En visite au centre hospitalier de Cherbourg mardi 31 mai, le président de la République a annoncé le lancement d’une mission d’un mois visant à diagnostiquer en urgence la crise et proposer des moyens d’y répondre. Elle a été confiée au professeur François Braun, président du Samu-Urgences de France, qui devait rendre sa conclusion « d’ici le 1er juillet ».
Un mois. C’est le moment dont dispose le professeur François Braun, président du Samu-Urgences de France, pour remettre les conclusions de sa mission éclair à la nouvelle ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon. En visite au CH Cherbourg (Manche), le chef de l’Etat a annoncé hier avoir confié cette mission à celle qui est devenue sa référence santé pendant la campagne présidentielle. Mais l’information a fuité quelques heures plus tôt au Parisien.
Depuis plusieurs mois, les inquiétudes grandissent quant à l’état d’urgence, fermant les uns après les autres dans la région, faute de personnel. Après plusieurs mises en garde de chefs d’entreprise, de médecins, d’ambulanciers ou encore de syndicats, les élus ont tour à tour interpellé le gouvernement. Dans une lettre adressée à Elisabeth Borne, une cinquantaine de sénateurs LR et centristes ont réclamé une action immédiate pour « assurer la pérennité du traitement ».
Alors que ces fermetures touchent aussi bien les petites villes que les grandes villes, comme Bordeaux, le rapport du professeur Braun « aura vocation à faire la lumière, région par région, là où la pénurie [notamment de personnels, ndlr], pourra se mesurer », a précisé Emmanuel Macron. Celle-ci servira de base à la prise de décisions pour « permettre de mobiliser plus de médecins, de reprendre du poil de la bête dans certains secteurs […]. Celle-ci dès la fin de l’été sera rejetée dans toutes les régions ».
Le chef de l’Etat a reconnu que malgré la fin du numerus clausus, du Ségur de la santé et d’autres mesures prises lors de son premier mandat, les hôpitaux sont désormais débordés et les déserts médicaux se multiplient. Il a aussi déploré la « perte de sens » des soignants, dont beaucoup ont quitté la profession, un peu plus de deux ans après le début de l’épidémie de Covid-19.
Il espère ainsi que le système de santé devienne l’objet d’une « véritable révolution collective », qui sera lancée cet été par les ministères et acteurs de la santé.
Région après région, hôpital après hôpital, ce projet massif doit permettre de « construire des solutions très concrètes » adaptées à 1.200 villes individuelles « sur la base d’un cahier des charges national », a-t-il expliqué, à dix jours du premier tour de la législature. élection. Avec la promesse de moyens supplémentaires envisagés par le chef de l’Etat en « milliards d’euros ».
Alors que le personnel s’attend à un chaos dans les urgences des hôpitaux cet été, le chef de l’État a déclaré « garantit que nous ferons tout notre possible pour les maintenir ». A ce jour, au moins 120 services d’urgence ont été contraints de réduire leurs activités (fermetures partielles, réglementations…) en raison d’un manque de personnel, selon une liste du Samu-Urgences de France. Cela représente près de 20% des quelque 620 entreprises, publiques et privées, disposant d’autorisations d’urgence.