Maurice : la côte nord, de Port-Louis à Cap Malheureux

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La côte nord de l’île Maurice est la plus touristique de toutes. Une Côte d’Azur mauricienne, en quelque sorte ! Qu’est-ce qui explique tant d’enthousiasme ? Entre autres, ses grandes plages idylliques et ses eaux turquoises relativement calmes, qui abritent des spots de plongée réputés. Sans oublier le climat : elle est connue pour être la côte la plus ensoleillée et la plus venteuse. Au départ de la capitale Port-Louis, voici les quelques joyaux du nord de l’île Maurice !

Sommaire

Port-Louis : la capitale de Maurice, d’hier à aujourd’hui

Porto, parce que la capitale est avant tout un grand port de commerce ; au sommet de la citadelle (XVIe siècle), on en mesure bien l’étendue. Louis, pour Louis XI. Lorsque le capitaine Dufresne d’Arsel prit possession de Maurice au début du XVIIIe siècle (alors Ile de France), il donna à la ville le nom de son roi. Au cours du même siècle, avec Mahé de la Bourdonnais, elle connaît un véritable essor.

Depuis, les constructions ultra-modernes ont malheureusement pris le dessus sur la plupart des petites maisons en bois. Port-Louis ne marque pas pour sa beauté, mais pour son effervescence. Il suffit de se promener dans le quartier du marché pour comprendre. Sur la route, des voitures vont et viennent, entre lesquelles se faufilent de vieilles motos. Le klaxon est ici un véritable moyen de communication. Sur les trottoirs, un tourbillon de piétons et une succession de boutiques en tous genres : vêtements, tissus, bijoux…

Avant de devenir indépendante (12 mars 1968) et République (12 mars 1992), l’île a connu une histoire très mouvementée, constituée de plusieurs migrations – souvent forcées – de population. Les Arabes en furent les premiers visiteurs au Xe siècle, au XVIe siècle, les Portugais la « découvrirent » en l’utilisant comme escale. Puis, au même siècle, ce fut au tour des Hollandais, qui nommèrent l’île en l’honneur de leur prince, Maurício de Nassau. Ces occupants européens et les animaux qu’ils ont introduits – singes, cerfs, etc. – a eu raison du célèbre dodo, l’oiseau emblématique de l’île Maurice.

En 1715, elle devient française et devient plus tard l’Ile de France. Ce sont les Français qui ont véritablement développé la culture de la canne à sucre, avec la sueur et le sang de milliers d’esclaves, principalement de Madagascar et d’Afrique de l’Est.

En 1810, elle devient anglaise et reprend son nom néerlandais. Au cours de ce siècle, des travailleurs indiens ont été amenés, si bien qu’aujourd’hui, 68% des Mauriciens sont d’origine indienne et la moitié de la population est de confession hindoue. Parmi les Indiens, il y a aussi des musulmans. Enfin, les immigrants chinois ont apporté le bouddhisme avec eux. La coexistence pacifique de toutes ces religions est une véritable source de fierté. Beaucoup de Mauriciens l’expriment.

A Port-Louis, la diversité est vraiment flagrante, qu’elle soit culturelle ou religieuse. La capitale abrite des temples hindous, des églises, des mosquées et des temples bouddhistes. Les temples tamouls (une branche de l’hindouisme) sont facilement identifiables : ils multiplient les figurines et les couleurs vives !

Et les langues ? L’anglais, langue officielle, est principalement utilisé dans le domaine administratif. Parmi eux, les Mauriciens, quelles que soient leurs origines lointaines, parlent le créole, leur langue maternelle. Enfin, ils restent aussi très attachés à la langue française – logiquement, le créole est un dérivé du français – la langue utilisée à l’école, aux côtés de l’anglais. Les Mauriciens sont donc pour le moins trilingues !

Port Louis, côté marché et alentours

Hauts lieux de la vie locale, le Grand Bazar et le marché municipal animé de Port-Louis valent le détour, non loin de la place d’Armes, où se trouvent les bâtiments officiels. Le long des allées du marché, des étals colorés et bien achalandés se remplissent de fruits et légumes locaux : potirons, courgettes, mangues, ananas, papayes, bananes ou encore litchis, plus tard dans l’année.

Et puis parfois, des plantes non identifiées pour nous… Ces gros greens rugueux ? Ce sont des cristophines, surnommées « chouchou » : elles font partie de la famille des potirons et sont particulièrement appréciées dans les gratins et les boulettes de soupe – un délice !

Nous nous laissons surprendre par quelques autres curiosités. Par exemple, sur le stand d’un vendeur de cornichons. Puis on croque dans un « bilimbi », un légume local qui rappelle un cornichon, ou une « pomme de terre chinoise » (oui, ça se mange cru !), conservés dans du vinaigre. Il y a aussi des vendeurs d’épices sur le marché, mais à des prix souvent exorbitants. Conseil de nombreux mauriciens : il vaut mieux, comme eux, les acheter au supermarché. Certains sont produits localement (poivre, muscade, clou de girofle, cannelle), d’autres sont importés d’Inde. C’est l’occasion de goûter à la street food typiquement mauricienne : samoussas, bolo de pimenti (boulettes épicées, frites, pois jaunes) ou dholl puri (galettes à base de farine et de petits pois).

