Publié le 1er février Mis à jour le 1er février 2023 à 7h00. 2023 à 18h36
La menace climatique continue de cristalliser les craintes des gestionnaires de risques. Selon la deuxième édition du Baromètre de l’engagement pour le climat, réalisé par l’Association pour la gestion des risques et des entreprises d’assurance (Amrae), avec AXA Climate, 88% des personnes interrogées voient leur organisation exposée aux canicules et canicules, ainsi qu’aux inondations ( *).
Viennent ensuite les tempêtes et cyclones (77%), la sécheresse (74%) et le froid (72%). Dans le même temps, les risques chroniques résultant de changements progressifs tels que l’élévation du niveau de la mer ou l’érosion des sols ne sont pas pris en compte pour la plupart des répondants. Pourquoi Antoine Denoix, PDG d’AXA Climate, affirme que « les gestionnaires de risques doivent étendre leur vision du risque à des horizons de temps plus longs ».
La prise de conscience s’accélère
Néanmoins, la tendance est à la sensibilisation. « Les événements de l’été 2022 – des grêlons de la taille d’une balle de baseball dans le centre de la France aux vents de plus de 220 km/h en Corse – nous ont convaincus que les impacts ne se limitent pas aux ours polaires et qu’il faut agir », résume Michel Josset, directeur des assurances et de la prévention chez Forvia (anciennement Faurecia), qui est l’administrateur climat de référence et président de la commission prévention et sinistres d’Amrae.
Cette prise de conscience conduit notamment à la mise en place d’une gestion des risques climatiques : 59% des répondants déclarent que leur entreprise les a adoptées, contre 52% en 2021. Une dynamique qui, selon la majorité des répondants, permet d’identifier, voire quantifier et saisir les opportunités. Ceci est en faveur de l’efficacité énergétique ou de meilleurs procédés industriels. Néanmoins, « la perte de repères demeure avec ce risque naissant, qui s’agrandit », estime Michel Josset.
Le Baromètre souligne notamment que seuls 18% des répondants déclarent une coopération « très forte » avec le service en charge de la responsabilité sociale et environnementale de leur entreprise. Et seuls 12% d’entre eux pensent que les réponses des assureurs sont satisfaisantes. « Outre les hausses tarifaires et l’assurabilité de certaines régions ou activités, des services attendent les risk managers : l’assureur est le seul capable de les aider à prévoir les impacts, lieu par lieu, usine par usine… », souligne Michel Josset. .
Les risk managers sont en attente de services : la compagnie d’assurance est la seule à pouvoir les aider à prévoir les impacts, site par site, usine par usine, etc.
Dans ce contexte, 58 % des risk managers interrogés n’ont pas changé de contrat d’assurance au cours des vingt-quatre derniers mois. Pour Antoine Denoix, c’est une illustration que « les contrats d’assurance actuels ne sont pas tous adaptés aux risques de demain ni même d’aujourd’hui ». « Penser et agir sur le climat et les nouveaux risques, c’est abandonner les anciennes pratiques basées sur les statistiques et l’histoire », dit-il, convaincu de la nécessité d’une approche scientifique, « les compagnies d’assurance mettant à disposition leurs données de manière plus ouverte ».
(*) Méthodologie : étude réalisée en septembre et octobre 2022 auprès de 126 risk managers d’entreprises de moins de 250 à plus de 5 000 salariés, membres de l’Association pour la gestion des risques et l’assurance des entreprises (Amrae).