Bébé prématuré : témoignages de parents

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Written By MilleniumRc

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On estime qu’un bébé en France naît prématurément toutes les 8 minutes, soit 60 000 naissances par an ! De nombreux parents sont donc confrontés à devoir se rendre à l’hôpital du jour au lendemain et ont peur, apprendre au travail quel est l’âge de la grossesse, l’âge réel et l’âge juste, trouver les barrières que leur bébé doit avoir peu à surmonter… Témoignages.

« C’était étrange, j’avais l’impression d’avoir laissé un peu de moi à l’hôpital. Bastien, père d’Arthur, 15 mois.

Sommaire

« C’était bizarre, j’avais l’impression de laisser un morceau de moi à l’hôpital. » Bastien, papa d’Arthur, 15 mois.

« C’était bizarre, j’avais l’impression de laisser un morceau de moi à l’hôpital. » Bastien, papa d’Arthur, 15 mois.

« Arthur est né le 31 août 2015, un mois et demi trop tôt. La grossesse était devenue relativement mauvaise : ma compagne souffrait de pyélonéphrite, une grave infection des reins. Le risque de prématurité du bébé était donc évident dès le début. Nous savons que notre enfant risque de naître trop tôt. Ma compagne a dû rester allongée, car son col était exposé à 2 cm, et ce pendant les quatre derniers mois de grossesse. Malgré tout, elle a eu du mal à rester au lit… Un jour que j’étais en montagne avec une amie, elle m’a téléphoné pour me dire qu’elle avait perdu les eaux. Comme elle a eu des fuites urinaires parfois pendant sa grossesse, on n’y a pas tout de suite cru. Finalement, nous sommes allés à l’hôpital, où elle a d’abord été gardée en observation.

Et puis, le troisième jour, le 31 août, elle a accouché, par voie basse. Comme l’équipe était encourageante, je n’avais pas de réelles inquiétudes quant à la santé d’Arthur, d’autant plus que des échographies avaient été faites très régulièrement. La mère a également reçu une injection prénatale pour développer les poumons du bébé. Tout est allé très vite, la péridurale n’a même pas eu le temps de faire effet. Arthur est sorti avec la corde autour du cou, son cœur a beaucoup ralenti. Les médecins l’ont mis sur la tête de sa mère pendant une fraction de seconde, puis l’ont emmené directement en soins intensifs, avec un interne à mes côtés.

A ce moment-là, je n’avais pas réalisé que c’était réellement là, la sensation était étrange. Du point de vue de papa, il faut un moment pour se rendre compte que le petit bonhomme qu’on sentait bouger dans le ventre de sa compagne juste devant nous, en fait. Il est resté en néonatologie pendant quelques jours. Il était branché partout. Il a été alimenté par un tube dans le nez, relié à une seringue remplie de lait. C’était assez déroutant de nourrir son enfant en appuyant sur le bouton « start » du pousse-seringue…

J’ai établi une relation solide et enrichissante avec mon fils

J’ai noué une relation forte et maternante avec mon fils

Le voir comme ça faisait peur. Mais au-delà du côté affreux et déprimant de le voir équipé de tous ces chercheurs, le bonheur était bel et bien là ! Et heureusement, après une semaine, elle a réussi à commencer à allaiter et à donner le biberon. Il a ensuite été placé dans une unité kangourou, où la mère et le bébé dorment dans la même pièce.

J’y allais toute la journée, mais je devais revenir le soir. C’était étrange, j’avais l’impression d’avoir laissé un morceau de moi à l’hôpital. Le point positif de l’histoire est que le retour à la maison est extrêmement calme, car nous avons appris tant de choses dans l’unité kangourou. Depuis lors, j’ai établi une relation solide et enrichissante avec mon fils. Maintenant, on range cet épisode dans un tiroir, car Arthur va très bien. Il commence même à marcher en se tenant à des meubles. Bref, la vie continue ! »

« Je me suis sentie comme une mère quand j’ai pu tenir la peau de mon bébé contre sa peau. » Laurie, maman de Lenzo, 8 mois.

« Je me suis sentie maman quand j’ai pu prendre mon bébé en peau à peau. » Laurie, maman de Lenzo, 8 mois.

« Je me suis sentie maman quand j’ai pu prendre mon bébé en peau à peau. » Laurie, maman de Lenzo, 8 mois.

