Gaz et électricité – Concurrence oubliée – Actualités

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Il y a une tempête sur le marché du gaz et de l’électricité. Un à un, les fournisseurs d’énergie retirent leurs offres commerciales, voire convainquent leurs clients par des augmentations folles. Il faut se rendre à l’évidence, la concurrence sur le marché de l’énergie ne fonctionne que par temps calme.

Alterna a ouvert le bal en septembre en retirant son offre compétitive de gaz du marché. Son principal actionnaire Sorégies le justifiait ainsi : « Nos prix ultra-compétitifs nous ont fait gagner trop de clients […]. Si nous achetions du gaz maintenant pour approvisionner de nouveaux clients alors que les prix du marché de gros sont au plus haut, nous serions obligés de vendre avec une perte.

Depuis, c’est la catastrophe. Les fournisseurs se retirent du marché les uns après les autres et ne proposent plus d’abonnements gaz ou électricité. Notre comparateur énergétique a ainsi eu 30 offres de moins en quelques jours, et le saignement risque encore d’augmenter. Car si l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence a fait émerger de nombreux fournisseurs, nombre d’entre eux sont issus du monde de l’entreprise ou tout droit sortis d’une école de commerce. Ils n’ont jamais produit un seul kilowattheure de gaz ou d’électricité, mais ont décidé de le vendre en s’approvisionnant sur les marchés de gros. Les prix y ont toujours été très volatils avec des hauts et des bas, mais il était quand même rentable d’acheter au bon moment. Mais avec des prix de gros atteignant des niveaux sans précédent, ce modèle ne fonctionne plus.

Clients abandonnés

Cdiscount et sa filiale GreenYellow ne proposent plus d’offres, ni E. Leclerc Énergies. Ce dernier a même laissé ses clients au grand jour l’été dernier, leur ordonnant de trouver un nouveau fournisseur avant le 15 octobre 2021. L’objectif était de lancer une nouvelle offre indexée sur les prix de gros à l’automne ! Mauvais timing, il a dû abandonner. Même Vattenfall, le leader suédois de l’électricité, s’est retiré du marché du gaz.

Quant à Eni, le mastodonte italien du gaz, il a failli jeter l’éponge. Après avoir usé et abusé de méthodes de vente très peu orthodoxes voire illégales pour avoir un maximum de clients, il se contente désormais de proposer son offre Webeo, à un prix tellement prohibitif qu’il faudrait être fou pour y souscrire. Du côté d’Iberdrola, mais toujours producteur d’électricité en Espagne, c’est tout simplement un double jeu, des prix bien plus élevés !

Grand ménage

Si les petits fournisseurs essaient de suivre le rythme, cela se fait également au détriment de leurs clients, en les devançant avec de très fortes augmentations. C’est le cas d’Ekwateur, Mint Énergie, Planète Oui, Dyneff, entre autres, et la liste est loin d’être exhaustive. Ceux qui résistent encore à ce jour pourraient bientôt leur emboîter le pas. L’automne 2021 n’a pas fini d’assainir le marché du gaz et de l’électricité…

En ces temps de prix exorbitants sur les marchés de gros, seuls ceux qui ont signé des contrats à long terme pour leur approvisionnement ou surtout les grands producteurs d’énergie peuvent résister. C’est exactement ce qui se passe en France avec EDF, qui bénéficie du parc nucléaire historique du pays, ou avec Total Energies (nouveau nom du groupe Total), l’un des plus grands producteurs de gaz au monde, qui profite pleinement du prix augmenter. Pour Engie, premier opérateur gazier en Europe, c’est plus compliqué. S’il dispose d’une grande capacité de transport et de stockage de gaz, il n’en produit pas.

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Nos conseils

Si votre contrat est sur le point d’expirer ou si le prix est trop élevé :

Et si votre fournisseur de gaz ou d’électricité fait faillite ?

En théorie, tout va bien, la loi a prévu un prestataire de secours, les décrets d’application sont même sortis. Le problème, c’est qu’aucun appel d’offres n’a encore été lancé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) pour le nommer. Cela dit, les gestionnaires de réseaux, Enedis pour l’électricité, GRDF pour le gaz, continueront d’approvisionner les consommateurs dans un premier temps. Dans un second temps, les pouvoirs publics devraient faire le nécessaire pour éviter les coupures.

Une nouvelle régulation s’impose

Concernant l’électricité, l’UFC-Que Choisir dénonce depuis de nombreuses années l’absence de régulation permettant au marché de fonctionner de manière profitable aux consommateurs et réclame une augmentation du plafond d’Arenh (système permettant aux fournisseurs alternatifs d’acheter s’ils veut, à un prix réglementé, l’électricité produite par la centrale nucléaire d’EDF) et évite la spirale des prix.