Circulation à Montpellier : le collectif des 4 boulevards en apnée face à l’asphyxie circulatoire

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C’est la journée nationale de l’air pur. Les riverains fédérés des boulevards Berthelot, Vieussens, Rabelais et Orient rejettent le plan de la Métropole de Montpellier, qui amène depuis l’été plus de 15 000 véhicules par jour sous leurs fenêtres.

« Satisfaction pour tous  ! » L’exclamation résonne depuis plusieurs mois aux fenêtres et aux balcons de dizaines et de dizaines d’habitants des boulevards Berthelot, Vieussens, Rabelais et Orient. Organisés – du collectif des 4 boulevards – ils sont aux prises avec le retard de circulation observé depuis fin juin.

Et les fermetures successives, décidées par la Métropole depuis fin juin  : avenue Clemenceau (4 500 véhicules), tunnel de la Comédie (10 000 véhicules), rue Fabrèges (5 000 véhicules) et Albert-Dubout (11 000 véhicules). Sans oublier le changement de direction du boulevard de Strasbourg (4000 véhicules).

15 000 véhicules par jour

« Les services ont clairement sous-estimé le rapport de circulation sur nos boulevards. » Marc Le Tourneur, l’un des leaders du collectif, y voit rétrospectivement « une certaine incompétence ».

Pour les riverains, ce sont désormais plus de 15 000 véhicules qui empruntent quotidiennement les 2 kilomètres des quatre boulevards dans un environnement fortement urbain. « C’est désolant qu’on nous dise d’attendre la mise aux normes du cercle des Prés d’Arènes. C’est un délai de cinq ans ! », s’exclame Alain.

Noémie, quant à elle, s’étonne des dernières réponses de Michaël Delafosse aux questions des élus (Stéphanie Janin au Conseil métropolitain et Annie Yague au Conseil municipal). « Il est outré que notre proposition alternative puisse avoir des conséquences pour les autres habitants (voir carte ci-contre, ndlr). Nous y voyons la volonté d’aliéner les gens de notre collectif. Mais ce n’est pas à nous habitants de créer une solution ! »

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Des indicateurs de comptage de circulation manquants

Alain Makinson, professeur au CHU et membre actif du collectif, s’aventure dans une image médicale. « Pour travailler ensemble, il faut partager un diagnostic. Mais on nous cache des indicateurs de comptage de trafic que nous avons aussi pu trouver en open data sur le site de la Métropole. »

Le médecin pointe « une injustice environnementale. Alors qu’à cinquante mètres de chez nous il y a une tranquillité absolue, il y a une grande concentration de pollution de l’air sur nos quatre boulevards. Il n’est plus nécessaire de démontrer les risques de maladies cardio-vasculaires, cancers, longues -infections respiratoires à long terme ainsi que la santé mentale à long terme. »

Les particules bien connues et les oxydes d’azote qui sont libérés par le trafic routier. Les deux ont des effets nocifs sur la santé respiratoire. Le collectif a fait une demande auprès d’ATMO-Occitanie, l’observatoire de la qualité de l’air. Des capteurs ont été placés le long des quatre boulevards. Mais, au grand regret du collectif, il sera impossible de comparer le présent au passé car « Ville et Métropole n’ont pas jugé bon de procéder à un état des lieux préalable  !

900 000 € pour le double sens Rabelais et d’Orient

Marc Le Tourneur décrit « de petites maisons, sur Rabelais, dont les fenêtres ne donnent que sur le boulevard. En général, des familles modestes, des mères célibataires, y habitent. A l’inverse, le long de la rue Fabrèges, aujourd’hui fermée, des maisons de banlieue avec jardin. »

Il rappelle aussi l’extrême discrétion de la ville et de la métropole en amont du pari à double sens de Rabelais et d’Orient (investissement de 900 000 €). « Nous n’avons pas eu à attendre la fin des travaux pour recevoir le plan d’aménagement  !

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Pour le collectif, la situation actuelle est exactement à l’opposé de l’apaisement urbain et de la réduction des nuisances. « Ils ont créé de la frustration. En même temps, automobilistes contre cyclistes, piétons contre cyclistes et automobilistes… analyse Noémie. Sous prétexte de vouloir faire quelque chose d’écologique, la Ville crée des tensions avec une démarche qui nous semble punitive. »