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De quoi se restaurer avant de flâner dans les rues avoisinantes où se distinguent des exemples éloquents de la mixité mauricienne, comme Chinatown, la mosquée Jummah, la cathédrale Saint-Louis ou les belles demeures créoles Saint-Georges ou Saint-Louis.

Deux sites doivent être visités pour explorer le passé de l’île Maurice. Situé dans le complexe moderne du Caudan Waterfront, le Blue Penny Museum, qui met en valeur l’art et l’histoire du patrimoine mauricien, offre une meilleure compréhension de l’île et de son peuplement au fil des siècles, tout comme l’Aapravasi Ghat, qui abrite un centre d’interprétation sur l’immigration. à Maurice (près de 70% viennent d’Inde).

Jardin de Pamplemousses : magnifique botanique

A 11 kilomètres au nord de la capitale, sur la route qui mène à la côte nord, le Jardin de Pamplemousses fait partie des lieux incontournables de l’île Maurice. Ce jardin botanique, l’un des plus beaux du monde, s’étend sur 26 hectares. On le doit à Mahé de la Bourdonnais, au XVIIIe siècle, qui fut visité par de nombreux écrivains et personnalités, comme Baudelaire, Le Clézio, Nelson Mandela ou Gandhi…

Ce paradis de végétation luxuriante rassemble environ 600 espèces végétales : des palmiers à perte de vue (pas moins de 85 variétés, dont 40 exclusives aux Mascareignes) et des arbres de toutes sortes : muscadier, miel, pain, baobabs, encriers (dont la sève donne le fameux Encre de Chine).

Un des points forts de la visite : le bassin aux nénuphars, appelé Victoria amazonika, originaire de l’Amazonie. Ils sont vraiment gigantesques ! Nous nous émerveillons également devant l’étang de lotus blanc et le parc des tortues.

Ne manquez pas le Musée de l’Aventure Sucrière à Pamplemousses, situé dans l’ancienne sucrerie de Beau Plan. Il s’étend sur pas moins de 5 000 m2. Avec le Blue Penny Museum et l’Aapravasi Ghat à Port Louis, c’est une visite à ne pas manquer : elle montre comment le sucre a façonné l’île, ses paysages, son économie, son peuplement et son histoire.

De Trou-aux-Biches à Grand Baie : les plages de la côte nord

Eaux limpides et calmes, plages de sable fin bordées de palmiers… la côte nord de l’île Maurice est une véritable carte postale. Bien sûr, les beaux hôtels se sont installés dans certains des plus beaux coins, mais il reste encore quelques parties publiques.

Prêt pour une petite balade le long des plus belles plages ? On pose d’abord notre serviette sur celui de Trou-aux-Biches. En fin de journée, c’est l’endroit idéal pour admirer le coucher du soleil. Et, pourquoi pas, en sirotant un cocktail sous l’un de ces parasols très exotiques de l’Hôtel Trou aux Biches. L’occasion de goûter, le temps d’un apéritif, au luxe des adresses prestigieuses. C’est le seul moyen de profiter de ses plages « privées ». En effet – et c’est valable sur toute l’île – si le tour des plages « privées » des hôtels est pleinement autorisé, pas question de s’y arrêter… à moins d’en consommer !

Sinon, vous pourrez vous installer sur la plage de Mont-Choisy, à l’ombre des grands filaos, très prisée des familles mauriciennes car publique. Spacieuse, plus sauvage, cette crique sans hôtel promet une baignade très agréable, avec un fond sablonneux. Sans oublier la couleur de l’eau, un beau vert translucide !

À proximité, un autre endroit sublime, très paisible : Pointe-aux-Canonniers. Ce site chargé d’histoire n’est autre qu’une ancienne base militaire française, construite dans les années 1750 en bordure pour se protéger de l’ennemi anglais. « Canhoneers » signifiait simplement ceux qui étaient chargés de faire fonctionner les canons.

Depuis 1990, la pointe est de nouveau occupée, mais cette fois par un hôtel qui s’appelle… Le Canonnier ! Pour découvrir ce lieu unique, mieux vaut y séjourner (ou y prendre un verre). Si les canons existent encore ? Affirmative! L’hôtel a su les exposer dans son jardin paradisiaque, aux côtés d’autres vestiges : une poudrière (1754), une tour défensive (1805) et un phare (1855), aujourd’hui transformé en club d’enfants. Il en est un autre qui a traversé les siècles : le banian. Très présent sur l’île, cet arbre aux mille racines aériennes, sacré pour les Hindous, a ici 100 ans. C’est tellement grand que l’hôtel a pu y installer son spa !

