L’hiver est un bon moment pour planter et tailler les arbres et les arbustes. Eric Charton, jardinier expert, vous propose de revoir vos habitudes d’entretien. Attention, il ne s’agit pas ici d’arbres fruitiers. (première publication en 2021).
Allez au-delà des idées reçues en matière d’élagage d’arbres et d’arbustes. Eric Charton, animateur au club jardin et compostage de l’Eurométropole de Strasbourg, nous raconte son expérience dans le domaine de l’élagage des arbres.
Reformulez simplement la question. Vous avez peut-être pris l’habitude de tailler vos pelouses et vos arbres d’ornement. Attention, en ce qui concerne les arbres fruitiers, le problème est différent et ne sera pas traité ici. Eh bien, vous savez que c’est faux, selon notre expert en jardinage. Lorsque vous taillez vos arbres, vous entrez dans un cycle d’élagage sans fin.
« Plus on taille, plus on fait croire à l’arbre qu’il est au stade juvénile et plus on retarde sa maturité », explique Eric Charton. Ce faisant, le jardinier ralentit la maturité de son arbre, autrement dit il ne respecte pas sa nature profonde. Et qui a dit que les progrès ont été retardés, dit la faiblesse accrue. Si la plante pousse normalement, sans interférence, elle poussera parallèlement à ses racines et poussera de manière continue et harmonieuse.
Si l’agriculteur coupe quand même son arbre, quel genre de réaction cela provoquera-t-il chez l’arbre ? La description des plantes est un peu technique, mais elle est nécessaire. Le tronc de l’arbre a des nœuds. L’extrémité de la tige est appelée bourgeon apical ou bourgeon terminal. Sur le côté de la tige se trouvent des bourgeons latéraux ou axillaires. Si vous coupez l’extrémité de la tige, chacun de ses bourgeons latéraux entrera dans une sorte de compétition avec l’échalote pour devenir le bourgeon de la nouvelle tige en développement. Ainsi, la petite branche avant la taille augmentera le nombre de tailles. Le résultat sera des branches petites et indéfinies. Au fil des années, l’équilibre naturel de l’arbre n’est pas respecté, l’arbre va grossir et s’étaler dans la longueur coupée et fragiliser sa partie inférieure. Jusqu’à ce que ce déséquilibre la fragilise et la rende vulnérable aux maladies et aux ravageurs. Comme pour les arbres, le principe est le même que pour les branches, la coupe provoque le développement de bourgeons latéraux et toute zone coupée devient fragile et augmente le risque de cassure de branche par vent fort.
Par exemple abattre un noisetier
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© Eric Charton – Club Jardin et Fertilisation
L’idée à retenir est que les branches doivent pouvoir pousser normalement de leur base à leur extrémité, régulièrement et uniformément. Il faut aussi que les branches fleurissent naturellement, car la branche a alors tendance à stabiliser sa croissance. Bref, il faut respecter la croissance naturelle de la plante, sans lui jouer de tours, sans la heurter, comme disait Eric. Sinon, la plante peut avoir l’impression d’être dans une phase de croissance constante et se fatiguera dans tous les sens. Ce qu’Eric résume, c’est cette vérité : « Si un arbre doit être grand, il doit être grand.
C’est un projet à long terme. Avec un esprit impeccable, livré par le vrai Eric. Vous devriez essayer de visualiser votre jardin avant même de le concevoir. La première règle est de connaître les fonctions écologiques de votre jardin : quel type de sol, quel climat, quel ensoleillement. La connaissance de son territoire permet de déterminer les espèces qu’il affectionne. Estimez donc la hauteur de l’arbre que vous souhaitez atteindre. Voulez-vous cacher la vue des garages des voisins, choisissez un arbre à croissance continue de 2,5 mètres. Vous voulez de l’ombre protectrice dans toute votre cour, pensez plus grand et choisissez des arbres pouvant atteindre 5 à 6 mètres. Vous aurez tout le loisir de regarder votre arbre grandir et de vous apporter année après année une ombre bienfaisante pour votre sommeil estival. Les arbres doivent être plantés en fonction de vos objectifs esthétiques mais surtout de la façon dont ils pousseront au final. Il n’est pas nécessaire de le couper, il atteindra la bonne taille pour vous lorsqu’il mûrira. Un accord gagnant-gagnant, comme on dit.
Un dernier point cependant, si vous demandez conseil à une infirmière, assurez-vous qu’elle ne pointe pas du doigt des arbres plus gros que vous ne le souhaitez en vous disant « il faut les abattre ! » Ce sera inutile.
Ensuite, il est recommandé de planter vos achats loin de vos cours, afin de respecter les normes strictes du quartier. Pensez également à ne pas planter à proximité de lignes électriques ou téléphoniques, ou trop près de chez vous. Lorsque ces règles simples, le calme et la beauté que vous avez.
Rappelez-vous, comme l’a dit Eric :
Si l’arbre est grand, il doit être grand.
Le premier avantage est bien sûr que vous produirez moins de déchets verts. Vous aurez toujours les feuilles que vous avez ramassées à l’automne, mais pas de débris de branches, autrement appelés débris de bois. Une seule exception, si votre branche est abîmée, ou cassée par les intempéries, il faut la couper proprement pour éviter les contusions, handicapant l’œil. Et comme le dit si bien notre experte en jardinage, « les bons déchets, c’est ce qu’on ne produit pas ».
Un autre avantage, non négligeable, est le délai. Et oui, si on ne le coupe pas, on peut faire autre chose. Pendant que nous admirons nos arbres poussent en harmonie et se balancent au son du vent dans les feuilles. Ou non. C’est à vous de voir.
Voici en bonus, rediffusion de l’émission de Radio Canadienne avec Jeanne Millet, chercheuse et spécialiste de l’arborescence.
Il va sans dire que ces conseils judicieux ne sont applicables que si vous démarrez votre jardin. Mais si vous avez déjà commis l’erreur de planter vos arbres, arbustes ou de pousser les arbres trop près de la clôture ou du trottoir, vous devez continuer à les tailler. Dans ce cas, Eric recommande de couper un peu plus souvent, mais à sec. Coupez beaucoup puis laissez-le pousser pendant deux ou trois ans (ou plus si possible) et continuez. Cette technique a aussi ses avantages. Peu d’actions secondaires, donc bénéfiques pour la santé de la plante. Et les plus gros déchets après la coupe. Ce gros bois dense, au lieu d’être broyé comme du petit bois, peut servir de fagot pour un barbecue ou une cheminée, ou il peut permettre de faire une clôture sèche. Eric résume ainsi cette nouvelle méthode d’espacement temporel de vos activités agricoles : « Ce que vous faisiez chaque jour, vous faites chaque semaine, ce que vous faisiez chaque semaine, vous le faites chaque mois, et ainsi de suite jusqu’à ce que vous le fassiez chaque année, vous le faites. tous les 5 ans ».