Sommaire
♦ Titanesque : « Avatar. La voie de l’eau », de James Cameron
Treize ans après le triomphe d’Avatar en salles (14 millions de spectateurs en France), la suite tant attendue de ce spectaculaire film de science-fiction sortira le 14 décembre, accompagnée d’une fable écohumaniste dépaysante. Initialement prévu pour 2014, Avatar. El camino del agua, malgré son titre, n’a rien à voir avec l’autre succès de James Cameron, Titanic, mais reprend plutôt les personnages du premier opus pour les plonger dans un environnement aquatique.
Une dizaine d’années après les événements relatés dans le premier volet, les deux héros, Neytiri et Jake Sully, un ex-soldat paraplégique dont l’esprit s’est définitivement transféré dans le corps bleu et athlétique de son avatar Na’vi, ont fondé une famille dans leur paradis lointain de Pandore. Mais la redoutable organisation qui cherchait à exploiter les ressources de cette planète à des années-lumière de la Terre est de retour, forçant nos héros à fuir vers la côte, où vivre avec un autre clan s’avère tendu. Trois autres avatars de la saga sont déjà prévus…
♦ Gracieux : « Le Petit Nicolas. Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? », d’A. Fredon et B. Massoubre
Deux mois à peine après le décès de Jean-Jacques Sempé, voici une belle occasion de faire revivre sa ligne légère, fine et délicate. Hommage au génie du dessinateur et de son acolyte René Goscinny, ce long métrage, qui sortira le 12 octobre, n’a rien à voir avec les précédentes tentatives d’adaptation, souvent laborieuses, du Petit Nicolas. A la fois documentaire et fiction, le film reprend bien sûr la chronique tendre et drôle du quotidien du collégien en short. Mais le personnage s’évade de ses histoires pour s’appuyer sur les épaules de ses deux « papas » en plein processus de création.
Ce dialogue à trois est l’occasion d’évoquer les blessures d’enfance des auteurs qui cherchent à les panser à travers leur création. D’une incroyable fidélité au dessin de Sempé, le superbe travail d’animation et de mise en scène donne l’impression d’assister aux couleurs aquarellées des plans au rythme des mouvements de la caméra. Après avoir eu les honneurs de Cannes, ce Petit Nicolas a remporté un prix d’excellence au Festival d’Annecy.
♦ Piquant : « Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse », de Michel Ocelot
Michel Ocelot a plus d’un tour dans son sac. Quatre ans après Dilili à Paris, une fable sur les violences faites aux femmes arrêtée en 2019, la créatrice de Kirikou revient sur les histoires qui ont fait le succès des Princes et Princesses (2000) et des Contes de la nuit (2011). Prévue pour le 19 octobre, cette nouvelle collection de moyens métrages est présentée par une jeune femme en salopette. Son public, ouvriers d’un chantier -celui de la reconstruction du « monde d’après » (le film a été conçu pendant la crise sanitaire)- écoute attentivement ces Trois contes pour le plaisir, titre initial de ce film amusant et profond, espiègle et somptueux.
Trois histoires édifiantes sur les relations entre parents et enfants, la rébellion et la liberté à différentes époques, l’Égypte ancienne, l’Auvergne médiévale et les palais d’Istanbul. Des histoires initiatiques où brille la personnalité subtile de Michel Ocelot, qui semble se raconter à travers ses héros, personnages indépendants déterminés à réaliser leurs rêves.
♦ Haletant : « Novembre », de Cédric Jimenez
Après le succès de BAC Nord et ses 2,2 millions d’entrées à l’automne dernier, le nouveau long métrage de Cédric Jimenez fait sans aucun doute partie des films français sur lesquels les exploitants de cinéma comptent pour attirer le public dans les salles. Ses atouts sont nombreux : un casting de premier ordre, avec Jean Dujardin et Sandrine Kiberlain en têtes d’affiche, et une intrigue qui ravive le douloureux souvenir des attentats de 2015.
Novembre est entièrement consacré aux quelques jours qui ont permis aux enquêteurs de la branche antiterroriste (Sdat) de suivre la trace de deux des terroristes en fuite, dont Abdelhamid Abaaoud, considéré à l’époque comme l’auteur intellectuel des attentats. à l’immeuble Saint-Denis où ils s’étaient cachés. Le cinéaste, sans doute échaudé par la polémique autour de BAC Nord, joue cette fois sobre et se consacre à une reconstitution minutieuse de l’enquête, sans se soucier de la psychologie. Son efficacité narrative nous plonge dans une immersion avec la police, consciente de l’immense responsabilité qu’elle a, et rend cette traque écrasante du début à la fin.
♦ Corrosif : « Sans filtre », de Ruben Östlund
Aussi attendue que controversée, la Palme d’or du dernier Festival de Cannes arrive en salles le 28 septembre. Dans Unfiltered, le Suédois Ruben Östlund poursuit allègrement sa quête pour démolir la société capitaliste. Avec le style corrosif qui était le sien dans The Square, déjà sacré en 2017. Ici, il pousse le curseur encore plus loin, s’attaquant au milieu de la mode, aux influenceurs et, en général, aux super-riches que le réalisateur embarque dans une croisière de luxe. .
Loin de s’amuser, celui-ci va virer au cauchemar, tant pour les passagers que pour les employés, sous le regard sardonique d’un capitaine alcoolique et marxiste… Dans cette farce copieuse et inégale, d’une durée de 2 heures et 29 minutes, le le réalisateur excelle même dans le mauvais goût et ne cessera d’agacer. « Mon objectif était de faire un film qui engage le public et le fasse réfléchir de manière provocante », a-t-il déclaré après avoir reçu son prix. Pari réussi, le miroir qui montre nos sociétés occidentales, obsédées par l’argent et les apparences, est si inconfortable.
♦ Dérangeant : « Blonde », d’Andrew Dominik
Le biopic imaginaire de Marilyn Monroe, adapté du roman à succès de la grande écrivaine américaine Joyce Carol Oates, arrive sur Netflix le 28 septembre. En compétition à la Mostra de Venise, le film d’Andrew Dominik est auréolé d’une réputation de film maudit. Quinze ans de gestation, des tournages plusieurs fois repoussés faute de financement, trois actrices approchées (Naomi Watts, Jessica Chastain et enfin Ana de Armas) et un parfum de scandale lié à des scènes de sexe très crues qui auraient effrayé la plateforme : non là suffisait à éveiller la curiosité de Blonde.
Une adaptation d’autant plus attendue que, fidèle à l’esprit du livre, elle se concentre sur les traumatismes d’enfance de la star et sa difficulté à vivre avec son image publique. Joyce Carol Oates l’a trouvé « surprenant, dérangeant et étonnamment féministe dans son interprétation ». Aux côtés de l’actrice cubaine dans le rôle principal, on retrouve Adrien Brody, dans le rôle d’Arthur Miller, et Bobby Cannavale, dans celui de Joe DiMaggio.