Le marché des pièces détachées s’ouvre à la concurrence…

Photo of author
Written By MilleniumRc

Rédacteurs passionnés de culture, d'actualité et nouvelles de tout genre

Cette nouvelle année réserve une bonne surprise pour les automobilistes. A partir du 1er janvier, le marché des pièces détachées commence à être ouvert à la concurrence. De quoi réduire la facture des réparations.

Jusqu’à présent, si vous deviez changer l’aile de votre voiture par exemple, vous n’aviez pas le choix : votre garage était obligé de s’approvisionner auprès de votre constructeur pour obtenir une nouvelle pièce. C’est fini, Peugeot, Citroën et autres Renault n’ont plus le monopole des pièces détachées dites visibles. C’est-à-dire les pièces de carrosserie, les phares, les rétroviseurs, le pare-brise ou les vitres latérales. La loi Climat et Résilience votée l’an dernier prévoit donc, comme vous l’avez dit, qu’à partir de demain, 1er janvier, d’autres acteurs du secteur automobile pourront les revendre. Mais attention, l’ouverture du marché n’est pas totale. Pour les vitrages, n’importe quel fabricant peut désormais proposer ses produits. En revanche, pour les rétroviseurs ou la carrosserie, seuls les équipementiers qui ont conçu les pièces pourront les proposer. Ces sous-traitants sont par exemple Faurecia ou Valeo pour les plus connus. D’autres opérateurs devront attendre 10 ans après la création d’un modèle pour le copier.

On peut donc s’attendre à une baisse du prix des réparations…

Ces pièces sont généralement 15 à 30% moins chères que celles des fabricants. La question est sur la table depuis dix ans. En 2012, l’autorité de la concurrence a rendu un avis recommandant l’ouverture du marché. D’autant plus que la concurrence existe déjà pour d’autres parties de la voiture, comme les systèmes de freinage, la suspension, la direction, l’embrayage. Mais les constructeurs ont fait un intense lobbying pour conserver leur monopole sur les pièces visibles, mettant notamment en avant le coût de l’innovation. Ce qui est vrai, mais ils se sont bien gardés de dire qu’ils font de très bonnes marges avec. On estime que cela peut représenter jusqu’à 50 % de leur revenu net. C’est avec la crise de la robe jaune que le vent a commencé à tourner. Le Premier ministre Edouard Philippe avait alors promis de s’attaquer aux « angles morts » du pouvoir d’achat, citant les pièces automobiles. Il a fallu quatre ans pour que cela se concrétise parce qu’à deux reprises, au cours du précédent quinquennat, le gouvernement a tenté d’introduire la mesure dans des projets de loi. Mais le Conseil constitutionnel en a décidé autrement. En tout cas, cette mesure est devenue nécessaire pour stopper les stratagèmes. Vous avez de nombreux sites internet, hébergés dans les pays voisins, qui proposent depuis longtemps des copies à bas prix qui ne demandent qu’à être installées par un garagiste négligent.

Peu de gens le savent, mais il est déjà possible de payer mon cher, légalement, en choisissant des pièces d’occasion….

Voilà le problème, peu de gens se rendent compte que pendant cinq ans un mécanicien ou un carrossier est obligé de vous proposer des pièces d’occasion provenant de casses automobiles. Mais de nombreux réparateurs ne jouent pas le jeu. La Répression des Fraudes a publié en octobre les résultats d’une importante enquête. Elle montre que plus d’un professionnel sur deux n’informe pas son client de cette possibilité. Cela ne plaît pas au gouvernement, qui veut accélérer le recyclage des voitures en fin de vie. Début décembre, Elisabeth Borne a annoncé la création d’un secteur dédié. Objectif, doubler le nombre de pièces détachées réutilisées. Il y en a actuellement 12 millions.

À LIRE  Tesla Model 3 d'occasion - Le bon moment pour acheter ?