Publié
le 12/06/2022 à 07:45, Mis à jour le 12/06/2022 à 08:12
« L’accumulation de coûts élevés peut dans certains cas couper tout espoir de retour », a noté Jean-Paul Faugère, vice-président de l’ACPR.
L’Agence de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a claqué du poing sur la table lundi sur les coûts parfois onéreux des contrats d’assurance-vie, un produit qui représente près d’un tiers de l’épargne financière des Français. « Il semble que tous les signaux (…) indiquent que le déplacement des experts serait opportun voire nécessaire », a déclaré le vice-président de l’ACPR Jean-Paul Faugère à l’occasion de la conférence annuelle de l’institution à Paris. .
« Ce mouvement doit être caractérisé par une double exigence, la transparence et l’auto-évaluation », a-t-il poursuivi, évoquant le dialogue en cours entre l’ACPR et la fédération professionnelle France Assureurs. Le gendarme des banquiers et des assureurs, avec le soutien de la Banque de France, a rappelé à l’ordre les experts de l’assurance-vie tant au niveau de leur devoir de conseil que par rapport aux honoraires pratiqués début mai.
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Vers une nouvelle recommandation «d’ici la mi-2023»
Il a ensuite pointé « pénaliser notamment les frais d’entrée et de gestion si (les clients) sont contraints de racheter rapidement leur contrat d’assurance-vie par manque de liquidités » ; et critiqué la place des unités de compte (UC), une « allocation risquée » qui n’est pas forcément « adaptée aux besoins des usagers dont la situation financière est sensible au moment de la souscription ».
« L’accumulation de coûts élevés peut dans certains cas couper tout espoir de retour », a relevé lundi Jean-Paul Faugère, le potentiel de retour sur investissement ne bénéficiant finalement « qu’aux seuls intermédiaires financiers ».
« Malheureusement, force est de constater qu’il n’y a toujours pas aujourd’hui un bon accord » sur « une meilleure transparence et justification des charges d’assurance-vie », indiquait plus tôt dans la journée le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, évoquant l’éventualité d’une nouvelle recommandation de l’ACPR. sur le sujet « d’ici mi-2023 ».
L’assurance-vie reste le placement d’épargne le plus important en France : selon les derniers chiffres disponibles de France Assureurs, son solde s’élevait à 1,827 milliard d’euros à fin octobre. Jean-Paul Faugère a également évoqué le marché de l’assurance de prêt, autre sujet de tension cette fois avec les acteurs bancaires, ces derniers défendant leur part de marché historique liée à l’activité de crédit logement. L’ACPR « reçoit régulièrement des signalements de pratiques peu conformes », a-t-il indiqué, évoquant également la nouvelle recommandation à venir.
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