Au programme : apprentissage en ligne du code de la route et vingt heures de conduite.
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Officiellement, les délais d’attente oscilleraient entre quarante et quatre-vingt-dix jours. Une éternité, oui, pour tous ceux qui attendent de pouvoir passer leur permis de conduire, parfois indispensable pour décrocher un emploi. Ou juste besoin de se promener. Mais les témoignages recueillis autour de Paris, comme dans diverses régions de France, évoquent des délais bien plus longs, de six mois à un an, selon les cas. « La crise sanitaire a encore compliqué une situation déjà tendue, explique Benjamin Gaignault, 31 ans, co-fondateur de la start-up Ornikar, la première auto-école en ligne, en 2013. Entre 350 000 et 400 000 personnes attendent actuellement de se présenter. l’examen, qui est le plus populaire de France, avec 1 million de candidats chaque année, est insupportable ».
Ajoutée au manque chronique d’inspecteurs, la mise en place du protocole sanitaire a encore ralenti le processus. Face à cette embolie du système, les pouvoirs publics ne semblent pas réagir, alors que la Délégation à la sécurité routière est rattachée au ministère de l’Intérieur. Les protestations individuelles se multiplient, mais sans s’orienter, du moins pour l’instant, vers des actions collectives dans le domaine judiciaire.
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Le top management d’Ornikar compte saisir le Conseil d’Etat dans les prochains mois pour tenter de débloquer une situation qui nuit à l’entreprise, dont la croissance va ralentir en 2021 du fait de cet imbroglio administratif. « Les délais s’allongent aussi en raison des règles du système actuel, où les auto-écoles traditionnelles n’ont pas de places nominatives. Ils peuvent ensuite attribuer les sièges aux candidats qu’ils souhaitent prioriser, accuse Benjamin Gaignault. Nos postes, en revanche, sont nominatifs, car nos clients passent l’examen en candidats libres. Ils sont attribués par actions et ne sont pas interchangeables. Nos clients doivent attendre encore plus longtemps que ceux des auto-écoles traditionnelles. »
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Une expérimentation actuellement en cours en Occitanie pourrait peut-être faciliter la prise de rendez-vous. Une plateforme, RdvPermis, similaire à celle conçue par Doctolib pour les visites médicales, propose des postes nominatifs accessibles à tous, candidats libres et non libres. Il devrait être étendu à la Nouvelle-Aquitaine et à la Paca dans les prochains mois. Pendant ce temps, Ornikar fait face à la colère de nombreux clients déçus. « Les très longs délais augmentent le stress des candidats, qui, par conséquent, n’ont plus le droit à l’erreur. Manquer le permis est désormais synonyme de nouveaux mois d’attente et d’un budget supplémentaire », souligne l’entrepreneur.
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