Les petites plages idylliques de la pointe font face aux îles du nord. On distingue nettement Coin de Mire, connue pour la beauté de ses fonds marins. Au fait, ici, vous n’avez pas à choisir entre le lever et le coucher du soleil : vous pouvez admirer les deux ! C’est l’avantage d’un pourboire…

Enfin, impossible de parler de la côte nord sans parler de Grand Baie : c’est le cœur du touriste ! La plage offre, à la fois, un magnifique sable blanc et fin, un fond sans coraux, suffisamment profond pour la baignade, mais aussi de nombreux bateaux. Il est principalement occupé par des hôtels de luxe et notamment par le prestigieux hôtel Royal Palm. Grand Baie abrite également la plupart des infrastructures touristiques : ce n’est pas exactement le coin le plus calme de la côte nord.

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Proche de Grand Baie, on profite aussi de la plage de la Cuvette ou de la plage publique de Pereybère. Dans un autre genre, ne manquez pas le Domaine de Labourdonnais situé à Mapou, à 10 km de Grand Baie, qui permet de remonter le temps en visitant cette demeure victorienne au cœur d’une plantation sucrière.

Cap Malheureux et les îles du nord : icônes de l’île Maurice

A dix minutes de Grand Baie, le village de Cap Malheureux fait partie des lieux incontournables du nord. Authentique, paisible, on se sent tout de suite plus heureux que malheureux ! Son nom est dû aux nombreux naufrages survenus sur ses côtes. C’est aussi ici que les Anglais sont venus conquérir Maurice en 1810 aux Français !

Le village est surtout connu pour son église blanche au toit rouge, Notre-Dame Auxiliatrice de Cap Malheureux, qui attire les foules le dimanche. Magnifique, contraste avec le bleu turquoise du lagon. En avant, on distingue nettement les îles du nord : Coin de Mire, Flat Island, Gabriel Island, Snake Island…

Pour les découvrir, il suffit de réserver un tour en mer en hors-bord ou, mieux encore, en catamaran. Il est impossible d’accoster sur l’île du Coin de Mire, mais celle-ci possède à ses pieds de riches fonds marins. Alors accostons et plongeons ! Rien qu’en snorkeling-masque palmes (snorkeling), on peut déjà apercevoir de nombreuses merveilles : coraux d’un violet fluo éblouissant, raies, scalaires, marlins…

Puis nous sommes retournés vers la mer, pour marcher sur le sable fin d’Ilha Gabriel et de sa voisine (très proche !) Ilha Plana. L’idéal est d’y passer une bonne demi-journée, ce qui laisse le temps de pique-niquer, de se baigner (un délice dans ces eaux claires et peu profondes !) et d’observer la faune et la flore sous-marine.

Sur Flat Island, nous pouvons voir de nombreux oiseaux à queue paille planer au-dessus de nos têtes. Cet élégant oiseau marin blanc, endémique des Mascarenos, est aussi le symbole de la compagnie aérienne Air Mauritius.

Fiche pratique

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Office du tourisme de l’Ile Maurice

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– Canonnier Beachcomber : Route Royale, Pointe aux Canonniers. Ce resort de luxe occupe la sublime Pointe aux Canonniers depuis 1990, avec une vue imprenable sur les îles du nord. Il a su préserver l’âme de ce lieu historique, un fort construit dans les années 1750 par les Français pour se protéger des Anglais, où les artilleurs travaillaient… des canons ! Ces canons font désormais partie du décor, tel un figuier bicentenaire où un spa a été installé ! Les quelque 300 chambres offrent une vue sur le jardin ou la mer. Modernes, confortables, elles sont aménagées avec bon goût et sobriété, dans des tons clairs. Tarif : double à partir de 210 euros en demi-pension.

– Mont Choisy Beach Resort à Mont-Choisy, Route Royale. 35 studios bien équipés au décor moderne. Climatisation, ventilateur, kitchenette… et studios communicants pour les familles. Belle piscine à débordement face à la mer. La plage de Mont-Choisy est à 100 m. Studios 70-250 € selon vue et saison.

– Coolen Restaurant, chez Ram : Route royale, front de mer, tout près du temple tamoul à Grand Baie. Cuisine locale abondante et bon marché. Spécialités de fruits de mer et de poissons (notamment en feuille de bananier). Salle et terrasse avec quelques tables en bord de route.

– Route côtière Le Capitaine, Grand Baie. Ambiance particulièrement agréable, avec terrasse partiellement ouverte sur la baie. Belle cuisine de la mer pour cette institution locale. Assiette environ 700 Rs

– Le Banana Beach Club à Grand Baie. Un bon café pour un cocktail avec des soirées musicales. Box Le Zanzibar ouvert le week-end.

Cuisine de rue à Port-Louis et Mont Choisy

L’aire de restauration du marché de Port-Louis vend des samoussas, dholl puri, farata… Idéal pour une collation ou un jus. Essayez l’alouda, une boisson traditionnelle à base de lait et de tapioca, servie avec une boule de glace à l’Alouda Pillay.

Des cuisiniers ambulants proposent des pepper cakes, samoussas, rotis et… hamburgers), sur la plage de Mont-Choisy et sur la plage publique de Trou aux Biches.

En ligne : 14 octobre 2022