« Nous sommes le 29 décembre 2015. Je suis enceinte de 34 semaines et je suis déjà au lit depuis un mois. Comme chaque semaine, la sage-femme me visite et me surveille. Au début, tout va bien, puis le rythme cardiaque du bébé ralentit soudainement pendant 6 longues minutes. Elle appelle l’hôpital, nous attend et nous dit de ne prendre que le nécessaire.

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J’ai repris la surveillance et le cœur du bébé ne s’améliore pas. Rapidement, la décision est prise : le gynécologue me dit que je dois accoucher immédiatement par césarienne pour sortir le bébé au plus vite. J’ai à peine eu le temps de le voir quand il est né. En détresse respiratoire, il a été transféré dans un autre hôpital, à 1h30 de chez nous. Je pleure en voyant l’incubateur s’éloigner.

Prématurité : balance tes peurs !

Deux jours plus tard, j’ai finalement obtenu le feu vert pour le rejoindre. A l’arrivée à l’hôpital, mon inquiétude grandit : Y aurait-il un risque d’échange de bébé ? Me connaîtra-t-il ? Et moi, est-ce que je vais le connaître ? Au final, c’est comme une évidence. Je ne l’ai peut-être vu que quelques minutes lorsqu’il est né, mais j’ai gravé son visage dans ma mémoire. Il est entouré de machines et de canalisations qui y pénètrent de toutes parts, un masque à oxygène recouvre sa surface, mais je distingue ses traits. Quand je rentre dans ma chambre, j’éclate en sanglots. Je suis loin de tout le monde et mon bébé n’est pas en bonne santé.

Malgré quelques échecs, chacun trouve sa place !

Malgré quelques ratés, chacun finit par trouver sa place !

Quand j’y reviens, je n’ose pas le quitter au cas où il se sentirait abandonné. Les infirmières me forcent à retourner dans ma chambre pour me reposer doucement. Et puis arrive enfin le grand jour : une infirmière m’invite à tenir mon bébé contre moi peau à peau. Légèrement, elle la pose sur moi. C’est une sensation inoubliable ! À ce moment-là, je me suis enfin sentie comme une mère. Pour ma part, je n’ai pas accouché le 29 décembre mais le 1er janvier, grâce à ce contact physique. Père a aussi eu droit à ce moment unique.

Au fil des jours, puis des semaines, sa santé s’est améliorée. Nous voici dans la chambre parents-enfants ! Quel plaisir d’être ensemble sans plus jamais se quitter ! Mais je pleure toujours. L’équipe médicale me soutient, le bébé prend du poids et progresse. A tel point que les tuyaux disparaissent !

Après deux semaines et demie chez les nouveau-nés, nous sommes de retour à la maison. Et pourtant tout nous inquiète : sa température, sa respiration, tout ! Malgré quelques ennuis et quelques tâtonnements, chacun finit par trouver sa place. Aujourd’hui, notre fils a 8 mois, il est en très bon état et va très bien. C’est un grand gars, ne penseriez-vous pas que c’est prématuré ! Pour ma part, j’ai créé un nœud de fusion très fort avec, je ne veux plus le quitter. J’ai quand même réussi à le garder et à aller travailler, mais ce n’était pas mérité ! »

« Mes jumeaux étaient si petits que j’avais peur de leur faire du mal. » Marilyn, maman de Camille et Louis, 5 mois.

« Mes jumeaux étaient si petits que j’avais peur de les blesser. » Marilyn, maman de Camille et Louis, 5 mois.

« Mes jumeaux étaient si petits que j’avais peur de les blesser. » Marilyn, maman de Camille et Louis, 5 mois.

« Maman célibataire, j’ai accouché de jumeaux prématurés à exactement 32 semaines et 2 jours. Les petits lapins sont arrivés à 7 mois. Camille pesait 1 800 kg et Louis 1 400 kg. Les premières semaines ont été un cauchemar : mes deux garçons étaient en réanimation néonatale. La réa’ est tout un protocole. Avant de rentrer, il fallait porter une blouse, des bottes, et se laver les mains avec deux savons différents et une solution hydro-alcoolique.

