L’enfant de sept ans est resté plusieurs jours sans nourriture au CHU de Dijon (Côte-d’Or) avant de tomber dans le coma et de mourir. Le parquet a ouvert une enquête.
Par Briac Trébert
Publié le 8 nov. 22 à 12h15
mis à jour le 9 nov. 22 à 8h30
Ils prétendent que leur mère Claudette, 77 ans, est morte de faim. La famille d’un patient accuse le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Dijon en Côte-d’Or de ne pas l’avoir alimenté pendant plusieurs jours, ce qui aurait entraîné sa mort.
« Cela ne ramènera pas notre mère, mais nous ne voulons pas que d’autres familles vivent cela », ont déclaré les enfants du défunt à BFMTV le mardi 8 novembre 2022.
La tenir à jeun pour une opération
Une plainte a été déposée contre le centre hospitalier il y a deux mois et le parquet de Dijon a ouvert une enquête.
La famille de la victime a dénoncé le manque de prise en charge par les agents de santé de l’enfant de sept ans, qu’elle accuse de « maltraitance ».
Le vendredi 4 novembre 2022, cet incident a été révélé par Le Bien Public. Une femme de sept ans a été conduite aux urgences du CHU de Dijon le 23 août avec une fracture du fémur.
« Des repas ont été commandés et délivrés dans la chambre »
Cet habitant de la commune d’Auxonne, à l’est de Dijon, a été placé en chambre mais placé sur la ligne d’exploitation. L’opération a été reportée à plusieurs reprises.
Pendant ces quelques jours, selon ses enfants, Claudette n’aurait reçu que du bouillon de légumes pour la maintenir à jeun et prête pour l’intervention. « C’est la seule nourriture qu’il mangera jusqu’à sa mort le 31 août », confirment ses enfants à BFMTV.
« Son opération a été reportée quatre fois fin août faute de salles d’opération ou de personnel, mais après chaque report, de la nourriture était commandée et livrée en chambre », répond l’hôpital.
Ce patient a été traité le 23 août pour une intervention chirurgicale pour une fracture du fémur. Pour assurer la sécurité du patient, tout soin au bloc opératoire doit être assuré par la présence d’un nombre suffisant de professionnels de santé qualifiés. Dans ce contexte, les opérations urgentes sont indispensables et l’opération de ce patient a été reportée à plusieurs reprises. Un protocole médical précis est appliqué à chaque intervention orthopédique envisagée, et un jeûne de 6 heures pour les aliments solides et de 2 heures pour les aliments liquides est prescrit avant l’intervention. Lors de chaque ajournement, des repas étaient commandés et livrés à ce patient. Ils étaient traçables dans son dossier.
La famille, rapporte-t-elle dans les mots de Claudette, qui aurait appelé sa fille de son lit d’hôpital tous les jours. Selon ses enfants, leur mère aurait réclamé à plusieurs reprises de la nourriture. « Ils lui ont dit non, tu dois jeûner, tu vas te faire opérer demain. Et cela pendant plusieurs jours », témoignent-ils.Une pancarte « jeûne » serait accrochée à la porte de sa chambre.
Un manque de personnel ?
Quelques jours plus tard, ont-ils dit, Claudette a dû être « admise en soins intensifs pour déshydratation complète ». Il tomba dans le coma, puis mourut.
De son côté, le CHU de Dijon précise que le patient présentait « un certain nombre de comorbidités » et que le report de l’opération aurait pu aggraver son état.
D’autres résultats d’une autopsie pour déterminer la cause du décès de l’enfant de sept ans sont encore inconnus.
« Face à une situation médicale complexe, les antécédents médicaux du patient et toutes les étapes de sa prise en charge médicale et non médicale sont examinés », explique le CHU dans un communiqué le mardi 8 novembre 2022.