Cinéma « L’esprit critique »: luxe, érotisme et mère

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Written By MilleniumRc

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La Palme d’or au dernier Festival de Cannes a-t-elle été décernée à un film aussi long et marquant que Le Yacht, qui embarque ses personnages, ou est-ce le reflet d’un cinéma politique lu par l’économiste Thomas Piketty ? Une scène de sexe gay ’69’ post-coloniale dans un paysage forestier est-elle subversive ou renouvelle-t-elle de vieux clichés ? Et que produit un mélodrame produit pour combler un vide personnel et cinématographique ? Telles sont quelques-unes des questions que nous nous poserons dans « l’esprit critique » d’aujourd’hui…

Cette deuxième saison du podcast culturel hebdomadaire commence bel et bien par nous faire passer d’un film tendu et convaincant, No Filter, du Suédois Ruben Östlund, Palme d’Or au dernier Festival de Cannes, à un film condensé et tournoyant, Will-o’ -the-spby le seul réalisateur portugais João Pedro Rodrigues.

Après le paquebot de luxe de No Filter et la caserne de pompiers de Will-o’-the-wisp, nous nous arrêterons dans le Paris de Rebecca Zlotowski, qui réalise un long métrage, Les Enfants des autres, sur le couple recomposé, joué sur l’écran de Roschdy Zem et Virginie Efira. L’actrice incarne une belle-mère, ce qui tranche avec les représentations habituelles de ce personnage familial.

Sans filtre

Sans filtre, Palme d’or au dernier Festival de Cannes et dernier film du réalisateur suédois Ruben Östlund, ne sera visible qu’à partir du mercredi 28 septembre, mais le nouveau triomphe d’un réalisateur qui fait partie de tout le petit cercle des cinéastes est déjà en train de prendre forme, qui a remporté deux Palmes d’or. Ruben Östlund a déjà reçu le premier prix en 2017 pour La place.

Un film légalement titré ou plutôt sécurisé dans le sens où certains produits financiers brillaient tout en contenant des actifs pourris ? Sans filtre est-ce une croisière ludique ou une satire à savourer sans compter, où le scatologique serait politique ?

Le film, centré sur un couple de mannequins, se déroule en trois parties, d’abord sur des tournages de mode, puis sur un navire de luxe, puis sur une île où certains passagers sont bloqués après le naufrage du navire à destination. une grenade envoyée par des pirates.

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Will-o’-the-wisp

Will-o’-the-wisp est le titre du nouveau film, ou plutôt la « fantaisie musicale » du toujours surprenant réalisateur portugais João Pedro Rodrigues, auteur notamment d’Ô phantasmo, meurs comme un homme et L’ornithologue. Un titre astucieux pour un film de danse où les flammes sont à la fois celles qui détruisent les forêts du pays et celles qui embrasent les corps et les cœurs de deux pompiers : l’un blanc et l’autre noir, l’un étudiant en histoire de l’art et l’autre en sciences sociales. sciences. . ; l’un de la colonisation portugaise, l’autre prince, descendant de la plus haute aristocratie.

Le film débute avec la famille royale portugaise, qui n’a pas encore digéré l’arrivée de la République en 1910, avant de s’installer à l’intérieur d’une caserne de pompiers après que le jeune prince a annoncé à ses parents sa décision de devenir simple pompier pour combattre les incendies qui frappent. arbres, éveillant en lui un désir charnel.

Le prince, à peine sorti de l’adolescence, découvre alors, et du même coup, au contact de sa belle maîtresse, les gestes qui sauvent et les gestes qui gagnent, comment lutter contre les flammes réelles et accueillir le feu métaphorique.

Le film raconte une histoire de plus d’un demi-siècle en un peu plus d’une heure et continue de s’accélérer pour livrer des scènes et des images qui peuvent sembler kitsch mais qui brouillent les pistes en mélangeant les tons et les genres : des pompiers posant dans des tableaux célèbres dans une sorte de réinvention du calendrier des sapeurs-pompiers et de l’ironie post-fermée ; une scène de sexe d’un « 69 » homosexuel post-colonial au milieu de troncs calcinés ; ballet musical dans les casernes ; une séance de projection de coqs comme autant de représentations d’espaces forestiers portugais ou encore une veillée funèbre particulièrement étrange…

Les enfants des autres

« Le lien qui peut nous unir aux enfants d’un autre, un homme bien-aimé, dont nous partageons la vie et donc la famille, m’a semblé non seulement sans nom (on parle de maternité, de paternité, pas de demi-maternité, de belle paternité).) , mais aussi orphelin de représentation. […] J’ai eu envie de faire, avec D’autres enfants, un film qui m’a tout simplement manqué. »

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C’est ainsi que la réalisatrice Rebecca Zlotowski décrit son cinquième long métrage, qui nous a habitués à des films plongeant dans des univers particuliers, du circuit moto de Belle épine aux travailleurs du nucléaire surveillés à Grand Central.

Elle y signe un film sur une expérience plus commune et commune : un couple réuni et ce que la présence d’un enfant produit en lui, des liens qui se tissent mais impossibles à faire. Le film s’articule autour de moments en famille : sorties scolaires, week-ends en Camargue, soirées foot…

La nouvelle présence de Leïla, cette fillette de 4 ans, dans la vie de sa belle-mère, interprétée par Virginie Efira, souligne une absence, celle de son propre enfant, alors qu’elle a plus de 40 ans et est présente. la naissance de sa propre soeur.

Le film est centré sur le personnage de la belle-mère mais est complètement différent de la figure de la belle-mère dans les contes de fées. Et, dans la note d’intention du film, Rebecca Zlotowski s’interroge en ces termes : « Pourquoi cette femme qui vit une expérience commune – celle que j’ai moi-même vécue – n’a-t-elle jamais été une héroïne de cinéma ? »

A discuter aujourd’hui :

« The Critical Spirit » est réalisé par Samuel Hirsch et enregistré aux Gong Studios.

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