Pour certaines entreprises, la crise sanitaire s’est avérée ne pas être une si mauvaise chose. C’est l’histoire de Loccapi, spécialiste de l’installation et de la réparation de machines à café professionnelles, basé sur la zone technique de La Chambrette, à Morieux. « La crise a changé la donne », assure Aurélien François, son directeur. Cette question m’a fait aller vers d’autres pensées, d’autres idées. Aujourd’hui, on en fait trop ».
Avant d’atteindre cette vision claire et cette stabilité, Aurélien a été longtemps au chômage et de nombreuses nuits blanches. Trop inconfortable ? Peut-être le départ à la concurrence de Brittany Ferries, l’ancien client de TPE, quelques mois avant la clôture de l’été 2020. « Une nuit », 40% de l’argent disparaît. La fin du travail de deux agents d’entretien à plein temps de 200 machines installées sur sept bateaux.
Un joyau pour paquebot de croisière
Depuis, la confiance retrouvée a permis de fixer un nouveau cap : « Je suis très sélectif dans le choix des partenaires. Certes, il n’y a pas d’émotions dans les affaires, mais avec moi, il n’y a pas d’affaires sans émotions », résout le jeune burn out de 40 ans. Désormais, Loccapi met ses précieuses informations à disposition de tous les restaurants gastronomiques et lieux de luxe célèbres du monde.Un exemple récent : l’installation sur le paquebot MSC de 35 000 bijoux provenant des Leader du marché italien.
Jusque-là, la réputation de Loccapi n’était plus à faire. Quoi qu’il en soit, je devais le faire savoir. Aurélien, le fils du fondateur Jean-Jacques François, l’a compris depuis un certain temps. Il a quatre ans lorsque son père, chaudronnier et designer infatigable, crée ses premiers prototypes de machines à café dans le garage familial de Saint-Alban. Son objectif? Trouvez un système libre-service.
Un papa inventif et insatiable
Brittany Ferries et la Marine ont rapidement séduit ces caisses de monnaie qui livrent un café ou un chocolat chaud individuel en moins d’une minute. Au plus fort de son succès, l’entreprise comptera 10 employés. Parmi les produits phares de l’autodidacte : le distributeur de soupe chaude Liebig, créé en 2003. Une centaine d’appareils à injection d’air seront produits.
Fin 2008, la performance de Loccapi était à bout de souffle. Jean Jacques encore. Responsable de rayon dans l’hypermarché Carrefour de la région rennaise, Aurélien décide alors de prendre les rênes de l’entreprise. Le terme « Loccapi » est conservé mais un repositionnement a lieu. Parier, c’est oser. Mais ne pas essayer était mal, selon Aurélien. « Nous connaissons notre métier. Nous avons des qualités, des compétences et un état d’esprit valorisés et reconnus », se défend-il.
Un collectif de torréfacteurs bretons
Six employés, toujours formés et passionnés par le monde du café, composent l’équipe actuelle. L’entreprise morivaine rayonne dans l’ouest, et opère dans tous les Burger King de Bretagne, de nombreuses enseignes McDonald’s, Colombus, Del Arte ou encore au sein du groupe Barrière. « Les gens sont de plus en plus exigeants sur la qualité du café. Et nous savons travailler avec des marques célèbres qui produisent des machines de haute qualité (WMF, Cimbali, Simonelli) ».
Fin novembre, la marque américaine Slayer, véritable Rolls-Royce de l’espresso, a mandaté Loccapi pour satisfaire L’Animal Café, coffee shop unique situé à La Baule (44). Prix modèle : 20 000 €.
Raison de plus pour Aurélien de continuer à valoriser les bonnes mécaniques et le bon café. A son initiative, un groupement de torréfacteurs bretons est également créé. Il y a principalement Les Cafés Breizhiliens (Rennes), La Brûlerie du Léon (Brest), Caffè Cataladi (Louargat) et Les Cafés de Rhuys (Arzon).
Contact : 02 96 32 82 82 ou www.loccapi.fr