Le Havre. Pourquoi dois-je appeler le 15 avant de me rendre aux urgences ?

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Depuis janvier 2021, le Service d’accès aux soins (SAS) est disponible pour faire face aux urgences. Au Havre (Seine-Maritime), ce système porte ses fruits, mais il reste méconnu.

Urgence : « il faut agir vite », selon Larousse. Un mot simple dont le sens semble avoir été quelque peu galvaudé, quand on est dans un hôpital. Cependant, nous n’avons jamais vu le Dr Douglas Ross (pour les fans des urgences) sortir son stéthoscope pour une infection de l’oreille.

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« Une surconsommation médicale »

Mais voilà, depuis de nombreuses années, le docteur Francis Le Sire, chef du service de médecine aiguë du Groupe hospitalier du Havre (GHH), constate une évolution des habitudes. « Il y a une surconsommation de médicaments due à l’évolution de la société, explique-t-il. Chez Doctolib, on prend rendez-vous pour tout et n’importe quoi. Mais ce n’est pas leur faute, ils ne savent pas. Ce phénomène s’ajoute à la disparition progressive des médecins de la ville et de leurs gardiens. Dans la seule agglomération du Havre, quelque 15 000 personnes n’en disposent pas.

La charge entière est allée aux urgences. Le système explose. Le service est sous tension, saturé et avec un minimum de personnel.

Il y a douze ans, le service recevait en moyenne 80 patients par jour. Aujourd’hui, il y en a 135.

Casser le recours systématique aux urgences

L’alarme a été tirée en 2019 par Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, qui a créé le pacte de révision d’urgence. C’est ainsi qu’est né le Service d’accès aux soins (SAS), dont l’objectif est de casser cette ressource systématique aux urgences. « Quel que soit votre problème, vous appelez et nous trouvons une solution. Les bons soins au bon endroit au bon moment », explique le Dr Le Sire.

Appeler le 15 avant de se déplacer

En janvier 2021, le projet Samu du Havre a été sélectionné parmi 22 sites pilotes en France, couvrant 40% de la population. Mais concrètement, comment ça marche ? Avant de vous rendre aux urgences, vous devez appeler le 15. Au bout du fil, un assistant de régulation médicale (ARM) catégorise l’appel, détecte s’il y a souffrance vitale immédiate et vous oriente vers deux voies : soit l’aide médicale d’urgence (AMU ) ou médecine générale.

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« La solution peut être un simple conseil »

Une solution qui fait gagner du temps aussi bien aux soignants qu’aux appelants, car en se rendant directement à l’hôpital, les patients ayant de simples problèmes de médecine générale passent après les cas les plus graves… donc rouler des heures durant.

« Dans 30% des appels, la solution peut être un simple conseil », précise le Dr Le Sire. Et puis, de toute façon, dès à présent, un dispositif de réorientation a été mis en place aux urgences du Havre. Autrement dit, les personnes qui entrent sans problème majeur sont invitées à appeler le 15.

Une réponse rapide

La réponse de SAS est donnée très rapidement, puisqu’après 18 mois de pratique on constate que 90% des appels sont répondus en moins de 15 secondes et 99% en moins de 30 secondes. « Le SAS ne répond pas aux problèmes de sous-population des soignants dans les hôpitaux mais il réduit la charge de travail des médecins de ville, conclut le Dr Francie Le Sire. Grâce à cela, on sent clairement une baisse de pression aux urgences, il faut apprendre les bons réflexes. »

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