CHU de Bordeaux : les urgences sont sursaturées, les patients sont accueillis sous tentes « comme pour une attaque »

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Au milieu du nombre élevé de patients et du manque de lits, le CHU a dû placer à partir du mardi 1er février deux tentes préparées pour la médecine d’urgence dans le hall d’entrée des urgences de l’hôpital Pellegrin. « On guérit à la guerre », crie un urgentiste.

« La situation était difficile mardi, mais elle va mieux » selon le responsable dans la matinée du jeudi 3 février. Syndicats et médecins dénoncent la situation d’instabilité liée au manque de lits à l’hôpital. « Nous nous comportons très bien, nous courons après la catastrophe. »

Le CHU de Bordeaux fait face à un afflux de visiteurs sans précédent. Mardi 1er février, l’administration a été contrainte d’arrêter deux centres médicaux de haute technologie « pour recevoir des patients aux urgences avant de les ordonner ».

« Mardi, 38 patients covid ont été ajoutés au flux normal des urgences, c’est du jamais vu ici », selon le responsable.

« Le CHU de Bordeaux fait face à un nombre sans précédent de patients atteints du Covid-19, l’afflux de grands malades aux urgences ce mardi 1er février a provoqué une situation inédite aux urgences de la collectivité, qui a entraîné le retour des patients aux urgences du CHU ».

Une équipe de crise spéciale a mis en place un système renouvelable de 24 heures, selon un communiqué de presse. Après la réunion de crise de ce jeudi matin, le montage des tentes est pris en charge.

Selon les médecins du syndicat Urgences de Bordeaux, l’explication semble différente. « La situation serait la même même s’il n’y avait pas de cas de Covid », assure Pierre Catoire, médecin urgentiste et membre de l’association. « Aujourd’hui on doit faire de la médecine de guerre comme un attentat ou un accident de train, et là c’est la mort ».

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« Entre 2008 et 2022, le CHU de Bordeaux a perdu 100 lits, alors que la Gironde est le département de France où la population croît le plus. Et l’administration ne fait rien et n’a pas prévenu le ministère de la Santé pour demander l’ouverture de lits » regrette le docteur urgentiste.

« Selon les jours, entre 300 et 500 lits sont fermés pour toutes activités au CHU de Bordeaux. On ne peut pas soigner correctement les patients ni les soigner ».

On ne guérit plus, on court après la catastrophe et maintenant la situation tue des patients.

Pierre Catoire, médecin urgentiste à Bordeaux

« Il n’y a plus de patients qui se font soigner, il n’y a plus de cabines pour les voir et les lits ne suffisent pas, il manque aussi du personnel pour examiner les patients qui attendent dans les couloirs d’être vus par un médecin. . . Donc on a eu des cas d’arrêt cardiaque », regrette Pierre Catoire.

Au milieu de la nuit de mardi à mercredi, des patients ont eu des séquelles neurologiques car ils avaient besoin d’une aide professionnelle, mais une équipe professionnelle n’était pas disponible faute de personnel.

Pierre Catoire, médecin urgentiste bordelais

« La question est la question des endroits où dormir, si c’est seulement examiner le patient il n’y a pas de danger, alors que c’est problématique quand on le met au lit. Après, il y aura une vague de départs, les ouvriers seront partis », selon Pierre Catoire.

Ces organisations protestent également depuis plusieurs mois contre une situation qui a pris fin avec l’épidémie de Covid. Sud Santé Sociaux, l’association du CHU Pellegrin, dénonce « le manque de lits et de personnel dans le deuxième CHU de France ». Le CGT CHU de Bordeaux Pellegrin évoque la « chaleur » de l’établissement du manque de places hospitalières.

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Dans cette situation désastreuse, la Protection Civile de la Gironde a été appelée en renfort au CHU Pellegrin avant la grande montée en action.