Strasbourg, France – C’est le rejet le plus choquant de l’efficacité de la mission blitz mise en place par le tout nouveau ministre de la santé François Braun, qui vise à prévenir la mauvaise prise en charge dans les services d’urgences (SAU) cet été : un homme de 81 ans patient est décédé aux urgences des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS), après avoir passé une vingtaine d’heures sur un brancard dans une zone de soins. Il a été découvert lors du changement d’équipes, rapporte l’AFP.
« Le décès a été déclaré à l’Agence régionale de santé (ARS) sur le portail national des événements indésirables graves (EIG) », précise la direction des HUS dans un communiqué, qui ajoute : « l’ensemble de la communauté hospitalière réitère ses sincères condoléances à la famille du défunt. Chaque décès dans notre établissement demeure une situation difficile pour toute la communauté hospitalière.
Selon France Bleu Strasbourg, le corps de ce patient a été découvert le 1er septembre, mais l’affaire n’a été publiée que le 13 septembre. « Arrivé dans le service en fin d’après-midi le 31 août, il a été retrouvé mort le 1er septembre à 14h30 lors du transfert entre les équipes du matin et de l’après-midi », détaille la radio régionale.
Saturation des urgences
Selon les médias locaux, ce décès inexpliqué ne signifie pas un problème de prise en charge selon la direction des HUS. Pour le syndicat Force ouvrière (FO) des HUS, qui a participé à la médiatisation de ce drame, « ce décès illustre une nouvelle fois la saturation critique des urgences », lesquelles urgences tourneraient actuellement, selon le même syndicat, à 170 % de ses capacités d’accueil.
Ce décès illustre une fois de plus la saturation critique des urgences.
Christian Prudhomme
« En ce moment c’est très compliqué. Il y a ce flux de patients difficile à maintenir. Et on fait face à une fuite des professionnels. Jusqu’en décembre on a 12 départs d’infirmiers, de médecins qui sont malades parce qu’ils ne sont plus avec leur Les conditions de travail sont d’accord. Nous avons donc écrit une troisième fois au ministère car nous ne pouvons pas continuer ainsi. Ce n’est pas normal que nous nous retrouvions avec des décès accidentels comme celui-ci dans notre établissement, même s’il y a une enquête et que nous n’avons pas toutes les données. . C’est juste impensable qu’on continue à être dans cette situation », a déclaré Christian Prudhomme à France bleu.
« Récurrence de la dégradation des prises en charge »
Ce décès inattendu n’est pas une première dans les HUS. Un patient est décédé d’une hémorragie gastro-intestinale le 17 mars après avoir attendu 12 heures aux urgences. Selon le Dr Hascoat, ce patient est décédé « faute de soins dans un délai raisonnable ». A cette occasion, le syndicat FO des HUS a adressé une missive au ministre de la Santé, Olivier Véran.
Le même syndicat vient d’adresser une nouvelle lettre à l’actuel ministre de la Santé François Braun : « Devant la répétition de la dégradation des soins et du fonctionnement néfaste des urgences, nos inquiétudes légitimes nous ont conduits à alerter les acteurs et l’éducation depuis 2018 », ça a lu. Qui précise également que le décès de ce patient de 81 ans survient « 36 heures après le dépôt d’un droit d’alerte effectué par nos représentants de Force Ouvrière, ce qui est une énième situation de blocage et de surcharge des urgences du nouvel hôpital civil à Strasbourg ». Et d’ajouter : « Le 30 août, à 23 heures, il y avait 50 patients pour 30 places sur brancards avec des véhicules qui attendaient aux urgences. »
Le syndicat rappelle également que des mesures ont été annoncées pour stopper l’afflux de patients aux urgences, comme la mise en place d’un gestionnaire de flux, la réorganisation du centre paramédical, l’étude pour la mise en place d’un Service Tampon post-Urgences. « Aucune de ces mesures ne sera appliquée aujourd’hui », a déclaré le syndicat.
Aucune de ces mesures n’est appliquée aujourd’hui.
Sur Twitter, le syndicat des infirmiers SNPI dénonce la fermeture de 300 lits et de 250 postes infirmiers aux HUS.
L’urgentiste Sabrina Ali Ben Ali s’insurge sur le même réseau social : « Depuis des années, on prévient qu’il y aura des morts. Mourir aux urgences, « après avoir passé 22 heures sur une civière », c’est comme un chapitre de votre « flash ». mission « @FrcsBraun ? »
Pour le Dr Kierzek, « il est généralement inacceptable d’attendre vingt heures sur une civière aux urgences, quel que soit son état de santé. »
Le ministère de la Santé n’a pas encore répondu officiellement.
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