Avec la forte remontée actuelle des taux de crédit immobilier, le prêt à taux zéro (PTZ) est plus que jamais un produit incontournable pour ceux qui peuvent y prétendre. Si vous en faites partie, mieux vaut se dépêcher : il ne reste que quelques semaines pour en profiter en 2022.
Dernier appel pour grimper. Profitez du prêt à taux zéro (PTZ) en 2022, maintenant ou jamais. « Compte tenu des délais de traitement, pour bénéficier du PTZ sur la base du revenu annuel N-2, il faudra déposer un dossier complet fin octobre auprès de la partie principale de la banque, bien que certaines opportunités subsisteront en novembre, » souligne Cécile Roquelaure, porte-parole du courtier Empruntis.
Alors pourquoi devrions-nous nous dépêcher ? En effet, produire plus tard peut vous amener à modifier votre année d’imposition. Cependant, vos revenus peuvent ne pas être les mêmes d’une année à l’autre. En cas de prolongation, vous pourriez ne plus avoir le droit de rembourser le prêt.
Un produit de plus en plus attractif
Comme son nom l’indique, le prêt PTZ est un prêt à taux zéro, destiné aux primo-accédants qui achètent leur résidence principale. Mieux encore, il n’y a pas de frais de dossier et cela permet à l’emprunteur de mettre en place des différés de paiement à partir de 5, 10 ou 15 ans selon les revenus de l’emprunteur. Pour en bénéficier, ces derniers doivent respecter des plafonds de ressources qui varient selon la superficie de la zone de projet des bâtiments A, B1, B2 ou C), et le nombre de personnes dans la maison.
« Même en période de taux bas, comme c’était le cas en début d’année, un prêt à taux zéro est un produit attractif », précise Eric Wilson, responsable des crédits gérés chez Crédit Agricole SA. Mais il est vrai qu’avec la forte et violente hausse des taux de crédit et des prix du marché, cela devient de plus en plus intéressant. »
Pour un projet d’achat d’un appartement à 210 000 euros
Un couple habitant à Rennes (zone B1), avec un apport de 10 000 euros, souhaite contracter un emprunt de 200 000 euros à 2,04 %* sur 20 ans, avec une assurance de 0,30 % pour acheter une maison neuve. Pour cela, ils devront payer 240 mensualités de 1 065,56 euros, soit 43 734,42 euros d’intérêts remboursés et 12 000 euros d’assurance emprunteur pour un montant total du prêt de 55 734,42 euros.
Supposons que ce couple ait une charge fiscale de 42 000 euros pour deux. Il peut, lors de l’achat d’un immeuble neuf, exiger un PTZ de 75 600 euros. Ils contractent alors un prêt « classique » de 124 400 euros, au taux de 2,04 % sur 20 ans. En considérant l’assurance emprunteur de 0,30% comme dans le premier exemple, deux emprunteurs rembourseront 980,13 euros en 20 ans. La mensualité des cinq premières années sera de 18,90 euros pour le PTZ (correspondant au coût de l’assurance de prêt) et de 961,23 euros pour le prêt principal, assurance comprise. Dans les 15 prochaines années, la mensualité de 980,13 euros sera répartie entre le PTZ (438,90 euros) et le prêt principal (541,23 euros). Pour deux emprunteurs, l’opération coûtera au total 3 699 000, assurance comprise, soit une économie de 25 040,45 euros.
Imaginons maintenant que ces deux-là ne puissent bénéficier que du montant moyen alloué au PTZ dans la zone B1, c’est-à-dire 67 996 euros. La mensualité du prêt sera légèrement plus élevée (988,72 euros). L’assurance-crédit au PTZ coûterait 17 euros par mois pendant les cinq premières années. Ensuite, la mensualité se répartirait entre le PTZ (394,76 euros) et l’ancien prêt (593,96 euros) à un coût d’utilisation de 33 212,51 euros. Soit à ce moment l’économie de 22 521,91 euros par rapport au prêt normal.
* Taux moyen début octobre 2022.
Toujours selon Eric Wilson, les clients qui peuvent prendre le PTZ le savent très vite : « En général, les vendeurs orientent leurs clients en leur expliquant qu’ils sont éligibles. C’est aussi un argument de vente pour les promoteurs. Et bien sûr, les banquiers peuvent aussi orienter emprunteurs lors de la constitution d’un dossier : « Le PTZ est connu des conseillers. En tant que distributeur principal, c’est un produit que nous connaissons et qui fait partie de nos conseils sur les projets. »
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Parce que le PTZ est très contrôlé. Par exemple, pour une maison neuve à Rennes (zone B1), le montant du prêt à taux zéro sera calculé sur la base de 189 000 euros. Ensuite, une partie, de 20% à 40% du montant des travaux, est utilisée selon la vie neuve ou ancienne de la maison, la situation géographique et l’efficacité énergétique de cette maison. Pour prendre un exemple à Rennes, situé en région B1, le montant maximum du PTZ sera de 40% de 189 000 euros, soit 75 600 euros.
Cependant, l’avenir du PTZ est incertain. Face à une nouvelle crise du logement, le Pôle Habitation de la Fédération Française du Bâtiment prône le retour du PTZ qui financerait 40% du coût total du projet immobilier dans toute la région, alors qu’aujourd’hui ce taux est de 20%. zones appelées B2 et C. Fait intéressant, la résolution mise en avant par les trois représentants de la Renaissance voulait limiter l’accès au PTZ en retirant principalement les aides dans les zones instables, sous l’hypothèse de « l’inefficacité des atouts du PTZ pour faciliter l’accès à la richesse ». Une mesure introuvable dans la version finale du projet de loi de finances 2023.
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