Décret sur l’assurance-chômage publié avant Noël : un ministre…

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Written By MilleniumRc

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Le gouvernement a durci les règles de l’assurance-chômage dans un décret envoyé aux partenaires sociaux la veille de Noël. Les syndicats sont mécontents de la méthode et du contenu du texte, qui va réduire drastiquement la durée des allocations chômage. Un ministre a même regretté des « maladresses ».

« Ce n’est pas accepté », « c’est de mauvais goût » : la façon dont le gouvernement ne cadre pas avec le syndicat mis en cause par l’AFP et France Inter. Le ministère du Travail Olivier Dussopt a en effet transmis aux partenaires sociaux un projet de décret mettant en place l’assurance chômage le 23 décembre, veille de Noël. Problème : le texte durcit discrètement les règles d’indemnisation par rapport à ce qui avait été présenté le 21 novembre. Le projet de décret a été transmis au Conseil d’Etat, qui devrait être examiné en début d’année. On fait le point sur ce que contient le texte.

La surprise : jusqu’à 40% de réduction de la durée d’indemnisation

Comme annoncé fin novembre, ce texte prévoit trois scénarios, en fonction de la situation du marché du travail. La logique est qu’à l’heure où les emplois ne trouvent pas preneurs, la réduction de la durée des allocations incitera les chômeurs à prendre un emploi.

Avec le taux de chômage actuel, à 7,3%, le décret prévoit une réduction de 25% de la durée d’indemnisation pour tous les demandeurs d’emploi qui ouvrent des droits chômage à partir du 1er février, en France métropolitaine. Donc, si aujourd’hui un salarié qui a travaillé dix mois a droit à dix mois d’allocations chômage, avec la réforme, il n’a droit qu’à sept mois et demi. Un plancher minimum de six mois sera maintenu.

Si le taux de chômage descend en dessous de 6 %, la durée d’indemnisation sera fortement réduite, de 40 % et non plus de 25 %. C’est une grande nouveauté de ce décret. Mais le texte s’applique du 1er février au 31 décembre 2023, mais il n’y a quasiment aucune chance que le chômage descende en dessous de 6% durant cette période. Un tel taux n’a pas été observé en France depuis 1980. Mais le gouvernement entend atteindre le plein emploi (environ 5%) en 2027, et dans ce cas, une réduction de 40% (si elle est toujours en vigueur à ce moment-là) s’appliquera. .

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En terminant, le conseiller exécutif s’est aussi rendu compte que la réduction de 40 % de la durée de cette rémunération n’a quasiment aucune chance d’être appliquée, dans la mesure où le décret ne sera appliqué que jusqu’au 31 décembre 2023. « Dans nos prévisions, en tout cas , on ne descend pas en dessous de 6 % [de chômage] dans les 11 mois où le décret s’applique ».

En revanche, le projet de décret précise que lorsque les demandeurs d’emploi arriveront en fin de droits, si le taux de chômage est supérieur à 9% ou jusqu’à 0,8 point sur un trimestre, la durée de leur indemnisation reviendra au niveau actuel.

Un ministre regrette « un raté sur la forme »

Dans le groupe d’Olivier Dussopt, il a été indiqué que cette réduction de 40% était « envisagée et les partenaires sociaux savent que nous allons présenter un nouveau stade ‘plein emploi' ». Le syndicat s’attendait effectivement à une baisse en cas de niveau d’emploi élevé, mais pas à ce point. « 40% gros ! Franchement, c’est inadmissible. Dans l’adéquation entre une personne en recherche d’emploi et une entreprise en recherche de personnes, il y a une question de qualification, de mobilité géographique », déplore sur l’Inter français François Hommeril, de la CFE-CGC. syndicat, allant dans le sens de tous les syndicats de salariés . « C’est au gouvernement de penser que quiconque est au chômage est un peu par faute (…) tout cela est faux », dénonce François Hommeril. « C’est de la pure déloyauté », a aussi déclaré Laurent Berger, de la CFDT, qui s’est dit « surpris » de retrouver ce décret le 23 décembre.

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Même s’il ne s’agissait que d’un « ballon d’essai », l’exécutif s’est empressé de faire pression pour inciter les syndicats à s’y mettre. Ils rendront leur avis sur ce décret le 10 janvier, par l’intermédiaire de la Commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP). Cependant, son avis est purement consultatif, puisqu’il est dans la loi

Ce que confirme le décret

dans la « fonction du marché du travail », le gouvernement peut fixer par décret les règles de l’assurance-chômage. Mais l’avis sera certainement utilisé pour l’avenir, car les syndicats et le patronat doivent négocier de nouvelles règles pour le 1er janvier 2024, indique l’AFP.

Le gouvernement pense : c’est la version officielle. Mais le ministre a été déçu par l’Inter français « en panne de forme ». « C’est de la maladresse de sortir un décret comme ça, sans en parler au syndicat, pas même à Laurent Berger. Dans le contexte, avec la polémique sur la prochaine réforme des retraites, c’est dommage de nous le mettre sur le dos. ça ne s’applique pas », a-t-il poursuivi.