Camille a été intubée et calmée en raison de difficultés respiratoires. C’était difficile de voir un si petit bébé et d’être le spectateur impuissant de sa souffrance. Louis, d’un autre côté, allait bien, mais il était toujours couvert, c’est-à-dire son rythme cardiaque, sa tension artérielle, etc. sont mesurés en continu. Tous deux ont été nourris au lait maternel via une sonde nasale. Malgré tout, le passage à la néonatologie a pu se faire rapidement.

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Heureusement, le personnel soignant était là pour me rassurer, j’ai posé beaucoup de questions. Je me suis rapidement impliquée dans les soins aux bébés, qui pour moi ont été multipliés par deux. Ils étaient si petits que je prenais des coups de feu de peur de les blesser. Il fallait les traiter avec une extrême tendresse et d’extrêmes précautions.

j’avais les yeux sur eux

J’avais les yeux rivés sur eux

Les premiers secours pour un bébé né à terme ne sont pas toujours faciles, mais pour un bébé prématuré, avec les fils, les électrodes, les sondes… Imaginez les gestes à apprendre ! Mais j’ai appris, et même devenu habile. Au moment de l’allaitement, je suis tombée sur une conseillère en or, Marie-Pierre. C’est la personne la plus aimable, la plus gentille, la plus calme et la plus attentionnée que j’aie jamais rencontrée. Il m’a donné plein de conseils, mais malgré ça, on ne peut pas allaiter. Je n’avais pas de lait… Même si j’exprimais mon lait jour et nuit toutes les 3 heures, rien n’y faisait. C’était très frustrant. Pour moi, qui n’avais pas pu mener mes bébés à terme, ni accoucher naturellement, ce fut un coup dur supplémentaire.

Puis vint le temps des visites familiales. Juste à l’affût du protocole d’entrée dans le service, on pouvait lire la peur sur les visages. La peur s’est accrue lorsqu’ils ont trouvé les bébés si petits, branchés de toutes parts dans leurs incubateurs. Moi, j’ai trouvé qu’ils avaient grandi, je ne vois plus les liens, mais les visiteurs… Ils n’ont vu que deux petits êtres arrivés trop tôt. Mais il ne m’a pas atteint. Parce que, petit à petit, le fil a disparu et mes bébés ont grandi.

Nous avions une chambre mère-enfant au sein du service, pour faire le transfert à domicile. Puis vint le soulagement. La fatigue, les soins à donner, les biberons à donner, le stress d’un état de santé, la myriade de choses à acheter… Ce fut une expérience lourde. Mais j’y suis enfin arrivé ! Aujourd’hui, ils ont 5 mois et pèsent 6 et 7 kg. Ils dorment toute la nuit et n’ont aucun problème de santé. Bref, une belle victoire ! »

Vidéo : Interview de Carole Hervé, conseillère bucco-dentaire : « Mon bébé boit-il assez de lait ? »

En vidéo : Interview de Carole Hervé, consultante en lactation : “Est-ce que mon bébé reçoit assez de lait ?”

En vidéo : Interview de Carole Hervé, consultante en lactation : “Est-ce que mon bébé reçoit assez de lait ?”

Quand un bébé va en Néonat ?

Bébés prématurés et très prématurés Si votre bébé est né entre 35 et 36 semaines, il est placé dans un service de néonatologie : il y a certes plus de surveillance que pour un bébé né à terme, mais il n’est pas nécessaire d’attendre en couveuse.

Quand un bébé peut-il quitter le nouveau-né ? Le bébé peut sortir quand il pèse au moins 2 kilos. « Le prématuré doit être autonome au niveau digestif et respiratoire. Si ce n’est pas le cas, une personne peut être hospitalisée à domicile si les parents la reçoivent. Quand on parle du critère des 2 kilos, c’est comme si le gamin sortait de la couveuse.

Quels sont les besoins nutritionnels d’un prématuré ?

En pratique, le nouveau-né prématuré reçoit une nutrition parentérale dans les premiers jours par un cathéter veineux central, complétée, dès le premier jour de sa vie, par une nutrition entérale par sonde gastrique. De préférence du lait maternel : soit du lait maternel, soit du lait de lactarium (don anonyme).

Quel est le besoin le plus important pour un bébé prématuré ? Le plus important est de donner à votre bébé prématuré suffisamment de protéines et d’énergie pour améliorer sa croissance et son développement. Cela entraînera une augmentation du volume cérébral et une amélioration des fonctions cognitives.