De loin, cela ressemble à du matériel médical classique. Mais en y regardant de plus près, on remarque qu’il y a des câbles USB connectés aux échographes posés sur la table. « Ce sont des échographes portables que l’on connecte à son téléphone et qui permettent de faire des échographies comme un médecin dans son cabinet », explique Delphine Gasser, infirmière chez TokTokDoc.
Lundi 11 juillet, une start-up strasbourgeoise a signé un partenariat avec l’Eurométropole de Strasbourg pour développer la télémédecine dans les EHPAD dans le cadre du dispositif Territoires de santé de demain.
, lancé par l’Eurométropole.
La peur de sortir
Entre 2020 et 2021, 100 journées de prévention à distance ont été organisées dans 54 établissements de l’euro métropole. Lors de ces téléconsultations, Delphine Gasser vient physiquement voir les patients qui ont rendez-vous chez le médecin. « Nous leur montrons simplement les appareils », explique-t-il. « Ensuite, très souvent, ils communiquent directement avec le médecin qu’ils voient par vidéoconférence. »
Un service pour les résidents des résidences pour personnes âgées qui souffrent en moyenne de huit pathologies en même temps. Surtout ceux qui n’ont pas plus d’une consultation spécialisée avec un médecin par an. « Beaucoup de gens n’ont pas vu de spécialiste depuis des années et des années », confirme Stéphanie Gies, infirmière coordinatrice à l’Ehpad Bethlée de Strasbourg, qui a participé aux journées de téléprévention.
Un « complément » contre les déserts médicaux
« Il y a une grande peur car les habitants se disent qu’ils ne peuvent plus marcher », poursuit l’infirmière. « Que des ambulanciers qui ne les connaissent pas viennent les chercher, qu’il faut leur envoyer un médecin inconnu à l’autre bout de la ville, qu’ils ne peuvent pas s’habiller… » Toutes ces restrictions ont disparu avec télémédecine. « Maintenant c’est super », s’enthousiasme Stéphanie Gies. « Trente minutes après la consultation, ils sont à table avec d’autres qui jouent aux cartes. »
Et malgré la distance, ce n’est pas une médecine impersonnelle, assure Laurent Schmoll, responsable de TokTokDoc. « Il est important de voir un médecin que nous connaissons bien ou d’avoir une interface infirmière à côté de nous à qui nous pouvons parler », dit-elle. « Cela n’a rien à voir avec d’autres structures qui fonctionnent exclusivement via la plateforme smartphone et qui ne sont pas de la médecine spécialisée de haut niveau. » Autre avantage : lors de ces consultations à distance, les résidents peuvent voir les images échographiques en même temps que leur médecin.
Cela permet plusieurs consultations en une demi-journée. – Alexandre Feltz, adjoint au maire de Strasbourg, chargé de la santé
Pour l’instant, TokTokDoc travaille avec un groupe de 18 médecins spécialistes de la région Grand Est. « Cela permet une organisation différente et plus de consultations en une demi-journée, ce qui nous fait gagner du temps pour le déshabillage et l’organisation », explique Alexandre Feltz, adjoint au maire de Strasbourg chargé de la santé.