Gestion des risques : « Le but est de couvrir tout le tissu…

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Written By MilleniumRc

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Publié le 1 février 2023 à 8h00

Que pourrait changer l’intégration dans le projet de loi de financement 2023 des captives « à la française », filiales d’entreprises qui jouent le rôle d’assureur ?

Dans un contexte de tensions qui perdure depuis plusieurs années, avec des risques systémiques qui ne sont pas assurantiels, et des réductions de capacité assurantielle même sur des risques préexistants, la captive donne à toutes les entreprises les moyens de prendre leur destin en main.

Grâce à ce mécanisme qui consiste à injecter des capitaux en cas d’événement imprévu, les entreprises peuvent pallier le manque de solutions sur le marché. Contrairement à ce qui a été dit, il ne s’agit pas de favoriser l’optimisation fiscale. Ni pour concurrencer les assureurs, mais pour compléter ces acteurs et parler le même langage.

Comment voyez-vous les captives comme un pas en avant pour la gestion des risques ?

La captive est une entité financière autant qu’un dispositif de gestion des risques. C’est un outil d’acculturation et de pilotage fonctionnel qui permet d’identifier et d’évaluer les risques et de déterminer l’exposition de l’entreprise. Cela conduit à une analyse des risques selon des méthodes de calcul liées à Solvabilité II [Directive européenne, entrée en vigueur en 2016, concernant l’adéquation des fonds propres et des risques dans les entreprises d’assurance, ndlr].

Avec ce tableau de bord, le retour sur investissement est clairement visible : si la sinistralité diminue, la captive arrête de payer des dommages et intérêts. Autant de données qui peuvent être partagées avec la compagnie d’assurance. Plus généralement, c’est un outil de prévention en cohérence avec les critères environnementaux, sociaux, de gouvernance et les stratégies RSE.

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S’agit-il d’une réponse à des menaces sans cesse croissantes, telles que le cyber-risque ou les catastrophes naturelles ?

L’exemple de Miris, la mutuelle d’assurance et de réassurance des systèmes d’information récemment créée par 12 entreprises européennes pour couvrir les risques numériques, illustre que l’auto-assurance est un complément quand il est difficile de trouver des solutions sur le marché. Il en va de même pour le risque climatique.

Les captives permettent aux entreprises d’éviter les grandes franchises.

D’autant que la tendance du marché de l’assurance est compréhensible : face à l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des catastrophes naturelles, les compagnies d’assurances et les sociétés de réassurance subissent des pertes très importantes. Dans ce contexte, les captives permettent aux entreprises d’éviter des franchises importantes, tout en accédant à une solution complète et complète pour les grands risques.

Les captives conviennent-elles aux entreprises de toutes tailles, ou uniquement aux grands groupes et ETI ?

Jusque-là, les prisonniers étaient traditionnellement utilisés par des organisations à large surface internationale, avec différents domiciles. Et dans l’ensemble par de grandes entreprises avec possibilité d’attribution de fonds propres. Les captives à la française s’adressent à toutes les tailles d’entreprises, même les plus petites, c’est-à-dire celles qui ne trouvent actuellement aucune solution sur le marché.

Pour ceux qui rencontrent des difficultés à fournir un chaton, on peut imaginer des détenus avec des chambres au sein d’une fédération, par exemple, dans la filière bois ou autre. L’objectif n’est bien sûr pas de convertir tout le monde en compagnies d’assurance, mais de rendre l’ensemble de la structure économique française plus robuste et non dépendante d’aides d’État ou d’autres soutiens.

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Y a-t-il là une opportunité d’acculturer les petites et moyennes entreprises à la gestion des risques ?

En fait, l’histoire ne s’arrête pas au PLF 2023, qui comprend les prisonniers. Et le sujet ne sera pas non plus clos dès la parution des décrets d’application. Un nouvel écosystème va se mettre en place, qu’il faut accompagner, tout comme les PME doivent être aidées. C’est pour cela qu’Amrae vient de lancer la Fédération française des captifs, des outils qui, selon nous, sont un moyen de préserver la souveraineté des entreprises françaises.

Par ailleurs, nous continuons à mettre en place des dispositifs favorisant l’acculturation du plus grand nombre à la gestion des risques. Comme le site macartodesrisques.fr qui permet un autodiagnostic gratuit en ligne. L’ambition est d’atteindre le même niveau de maturité que pour la santé et la sécurité, qui fait l’objet d’un état des lieux avant d’envoyer une équipe sur chaque site. La démarche doit également devenir naturelle pour les autres risques.