Comment les constructeurs automobiles continueront-ils à vendre des moteurs à pistons en Europe après 2035 ? Certains seront sans doute tentés de tricher un peu.
Comme vous le savez, l’Union européenne vient d’imposer une interdiction totale des voitures à moteur à combustion interne à partir de 2035. D’ici là, toutes les voitures neuves vendues sur le vieux continent doivent être équipées d’une mécanique sans émission, électrique ou à hydrogène. Mais cette interdiction ne concerne pas tout le monde : le fameux « Ferrari Change » permettra aux constructeurs vendant moins de 1 000 voitures par an de continuer à commercialiser des voitures fonctionnant aux énergies fossiles. Les petits artisans anglais et autres constructeurs de supercars d’élite (Koenigsegg, Bugatti, Pagani, etc.) pourront vendre des voitures de sport à la mécanique chantante d’ici 2036.
Ceux qui produisent moins de 10 000 voitures par an peuvent également demander une dérogation à l’Union européenne pour conserver les voitures à essence dans leur gamme à cette date. Lamborghini, Ferrari et McLaren profiteront donc de cette dérogation pour ne vendre que des modèles électriques. Au contraire, théoriquement, de toutes les marques qui vendent chaque année plus de 10 000 voitures dans le monde, comme Porsche, Audi, Mercedes ou encore Bentley (qui en tout cas a annoncé qu’elle passerait au 100 % électrique d’ici 2030, rappelons-le ). Mais peut-être existe-t-il une autre solution pour les grands constructeurs qui ne veulent pas renoncer à l’étincelle des moteurs à pistons : créer de nouvelles divisions au sein de leurs corporations.
Des AMG, des BMW M ou des Porsche GT ?
Si l’on admet qu’il n’est pas possible pour ces grands constructeurs automobiles de négocier enfin le droit de continuer à vendre des moteurs thermiques en petit nombre en Europe, ils pourront certainement créer de nouvelles divisions dans ce cadre, 1 000 ou 10 000 voitures vendues par an. . Par exemple, imaginez que les AMG soient vendues en dehors de la gamme Mercedes, que les Audi Sports soient commercialisées aux côtés des Audi classiques ou que les Porsche GT soient distinctes des Porsche 100 % électriques. Le durcissement des futures normes antipollution européennes Euro6e puis Euro7 les obligerait sans doute à adopter des moteurs thermiques plus ou moins électrifiés, mais ce type de châssis pourrait leur permettre de ne pas abandonner totalement la mécanique à combustion. D’autant plus que, a priori, ces moteurs sont toujours vendus sur d’autres marchés au moins aussi importants que les européens comme les Etats-Unis. Enfin, reste à savoir si les dérogations pour les petits constructeurs en Europe seront prolongées après 2036. Il y a un fou de plus à ce niveau en ce moment…