Désormais, c’est une quasi-certitude : dans un avenir pas si lointain, l’électricité deviendra le principal moyen de propulsion de nos véhicules. Presque chaque mois, de nouvelles décisions sont prises au niveau européen pour privilégier l’électrique aux moteurs à combustion, sauf peut-être en Wallonie où le projet de réforme de la fiscalité automobile n’est pas très favorable aux véhicules dits verts.
Autant de décisions qui ont un impact certain sur la vente de véhicules électriques. Selon les données Febiac du premier trimestre 2022, près d’un véhicule nouvellement immatriculé sur trois (31,3 % exactement) était équipé d’un moteur électrifié. Dont 9,3 % à 100 % électrique, le reste étant hybride, avec prise (14,8 %) ou non (7,2 %). Une augmentation indéniable : sur toute l’année 2020, seuls 4,9 % des véhicules sortant des concessions étaient alimentés à l’électricité.
Un engouement pour l’électricité majoritairement observé de la part des entreprises, notamment en raison des politiques attractives d’électrification des flottes de leasing et des véhicules de société : à partir de 2026, seuls les véhicules zéro émission pourront encore être déductibles à 100 %. Un montant qui diminuera ensuite progressivement chaque année pour atteindre un plafond de 67,5% d’ici 2031.
Parallèlement : les véhicules des entreprises thermiques immatriculés après juillet 2023 verront leurs avantages fiscaux diminuer pour atteindre une déductibilité de 50 % en 2026 et de 0 % en 2028.
Résultat : Les entreprises n’ont enregistré que 86,2 % du volume total de véhicules 100 % électriques au premier semestre.
Les particuliers sont en retard. Et toutes les études et sondages d’opinion réalisés entre eux sont catégoriques : il existe trois freins principaux à l’achat d’une voiture électrique à un particulier. En troisième lieu, le nombre de bornes de recharge publiques et leurs tarifs dépassent parfois les 9 € aux 100 kilomètres. C’est un peu moins qu’un véhicule thermique : 9,8 € pour le diesel, et 10,8 € pour le 95 essence, selon les chiffres communiqués par le SPF économie.
En second lieu vient l’autonomie, jugée insuffisante par de nombreux automobilistes. Si cela peut largement permettre à leur propriétaire d’aller travailler tous les jours sans avoir à recharger en semaine, la peur de partir en vacances rafraîchit un peu l’enthousiasme. Dans un avenir proche, cependant, l’autonomie des voitures, actuellement de 400 km en moyenne, pourrait augmenter de manière significative. Récemment, le prototype Mercedes EQXX est parvenu à dépasser la barre des 1 000 kilomètres d’autonomie en roulant notamment à près de 140 km/h sur les autoroutes allemandes.
Enfin, le principal frein à l’achat d’un véhicule électrique reste le prix, souvent jugé trop cher. Un sentiment renforcé par une crise inflationniste sans précédent qui réduit le pouvoir d’achat des citoyens tout en augmentant le prix des voitures. Une enquête lancée sur dh.be confirme la situation : le principal frein à l’achat d’une voiture électrique est son prix (41%), suivi de son autonomie (27%) et de l’absence de bornes de recharge (10%).
Nous avons fait l’exercice il y a un peu plus d’un an : sur les 100 véhicules électriques en vente, nous n’en listions que deux à moins de 20 000 € : la Dacia Spring et la Renault Twingo. Un an plus tard, l’inflation passait. Et il n’y a qu’une pièce sous ce montant symbolique : la Dacia Spring. Il a cependant connu une forte croissance des prix : de 16 990 € en 2021 à 19 990 € aujourd’hui (+ 17,6 %).
Pour acheter une voiture électrique, il faut dénouer les fils du sac : à moins de 30 000 €, il n’y a que quatre modèles : la Dacia Spring ; et Renault Twingo (23 250 €) ; la Smart Fort Two (24 000 €) et la Fiat 500 e (24 990 €).
Des quantités importantes pour les petits véhicules. Les modèles économiques suggèrent cependant que les véhicules électriques pourraient devenir moins chers que leurs homologues thermiques d’ici 2025. Soyez donc patient.