Laure Adler envisage une série exquise autour de l’océan, composée d’interviews et de carnets de la peintre marine et écrivaine australienne Emmelene Landon.
FRANCE INTER – DU 26 AU 29 DÉCEMBRE, 20H00 – tirage au sort
D’emblée, elle nous dit de sa belle voix à l’accent britannique : « Je dois l’avoir sur la peau. Ça veut dire la mer, l’amour de la mer, que la peintre et écrivaine Emmelene Landon partage avec tous ceux que Laure Adler a choisis. » pour composer la série de quatre programmes.
C’est aussi la journaliste qui, après une interview d’Emmelene Landon pour Debout (Gallimard, 240 pages, 20 euros), dans laquelle elle évoque un navire à venir, lui propose de prendre le micro. « Tout de suite, ça m’a donné envie, se souvient l’auteur. C’est la matière vivante, la matière sonore, tout ce qui passe par le son, dans la parole. Il y a tellement de choses qui pénètrent le son », a ajouté celui qui s’est tout de même contenté de « saisir cette opportunité ».
Saisir l’opportunité et ne pas savoir à quoi s’attendre, participer et s’adapter, écouter la vie intérieure et extérieure, puis, quand la nuit tombe, noter ces heures d’inscription. C’est tout ce qui ressort du carnet d’Emmelene Landon, merveilleusement doublée par la réalisatrice Lilian Alleaume, elle aussi amoureuse de la mer.
Emerveillement et vague à l’âme
Mais passons à autre chose. Emmelene Landon est capitaine de frégate, un rang qui lui est conféré par son statut d’écrivain naval. Et en tant qu’écrivain marin il a pu lancer L’Astrolabe, ce brise-glace de 72 mètres de long dont l’une des missions était d’assurer la souveraineté française sur ces terres lointaines que sont les continents Austral et Antarctique français.
Pendant un mois, en achetant un petit enregistreur avant le grand départ, il a capté les sons qui nous sont parvenus aujourd’hui. On entend sa magie et ses vagues jusqu’à l’âme. On entend la première fois qu’il ose monter sur le pont de nuit, l’ambiance « sacrée » qui y règne : « On ne voit rien au début, et puis les yeux s’habituent, c’est incroyable, il faut trente minutes pour qu’ils s’y habituent. »
Il y a des mots que le capitaine et les marins, enregistrés à bord ou lors d’une escale en Afrique du Sud, partagent les valeurs de tolérance et de solidarité. Un cliché sur les marins ? Certainement pas. Et rien de plus, dans la première partie de l’épisode 1, avec les mots très sensibles de Roberto Casati, directeur de recherche au CNRS et auteur de Philosophie de l’océan (PUF, 192 pages, 17 euros), qui se souvient justement comment un bateau est un ensemble de contraintes. Contraintes de redondance (il faut avoir des pièces de rechange : volant, GPS, etc.) et contraintes budgétaires, car nous ne pouvions pas, pour des raisons évidentes d’encombrement et de poids, toutes les transporter.
Au départ, Jean Rolin faisait souvent : « Je ne suis ni marin ni navigateur, mais quand je vois la mer, je me sens tout de suite mieux », assure l’auteur de La Clôture (P.O.L, 2002), dans l’épisode 2. Et d’avouer que , en démarrant L’Albatros, patrouilleur de la Marine nationale française, elle a connu, dans le Grand Sud, un coucher de soleil qui « valait vingt voyages au LSD pour sa multitude de couleurs et de formes ».
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Après avoir écouté le biologiste et navigateur Romain Troublé, Emmelene Landon revient (dernier épisode) sur son amour de la mer, « qui a dû commencer quand [elle] est née en Australie ». Et, tandis qu’il ressuscitait Crozet et Kerguelen, ces « îles de montagnes nues et escarpées », résonnait le bruit des moteurs de bateaux. On s’est alors rappelé que la mer était là. Laissez le vent souffler au large. Et que nous vivons.
« L’heure bleue », de Laure Adler (Fr., 2022, 4 × 60 min). Sur demande sur Radiofrance.fr
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