« Hanouna se trompe sur la forme, mais le débat sur l’audiovisuel public…

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Written By MilleniumRc

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Les récentes déclarations de Cyril Hanouna sur les ressources budgétaires allouées à l’audiovisuel public ont ravivé le débat sur le rôle et les attentes des Français vis-à-vis de l’audiovisuel public. Et ce malgré le fait qu’une mission sur l’avenir de l’audiovisuel public, sous la houlette du Député Quentin Bataillon, soit en cours et que plusieurs sénateurs, notamment Jean-Raymond Hugonet, aient émis un certain nombre de propositions sur le sujet ces derniers mois pour avoir.

En réaction aux déclarations controversées de l’animateur de C8, de nombreux salariés de l’audiovisuel public, mais aussi des parlementaires, ont réagi avec fermeté ces derniers jours pour défendre l’audiovisuel public et s’adresser à l’animateur.

Défendre l’audiovisuel public par principe ?

Cependant, il serait dangereux de vouloir le débat sur le rôle et l’avenir de l’audiovisuel public. D’une part, parce que de nombreux Français s’interrogent sur ce sujet à l’heure où l’on a accès à des contenus quasiment illimités. D’autre part, parce que le débat sur la privatisation d’une partie de nos médias publics est revenu sur le terrain politique depuis la dernière élection présidentielle ; et qu’il sera probablement encore plus présent en 2027.

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La défense de l’audiovisuel public est-elle par principe, ou considérée comme un axiome, le meilleur moyen de plaider la cause ? Pas certain. Plus qu’hommes politiques, nous, partisans d’un secteur audiovisuel public fort, devons avant tout consacrer nos efforts au public. Car le meilleur moyen de conserver l’audiovisuel public, c’est d’arriver à le rendre attractif, pour ne pas dire populaire, au sens noble du terme.

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Objectivement, que ce soit Radio France ou France Télévisions, nous n’avons pas à rougir. Le public est généralement au rendez-vous. En tout cas, notre secteur audiovisuel public résiste et, malgré ses échecs, réussit bien mieux que ses homologues dans de nombreux pays, où les médias publics ne sont souvent que l’ombre d’eux-mêmes.

Quelles plus-values ?

Cependant, cette situation ne doit pas nous empêcher de réfléchir à la valeur ajoutée de nos médias publics en termes de cohésion sociale, d’accès à la culture, à l’éducation ou encore à une information gratuite, indépendante et de qualité. Par exemple, Radio France et France Télévisions ne sont-elles pas encore aujourd’hui les rares médias audiovisuels en France à produire de vrais contenus d’investigation ?

Il y a de vrais arguments pour défendre notre radiodiffusion publique. Ne nous en tenons pas à des positions de principe. La question de la différenciation entre les contenus diffusés par la radiodiffusion publique et ceux des radios et télévisions privées est fondamentale. Car sans réelle différence, la raison d’être des médias publics continuera d’être remise en question.

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De même, à l’heure où les technologies ont rendu moins chères la production et la diffusion de contenus, tout en modifiant profondément les pratiques de consommation des médias, il paraît difficile de ne pas s’interroger sur les moyens alloués à l’audiovisuel public.

Débattre

Cyril Hanouna s’est trompé sur la forme, mais sur le fond, on peut difficilement lui reprocher de contribuer au débat public sur les moyens qui sont accordés à l’audiovisuel public. Car ce débat nous concerne tous et ne peut être réservé aux salariés, producteurs et autres acteurs de l’écosystème de notre audiovisuel public. On débat en permanence des moyens de l’hôpital, des armées, de l’éducation nationale ou de la transition écologique, pourquoi bannir le débat sur les moyens de l’audiovisuel public ?

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Ces vaines polémiques entre les adeptes invétérés et les fossoyeurs de l’audiovisuel public ne servent pas les intérêts de la cause et des Français. Il est donc urgent d’en débattre sereinement et objectivement. Qu’il suffise de dire que les réflexions parlementaires en cours sont opportunes et plus utiles que jamais.