Sommaire
Cet été, nous partons explorer des jardins de passionnés dans le Nord-Pas de Calais. À Fressin, dans le Pas-de-Calais, Maryse et Jean-Bernard Scribot construisent depuis 43 ans leur havre de paix, le jardin paisible.
Alors que la sécheresse sévit partout au cœur de la région des 7 Vallées, l’herbe est verte. « C’est sec mais la terre retient bien l’eau », précise Jean-Bernard Scribot.
Lui et sa femme Maryse cultivent leur jardin à Fressin depuis 43 ans. Passionnés, ils ont décidé de partager leur oasis de paix avec d’autres depuis maintenant huit ans. « Nous faisons partie du réseau des Jardins des Hauts-de-France. À notre retour, nous avons dû choisir un nom. Nous avons choisi « Ô jardin tranquille ». Et ils avaient raison.
À l’ombre des arbres
Il y a 43 ans, Maryse et Jean-Bernard Scribot (aujourd’hui âgés respectivement de 66 et 68 ans) construisaient leur maison. « Au début on n’avait que le terrain devant, dit-on. Nous avons immédiatement commencé le jardin, en commençant par les arbres. «
Déjà passionné, le couple s’est ensuite rendu à la garderie Hennebelle. « Là-bas, nous avons reçu beaucoup de conseils et surtout nous avons découvert des arbres que nous ne connaissions pas, se souvient Jean-Bernard Scribot. Nous travaillons dur dans le coeur et dans la durée, nous avons donc choisi « de beaux arbres ». Écoutez, des arbres qu’on n’a pas l’habitude de voir : la betula de Jacques Monti, à l’écorce lisse et blanche, pièce maîtresse du jardin ; le prunus Serrula, et son écorce rouge acajou ou érable pourpre.
Les arbres sont grands aujourd’hui, mais à l’époque « c’étaient des petits bouts de choux », plaisante Maryse Scribot. Il faut être patient pour jardiner. Preuve en est le tulipier, un arbre qui fleurit après 20 ans d’existence !
Toujours plus
Arbustes et vivaces suivent. Dans le jardin on peut voir de nombreux rosiers (tous issus de la pépinière Mela Rosa) mais aussi des hortensias (dont des hortensias), des échinacées et des agapanthes : « Nous avons aussi des Hosta, pour leur feuillage… En fait nous avons associé de nombreuses plantes. les choisir, on essaie de varier les couleurs. Ici, c’est un peu un jardin à l’anglaise et le but n’est pas de faire des parterres de la même couleur », explique Maryse Scribot.
Puis, 20 ans après l’acquisition de la maison, le terrain derrière celle-ci est à vendre. Ni une ni deux, Jean-Bernard et Maryse Scribot l’achètent. Leur jardin fait maintenant 4 500 m2. « En fait, nous voulions un plus grand terrain parce que nous voulions des animaux. Nous en avons mangé quelques-uns, surtout des volailles. Mais petit à petit », notre passion pour le jardin a pris le dessus. Aujourd’hui, ils n’ont que quatre à cinq poules et six éventails blancs domestiqués.
Chasse au trésor
Dans cette deuxième partie du jardin : un bassin, une cabane dans les arbres, un « refuge »… « Nous avons enfin créé plusieurs petits espaces », décrit Maryse Scribot. Nous avons également prévu des sièges pour pouvoir profiter du jardin. «
Et dans chaque petit espace décorations, détails et autres curiosités sont plus ou moins visibles. « C’est surtout ma femme qui le fait, elle est créative », sourit Jean-Bernard Scribot. Il y a parfois des panneaux explicatifs comme celui dédié à Jean-Pierre Hennebelle, fondateur de la pépinière homonyme, ou celui consacré aux rôles des hôtels à insectes, dont le jardin est équipé.
Bref, mieux vaut avoir du temps devant soi pour profiter pleinement du jardin et découvrir ses secrets. Aujourd’hui le jardin compte environ 1 500 espèces différentes, qui demandent un travail constant mais qui ont l’avantage de changer au fil des saisons. « Même en hiver, nous avons de nouvelles choses. C’est un peu le jardin des quatre saisons ! »
Reconnaissance et partage
Après 35 ans à créer leur havre de paix, ces deux anciens éducateurs spécialisés pensent pouvoir mettre en valeur leur jardin. « Ce n’était pas une décision facile à prendre. On avait un peu peur du voyeurisme, de laisser entrer les gens dans notre intimité et puis le jardin n’était pas fait pour ça. Mais quand nous avons pris notre retraite, nous voulions partager avec d’autres fans. La décision a donc été prise il y a huit ans et depuis, « nous ne l’avons pas regretté. Nous avons des échanges très enrichissants et les gens sont toujours très sympathiques. Pour eux, il y a aussi « la satisfaction personnelle quand on vous complimente ».
Toujours dans cet esprit de partage, le couple disait il y a sept ans qu’il pourrait être intéressant de les emmener dans les crèches auprès desquelles ils s’approvisionnent. « On s’est toujours posé des questions sur l’origine de nos plantes, on s’est dit qu’il fallait juste réunir tout le monde ! » Hennebelle, Hortensiartois, Jérôme au fil de l’eau… six pépiniéristes locaux répondent à l’appel. Mais la reconnaissance définitive est venue l’année dernière, lorsque Mela Rosa a offert aux Scribots un rosier au nom de leur jardin ! « Nous avons été très émus, notamment parce que c’était une surprise !
Le jardin est ouvert du 15 mai au 30 septembre, tous les jours, de 10h00 à 19h00. « Nous proposons des visites guidées ou autoguidées. Nous accueillons également des groupes d’une dizaine de personnes et parfois même des anniversaires ou des jeunes mariés pour leur photo de mariage. Le partage, toujours lui, reste aux racines de leur jardin.
Lire aussi : Jardin : Chez André Diéval, l’hortensia est roi