Au Mets (salon de l’équipement marin), le plus grand événement nautique du monde, qui se tenait mi-novembre à Amsterdam, le stand de FinX, une jeune société parisienne lancée en 2019, a été pris à partie… « Nous avions un ballet constant de concurrents , restés sans paroles, s’exclame Harold Guillemin, le fondateur. Ils n’ont jamais vu une percée technologique d’une telle ampleur ». En effet, la technologie développée par le jeune ingénieur, inspirée du mouvement ondulatoire des animaux marins, est révolutionnaire. Et ce nouveau moteur, Fin5, à membrane ondulée, 100% électrique, qui fonctionne donc sans hélice, pour les petits bateaux et voiliers jusqu’à trois tonnes, a déjà conquis plus d’une soixantaine de plaisanciers, en Europe et aux Etats-Unis. , qui l’a pré-commandé.
Sommaire
Industrialisation
Il s’agit donc de passer à l’étape industrielle, de les livrer… En signe de confiance des industriels nationaux, « nous avons deux candidats qui se sont proposés pour assembler les premiers moteurs », précise Harold Guillemin. Ils seront produits en Normandie. Le choix sera fait d’ici la fin de cette année, avec l’ambition de livrer 800 moteurs pour petits bateaux l’an prochain, dont la moitié à l’étranger.
Signe, aussi, de l’engouement pour l’électrique dans les bateaux, né du constat que les moteurs thermiques à hélice – polluants, bruyants et dangereux – doivent être abandonnés. Sans oublier les avantages du Fin5 : non seulement il est 20 fois moins écologique que les moteurs traditionnels, mais aussi son efficacité, sa sécurité et sa robustesse ont convaincu les clients.
Ce qui incite également les investisseurs à miser sur cette nouvelle technologie. En effet, FinX vient de lever à nouveau des fonds : quelque 6 millions d’euros, en plus du soutien financier de Bpifrance (sous forme de prêts et subventions), et une enveloppe de 1,3 million d’euros reçue à l’occasion de sa récente élection lors de la appel à projets du Corimera, le Conseil d’orientation pour la recherche et l’innovation des industriels de la mer.
Autant dire qu’Harold Guillemin est optimiste quant à l’avenir ! « On a su s’entourer dès le début, puisque Loïck Peyron est notre parrain, ainsi qu’Hervé Gastinel, ancien PDG du groupe Bénéteau et patron de la compagnie de croisières Ponant et on ose », raconte-t-il. La jeune édition a également embauché ces derniers mois et compte désormais 20 salariés. D’ici fin 2024, l’effectif devrait être d’au moins 60. D’autant que se tiendront les Jeux olympiques et paralympiques, qui offriront une vitrine de choix pour la technologie promue par la start-up. En pourparlers avec Toyota, partenaire mondial de mobilité de JOP et fabricant de piles à combustible à hydrogène, FinX a l’intention de propulser le bateau qui portera la flamme olympique sur la Seine lors de la cérémonie d’ouverture. Un vrai symbole. « Cette perspective nous passionne et nous travaillons fort pour y arriver », poursuit le jeune entrepreneur.
Enfin, après cette étape, FinX mènera sans doute une nouvelle campagne de financement, afin de pouvoir produire et livrer 10 000 moteurs en 2026. Les équipes de recherche souhaitent également développer un nouveau Fin150 plus puissant, capable de propulser des bateaux plus lourds. « On n’ira pas jusque-là vers un super tanker, mais le développement d’un moteur électrique de 150 chevaux, puis de 1.000 chevaux et équipé de notre innovation est tout à fait envisageable », assure l’ingénieur-entrepreneur. Après tout, tous les animaux marins, des petits poissons aux grosses baleines bleues, se déplacent avec des nageoires…
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