Pour fêter ses 20 ans d’existence, le Cediv a organisé début décembre la convention de son réseau d’agents de voyages à bord du bateau de croisière MSC Seaside au départ de la Martinique.
Cédiviens ? Une secte lointaine, extraterrestre de la constellation Alpha du Centaure ? Pas du tout, Cediv, comprenez, le Centre d’études indépendantes sur le voyage, depuis sa création il y a 20 ans est un regroupement d’agences de voyage indépendantes, parfois familiales, de toutes tailles et de toutes spécifications. Sous l’impulsion de sa fondatrice et présidente emblématique, Adriana Minchella, le syndicat a organisé début décembre la convention de son réseau qui rassemble environ 200 agences en France et à l’étranger. Les membres se sont donc rendus aux Antilles pour embarquer à bord de Seaside, l’un des plus beaux fleurons de la compagnie MSC, qui a navigué pour la première fois depuis le terminal de croisière de Fort de France, récemment rénové, en Martinique. Pour marquer le coup, le mastodonte des mers, qui peut accueillir plus de 5 000 personnes et environ 1 400 membres d’équipage, a eu droit à un baptême officiel à l’arrivée et à un feu d’artifice pour son départ en soirée vers la Guadeloupe. Le Grand Port Maritime de Martinique en a profité pour dévoiler les travaux de rénovation et d’agrandissement menés durant les 2 ans et demi d’interruption de l’activité croisière en raison de la pandémie mondiale.
Mais revenons à la convention (Convenc’Tour) à Cediv. Durant cette parenthèse ensoleillée de quelques jours à l’abri du stress hivernal, plus de 180 experts du tourisme ont pu écouter les meilleurs acteurs et personnalités du secteur dans le cadre de débats, tables rondes et ateliers. Parmi ceux-ci il faut citer : Marc Rochet, PDG d’Air Caraïbes et de Frenchbee, Jean-Louis Baroux, fondateur d’APG Network, premier réseau mondial de services marchands pour le transport aérien, Pascal Fontanel-Personne, ancien député défendant le secteur du tourisme en Parlement, Patrick Pourbaix directeur général de MSC France, Laurent Magnin, président de Mag M2C Partners et ancien directeur général de la défunte compagnie XL Airways, ou encore Jean Da Luz, rédacteur en chef de la première page d’information de TourMaG. com tourisme.
Au cours de cette croisière tropicale, Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), Phillipsburg (Saint-Martin), Saint John’s (Antigua et Barbuda), Basseterre (Saint-Kitts et Nevis), Roseau (Dominique) avant de revenir à Fort-de-France , les participants pouvaient comparer leurs expériences et trouver des idées pour faire voyager les clients. Ensemble, ils ont abordé des sujets aussi variés et divers que : Comment augmenter la motivation pour aller de l’avant grâce à l’action collective ; le numérique peut-il aider à améliorer l’agilité de l’entreprise ; quels sont les différents leviers pour mieux récompenser les collaborateurs ?
La Cediv en a profité pour réaffirmer ses convictions profondes et rejeter sa raison d’être, largement basée sur la qualité des relations humaines et la force du collectif qui pousse ses membres à aller toujours plus loin, plus haut et plus fort. « Ensemble est le mot juste qui marque clairement notre identité, notre philosophie et nos valeurs », rappelle Adriana Minchella, dont le professionnalisme, le dynamisme et la bienveillance font autorité dans la profession depuis de nombreuses années. « Les entreprises se retrouvent dans une situation où 70% de leur chiffre d’affaires est encore réalisé par les agences de voyages », rappelle Jean-Louis Baroux, qui a réussi à résumer 70 ans d’histoire de l’aviation civile en 10 minutes. . Dans un contexte de hausse du prix des billets, Marc Rochet a navigué à contre-courant, expliquant qu’il était « très sensible au fait que l’avion doit rester accessible au plus grand nombre et qu’il est important d’attirer de nouveaux clients, pas de briser cette reprise que nous mesurons chaque jour ».
Pour y parvenir et faire fuir les 40% de Français qui ne partent jamais en vacances, il est indispensable de pouvoir proposer des prix bas en période de pointe, notamment pour la clientèle senior, et des prix plus élevés en période de pointe. – Il faut aussi augmenter le nombre de vols. Ça veut dire des Eco et des classes moyennes plus grandes et des Business réduits, parce que le trafic Business, quoi qu’on en dise, a pris des coups depuis longtemps », a souligné Marc Rochet, qui dépend aussi des nouveaux avions comme l’Airbus 350-1000 utilisé. sur les lignes d’Air Caraïbes « qui consomment moins et donc coûtent moins cher ».
Patrick Pourbaix, directeur général de MSC France, a répondu aux critiques qui accusent publiquement les navires de croisière de polluer fortement et de mettre en danger la santé de la planète. « Notre objectif est la neutralité carbone d’ici 2050. A cette date, nous pensons qu’il y aura encore 10 à 15% d’émissions à compenser. L’étape intermédiaire aura lieu en 2030, avec une première réduction de 40 % de notre impact sur l’environnement. Dès 2027, nous serons déjà à près de 30 % de réduction. Il faut aussi arrêter de culpabiliser car c’est l’effort de transition quantifiable et vérifiable qui est important. Rien n’est inéluctable et l’industrie de la croisière est actuellement dans un véritable processus de transition » a insisté Patrick Pourbaix qui en a profité pour annoncer que le prochain avion programmé de la compagnie sera propulsé au gaz naturel liquéfié (GNL) et qu’il émettra immédiatement 25% de CO2 en moins. . « Nous avons ajouté une pile à combustible alimentée par une partie du GNL qui génère 150 kilowatts. »
Avec un chantier naval, MSC étudie également les plans d’un premier bateau à hydrogène qui permettra d’obtenir des piles à combustible encore plus performantes. « Dernier exemple, la peinture blanche que nous utilisons pour peindre la coque des navires, utilise dans sa composition une nouvelle technologie qui permet à l’eau de mieux glisser et d’économiser 10 % de carburant en plus », a conclu Patrick Pourbaix.
Pour conclure les débats, Laurent Magnin, l’ancien patron de XL Airways, a rappelé l’ADN profond des différents métiers du voyage. « Tout notre travail a consisté à transformer des trajets éloignés et inaccessibles en trajets plus faciles et plus accessibles. Notre travail est basé sur quelque chose de fondamental qui s’appelle l’accessibilité aux rêves. Nous sommes des faiseurs de magie. » Le gérant, qui était l’un des seuls dirigeants de compagnies aériennes, sinon le seul, à avoir été agent de comptoir, s’est également adressé aux agents de voyages présents dans la salle, leur disant simplement « le secret de la gestion, c’est raconter une histoire. «
Pour sa 20ème édition, le Cediv a une nouvelle fois démontré dans le cadre de cette convention très réussie, confirmé l’importance du rôle des agences de voyages dans le choix et l’achat d’un voyage ou d’une destination. « Seul on va vite, ensemble on va loin », a répété Adriana Minchella avec une grande constance et une conviction communicative. A une époque caractérisée par la crise climatique et la propagation des gestes et intentions écoresponsables, les pandémies et l’instabilité politique dans des pays autrefois accessibles, il ne peut y avoir de conseil de qualité, avisé et sûr pour les clients sans l’aide précieuse des agences de voyages. . C’était tout l’enjeu du Cediv Convenc’Tour 2022.