demander la résiliation qu’une fois passée la première année après la signature du contrat d’assurance de prêt. Même avec l’aide d’une compagnie d’assurance alternative, le changement était souvent un casse-tête car les banques s’opposaient au rejet sans justification ou utilisaient des manœuvres dilatoires pour ne pas respecter l’échéance. Aujourd’hui, l’assureur doit informer l’assuré de son droit de résiliation et justifier le refus en mentionnant tous les motifs, sous peine de sanctions.

S’il est encore trop tôt pour dire si la loi a le pouvoir de transformer en profondeur le marché en faveur des assureurs alternatifs, les intermédiaires ont ressenti les premiers signes d’une secousse début septembre. « Nous avons eu un nombre sans précédent de demandes, au point que le site a été temporairement fermé », a déclaré Astrid Cousin, porte-parole de Magnolia. D’autant plus que l’énorme stock de « demandes Bourquin » échouées se transforme en « demandes Lemoine ». Au cours des trois premiers jours de septembre, les demandes auprès des courtiers ont quadruplé pour atteindre un total de 10 000 simulations, soit plus qu’en un mois entier. Un phénomène que l’on observe également chez ses concurrents bien référencés sur Google. « Nous recevons en une journée le nombre de demandes que nous recevions auparavant en une semaine », rapporte Emmanuel Cheret, directeur de l’assurance emprunteur chez Luko. Pour les fintechs, qui proposent des abonnements entièrement numériques, la suppression du questionnaire de santé – pour les assurances de prêt qui ont une quotité inférieure à 200.000 euros et remboursées avant le soixantenaire – accélère les souscriptions.

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« Nous prévoyons une forte augmentation de l’activité pour septem-&#xD ;

ber mais nous pensons qu’il devrait diminuer progressivement après l’effet d’annonce, tempère Emmanuel Cheret. D’autres paramètres doivent toujours être pris en compte du côté de l’assuré, comme le manque d’information et la résistance au changement. « Tous les intermédiaires n’ont pas pris le risque. Un baromètre de l’assurance prêt immobilier réalisé par Metlife montre qu’elles font peu de prospection commerciale, en dehors des agents généraux, dont la moitié ont une approche active de leur portefeuille clients. Les autres « répondent uniquement à la demande des clients potentiels, qu’il s’agisse de délégation ou de résiliation », précise l’assureur.

Certains freins doivent être crédités aux banques. Si la majorité joue le jeu, il y en a qui résistent, constate Patricia Lemoine. « Certaines entreprises continuent leurs pratiques de report, mais ce sont des agences isolées », précise le député. Cependant, plusieurs assurés m’ont dit qu’on leur demandait toujours de remplir un questionnaire de santé même si leur prêt entre dans le champ d’application de la loi. Nous avons saisi le Comité Consultatif du Secteur Financier, l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution et la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) pour condamner cette pratique. »

D’autres banques innovent enfin pour tenter de garder le marché captif. Une nouvelle pratique consiste à transformer des garanties auparavant facultatives en garanties obligatoires. En offrant une faible couverture à moindre coût, ils offrent une protection contre l’assureur alternatif dont la couverture est meilleure mais plus chère. « Le Crédit Agricole a rendu la garantie de perte obligatoire », précise Astrid Cousin. Cette option est inutile et très coûteuse lors de la délégation. Nous ne sommes pas compétitifs car notre garantie est plus forte face à une garantie décotée, ce type de couverture ne risque-t-il pas d’augmenter le coût du contrat à long terme ? « Affaire à suivre.

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