En savoir plus sur l’assurance contre les risques climatiques

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Written By MilleniumRc

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Alors que seulement 31% des terres agricoles françaises sont assurées, l’objectif est de « créer un véritable bouleversement dans la distribution de l’assurance récolte », précise le gouvernement, qui propose un dispositif ouvert à « tous les agriculteurs, assurés ou non ». . Ce nouveau système, défini par une loi publiée en mars, « est fondé sur l’unité nationale et le partage des risques entre l’Etat, les agriculteurs et les assurances », selon le ministère de l’Economie et de l’Agriculture. .

Remplaçant le système actuel, ce « système global d’indemnisation » comporte trois niveaux : le premier niveau est à la charge de l’agriculteur, qui supportera seul la perte du « risque quotidien » à hauteur de 20 % faramineux (contre 30 % en le passé). ) ; le deuxième niveau, pour les « accidents importants », est à la charge de l’assureur privé (couvrant entre 20 et 50% des pertes de récolte) ; et la troisième phase collecte des fonds publics pour résoudre les problèmes de catastrophe, y compris les agriculteurs non assurés.

Subvention publique des cotisations à 70 %

Le montant de l’indemnisation prévue au titre de la couverture nationale sera de 90 % pour les assurés de toutes cultures. Elle sera plus faible, et décroissante, pour ceux qui ne sont pas assurés : 45 % en 2023, 40 % en 2024 et 35 % en 2025. Le seuil est fixé pour déclencher la solidarité nationale à 50 % de la perte pour « les cultures agricoles, les cultures industrielles ». et légumes » et « viticulture », et 30% pour les autres productions, notamment les produits agricoles et végétaux.

Pour inciter les agriculteurs à s’assurer – aujourd’hui, 31 % des terres cultivées sont assurées, mais seulement 1,2 % des prairies et 3 % des terres agricoles – l’État a relevé le niveau de prise en charge publique de la contribution à 70 % (contre 65 % actuellement) et simplifié le processus en en faisant un guichet unique, qui sera géré par les assureurs. Les agriculteurs auront jusqu’au 31 mars pour choisir un assureur qui sera consultant : une étape importante même pour les non-assurés s’ils veulent pouvoir percevoir une indemnisation de l’Etat dans le dispositif national de coordination.

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Le calcul de la valeur d’assurance, qui dépend de la valeur du capital assuré et donc de la perte de rendement, sera basé sur les trois dernières années ou la « moyenne olympique », qui prend en compte les cinq dernières années, moins les plus de pire en mieux.

Une réforme indispensable aux yeux de tous

La majorité du syndicat agricole FNSEA estime que l’assurance multirisque climatique fait désormais partie d’une « bonne gestion d’entreprise ». Les assureurs sont satisfaits de voir des « fonds propres » se doter d’une structure qui leur permettra « d’arrêter de perdre de l’argent », selon un responsable de Groupama.

Chez les agriculteurs, l’hiver 2021, qui a détruit vignes et arbres fruitiers, a agi comme un « déclencheur » : « On ne fait pas face à de fortes difficultés tous les 5-6 ans : maintenant tous les ans. Après 2021, les exploitants comprennent qu’ils ne peuvent pas faire face avec le seul changement climatique », a déclaré à l’AFP Joël Limouzin, responsable de la gestion des risques climatiques à la FNSEA.

Les agriculteurs ont longtemps critiqué le système développé au fil des ans, qui comprend deux systèmes : le système des catastrophes agricoles et l’assurance. Le système public de gestion des catastrophes, en place depuis les années 1960 et financé conjointement par le gouvernement et l’industrie, peut également déclencher des phénomènes météorologiques violents. « Mais il a séparé les domaines des cultures agricoles et de la viticulture », qui ont ensuite été incités, à partir de 2005, à prendre une assurance en échange d’une couverture de prime, a expliqué Joël Limouzin, selon qui ils ne sont pas bien couverts par les assurances. « Le nouveau système est pour tout le monde, ce qui est important pour nous », a-t-il déclaré.

Inquiétude des éleveurs

Pour les assureurs, il faut revenir au standard minimum, sans trop augmenter les primes pour être attractives. « Le renouvellement correspond à ces enjeux majeurs », a déclaré Delphine Ltendart, directrice des assurances de Groupama, le principal assureur des agriculteurs avec Pacifica (Crédit agricole). Elle a salué l’engagement de l’Etat qui permettrait « la pérennité du système », avec une diminution du montant des indemnisations à la population en cas de sinistre pour les non-assurés par rapport aux assurés et ainsi, espérait-elle, les encourager. souscrire une assurance.

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L’assureur est placé au centre de ce nouveau dispositif, en tant que point de contact unique des exploitants pour toutes les déclarations de sinistre, que la surface soit assurée ou non. La loi permet la création d’un pool d’assureurs, qui permettra le partage d’informations par région et par culture, et « risque péril », pour établir la meilleure police d’assurance, a précisé Delphine Ltendart, alors que la concurrence sur les prix se poursuit entre les compagnies.

L’Etat a donné (dans un arrêté du 29 juillet) un délai de 18 mois aux assureurs pour s’organiser et installera le dispositif si les assureurs ne sont pas d’ici là. « Nous espérons atteindre d’ici 2030 à 60% d’assurance dans les cultures agricoles et la viticulture (et 30% aujourd’hui) et 30% dans les pâturages et l’arboriculture » (moins de 4%), a précisé Joël Limouzin, soulignant que « plus il y a de gens qui adhèrent ». plus le coût sera bas. »

L’inquiétude est déjà chez les éleveurs, qui argumentent avec la méthode satellitaire d’évaluation des dégâts dans les pâturages, suivant l’indice de repousse de l’herbe ; ils veulent pouvoir calculer précisément leur gaspillage alimentaire. Aux champs ou dans les vignes, la plupart des agriculteurs contactés par l’agence de presse AFP se sont inquiétés du prix et ont déclaré ne pas encore disposer d’assez d’informations pour faire un choix. Dans le Gard, Jean-Luc Lapeyre, qui a perdu 50% de ses vignes en 2022 et qui n’a pas d’assurance, estime qu’il « faut rendre l’assurance obligatoire pour réduire le montant des revenus ». Pour l’instant, il n’est « pas satisfait ». Les assureurs, eux, attendent la décision finale sur la réforme, avant de lancer de grandes campagnes d’information.