Face à la hausse des dépenses énergétiques, la mairie de Migennes a décidé de ne plus payer le chauffage des locaux utilisés par l’association.
La colère et l’incompréhension sont vives chez les bénévoles des Restos du Cœur de la petite commune de Migennes, dans l’Yonne. A partir de janvier 2023, la mairie a pris la décision de ne plus payer le chauffage des locaux qui sont donnés gratuitement à l’association qui vient en aide à environ 500 personnes de la commune. L’argument est, bien sûr, la flambée des prix de l’énergie. Mais pour Alain Servion, président des Restos du Cœur de l’Yonne, « c’est une décision arbitraire ».
« Il y a tellement de repas qui ne seront pas distribués », déplore Alain Servion, qui regrette que la mairie ne l’ait pas au moins consulté. « Ce que nous allons payer avec l’électricité, c’est autant de repas qui ne seront pas distribués. Nous aidons environ 500 personnes dans la ville », a déclaré Alain Servion, précisant que c’est 1.800 euros par an. Au niveau départemental, les Restos du Cœur comptent une quinzaine de centres et environ 320 bénévoles. « J’avais peur, mais d’autres sites se sont bien comportés malgré la hausse des prix », raconte-t-il.
« Quand la situation redeviendra normale, on reprendra »
Interrogé par l’AFP, le maire de Migennes, LR François Boucher, a appelé à « une augmentation de 300 à 400% des tarifs du gaz et de l’électricité ». « Je dois trouver un million d’euros d’économies avec un budget de 8,9. C’était soit une réduction des fonctionnaires, soit une augmentation des impôts, explique-t-il. Nous avons de notre côté réduit la consommation, éclairant le plus possible. Certains les salles publiques resteront fermées cet hiver « Mais je dois encore trouver 500.000 euros d’économies », plaide le maire de Migennes.
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La commune d’environ 7 000 habitants (dans une agglomération de 15 000) est l’une des communes les plus touchées de la région, et la situation est encore aggravée par la fermeture récente d’une unité du sous-traitant automobile allemand Benteler, qui employait 400 personnes à Migennes. « Lorsque la situation reviendra à la normale, nous continuerons » d’aider les associations, assure M. Boucher.
Le nombre d’utilisateurs des Restos, déjà 1,1 million à travers la France, a bondi de 12% depuis avril dernier. Et leurs difficultés se sont accrues, puisque 60% (au lieu de 50% un an plus tôt) vivent dans « l’extrême pauvreté », soit moins de la moitié du seuil de pauvreté, selon l’association fondée par Coluche.
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