Au CHU de Strasbourg, les jeunes médecins sont très fatigués face aux journées qui s’allongent

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L’association des jeunes médecins a mis en demeure le CHU de Strasbourg et menace de saisir la justice administrative. Le syndicat a demandé à l’HUS d’appliquer la loi, rappelée il y a trois semaines par le Conseil d’État, pendant les heures de travail des médecins.

Des semaines surchargées

Il s’agit surtout de pas plus de 48 heures hebdomadaires, améliorées en plusieurs mois, pour les médecins et surtout pour les jeunes médecins, internes et adultes, qui sont les premiers au fil des semaines.

« Pour le moment l’hôpital de l’université de Strasbourg continue de lire une demi-journée de travail, sauf que la demi-journée n’a pas d’horaire » a indiqué Thiên-nga Chamareaux-Tran, la représentante des jeunes médecins du Grand Est. « De ce fait, on ne peut pas prévoir d’heures supplémentaires ».

Il n’y a pas de droit du travail à l’hôpital

« Quand j’étais étudiant, je travaillais parfois 120 heures par semaine », raconte l’un de ces jeunes médecins de l’HUS_. « Et comme il n’y a pas de décompte, c’est comme si toutes mes heures supplémentaires avaient disparu, tout comme ce travail a été supprimé, ce n’est mentionné nulle part. » _

« On sait quand on fait médecine on n’est pas là pour faire 35 heures par semaine, mais ce n’est pas normal qu’il n’y ait pas de loi du travail à l’hôpital » dit un de ses amis. « Le risque de tirer les ficelles des personnes qui se rendent dans des entreprises privées ou des hôpitaux à l’étranger prend beaucoup de temps pour votre vie personnelle ».

Un risque pour les patients

Tous ces jeunes médecins évoquent aussi le risque pour les patients : « Evidemment on ne fait rien et on connaît nos limites, mais si je suis patient à l’hôpital, je veux être soigné par quelqu’un qui a dormi la nuit et ce n’est pas encore la fin de sa semaine ».

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Se pose aussi la question du manque de moyens

Au-delà de cette question du temps de travail, on rappelle aussi désormais qu’il est alimenté dans les hôpitaux. Le sentiment qui se dégage de ces discussions est que ce qui s’est passé jusqu’à présent n’est plus efficace face au manque de moyens, aux actions qui ont été repoussées et puis aux travailleurs qui s’en vont les uns les autres. « Je n’aime plus ce que je fais. Depuis quelques mois je n’ai plus la même envie » concluait l’un d’eux.

Les jeunes médecins qui ont accepté de témoigner avec France Bleu Alsace vont bientôt tous quitter le CHU de Strasbourg.