« On est laissé dans le vide » : Natacha et Claudio n’arrivent pas à accepter…

Photo of author
Written By MilleniumRc

Rédacteurs passionnés de culture, d'actualité et nouvelles de tout genre

Début juillet 2022, on peut dire que la vie a plus ou moins repris son cours : plus de masques, plus de fermetures, plus de confinement. Mais la crise sanitaire a tout de même bousculé beaucoup de services comme les hôpitaux, les banques, les services de réparation ; et ceux-ci ont accumulé un retard conséquent. On remarque à Bruxelles que le contrôle technique est un secteur qui a été particulièrement touché, et où les délais d’attente sont toujours interminables. Est-ce le cas en Wallonie? Qu’est ce qui peut expliquer ces énormes lenteurs? Et pourquoi ces retards n’existaient pas avant?

Natacha et Claudio travaillent dans une PME bruxelloise vendant des voitures d’occasion. Depuis quinze jours, ils n’arrivent pas à prendre rendez-vous pour le contrôle technique. Sur le site, aucune date disponible, que ce soit pour un rendez-vous dans un court ou long terme. Avec les mesures Covid prises il y a quelques années maintenant, il reste également impossible d’être patient et d’attendre sur place. L’entreprise où travaillent Claudio et Natacha l’a fait tout de même, mais sans résultats probants : « On est laissé dans le vide ».

Cependant, ils ont besoin de ce contrôle technique (CT). Sans cela, ils ne peuvent évidemment pas vendre leurs voitures (toute vente de voiture nécessite le passage au CT). L’attente, ils le comprennent, mais le manque de temps, c’est une autre histoire. Les deux collègues sont plus qu’inquiets : « Comment dire à mes clients qu’ils ne pourront pas avoir le véhicule avant au moins deux mois. Nous n’avons même pas accès au planning ! Combien de petites entreprises ne pourront pas survivre à ce problème? Nous ne pouvons plus travailler ainsi »

Dans le cas de cette entreprise, il est refusé la demande de rendez-vous, sans possibilité de délai. Pour un client moyen voulant passer au contrôle technique, l’histoire reste similaire. Les retards et les temps d’attente sont interminables ou inexistants. Sauf qu’un client reçoit une sommation avec un délai, suivi d’une amende s’il ne respecte pas le délai imposé, autour de 8 euros le premier mois. On vous l’avait déjà dit le mois dernier (voir vidéo ci-dessous), deux semaines d’attente sont à prévoir côté bruxellois. Mais comment procéder s’il est désormais impossible de prendre rendez-vous ?

Le groupe Autosecurity propose des solutions

Pierre-Laurent Fassin, responsable communication pour Autosecurity, a tenté de répondre à ces questions. En effet, le dispositif pour se rendre au contrôle technique a évolué depuis la crise sanitaire, avec aujourd’hui un rendez-vous obligatoire. Les centres ont également dû fermer pendant un certain temps, créant une demande importante. Il a fallu un peu de temps pour récupérer les délais, mais ils ont été presque entièrement récupérés. Pierre-Laurent Fassin affirme que l’entreprise essaie de prévoir 2 semaines maximum, mais ces jours-ci, l’attente est probablement plus longue, en raison notamment des vacances.

À LIRE  Vendre sa voiture sur Internet : fonctionnement et avantages.

Le groupe Autosecurity a constaté que le rendez-vous était néanmoins un réconfort, que ce soit pour les clients ou pour les ouvriers. Cela permet de mieux servir le client, qui n’a plus à attendre et qui sera soigné coûte que coûte, alors qu’auparavant beaucoup de chauffeurs étaient renvoyés chez eux en fin de journée. Il évite également les interminables files d’attente qui pourraient déborder sur la voie publique et constituer un réel danger.

L’histoire de Natacha et Claudio surprend le responsable de la communication car « souvent, les commerçants ont la priorité ». Cependant, il donne quelques solutions pour ce type de problème. « Il est important de rappeler que le contrôle technique peut se faire dans n’importe quel centre de contrôle. Si le client voit, lorsqu’il prend rendez-vous sur la plateforme en ligne, que le centre près de chez lui est complet, il a la possibilité de choisir un autre centre situé dans sa région ».

Au groupe AIBV, moins de problèmes

Du côté de l’AIBV, l’autre grand centre de contrôle technique de Wallonie, la situation est moins problématique. Le retard causé par la fermeture des gares pendant le Covid a été réduit. Le choix de l’obligation de rendez-vous n’est pas le choix du groupe, mais celui des autorités (le SPW), et l’explication des retards éventuels est liée à ce rendez-vous. Il faut compter une à trois semaines pour obtenir une date, « un délai donc raisonnable » selon l’AIBV. Pour ce groupe, il n’y a aucune obligation de prendre rendez-vous en ligne, un call center est disponible, et certaines bornes permettent même de prendre rendez-vous en caisse.

Ne vous attendez pas à avoir un rendez-vous dans les deux jours

Le porte-parole du groupe AIBV donne néanmoins quelques conseils concernant le contrôle technique. Si le client le planifie longtemps à l’avance, il devrait pouvoir prendre rendez-vous assez rapidement. « Toutefois, il ne faut pas s’attendre à obtenir une date dans les deux jours ». Il rappelle également que le client ne doit pas attendre de recevoir une invitation : ceci n’est qu’un rappel et n’est pas obligatoire pour s’inscrire.

À LIRE  Ateliers, informations, recrutement... Quand Louis Vuitton pose ses sacs à Vendôme

Dans le cas des chèques de seconde main, celui de Claudio et Natacha, on se retrouve dans les mêmes délais, voire inférieurs : maximum 17 jours d’attente pour obtenir un rendez-vous.

Des problèmes uniquement à Bruxelles ?

Du côté de la Wallonie, le problème serait donc canalisé. A Bruxelles, les choses se compliquent. Contacté par la rédaction, le groupe ACT, où Natacha et Claudio tentent d’obtenir un rendez-vous depuis plusieurs semaines, n’a pas souhaité discuter avec nous malgré nos nombreuses demandes d’interviews. Les problèmes seraient-ils limités à la seule région de la capitale ?

Traxio défend les vendeurs d’occasion

Filip Rylant, le porte-parole de Traxio (la fédération du secteur automobile et des secteurs connexes) a son avis sur la question. « Les garagistes qui vendent des voitures d’occasion doivent passer automatiquement un contrôle technique avant de pouvoir les vendre, cela a toujours été le cas. Avant le Covid, il y avait déjà de légers retards, mais aujourd’hui on peut presque parler de catastrophe », nous a-t-il dit. Avec le nouveau système, il n’y a pas assez de créneaux disponibles.

La voiture qui stagne deux semaines de plus que prévu au garage, il faut l’entretenir, la soigner, la ranger

Et cela peut avoir des conséquences majeures pour les vendeurs et les mécaniciens. La voiture qui stagne deux semaines de plus que prévu au garage, il faut l’entretenir, la soigner, la ranger. Aussi, cette attente pourrait être perçue comme non professionnelle par les clients, alors que le commerçant en question ne peut évidemment rien y faire. Ce nouveau système n’aide donc en rien, puisqu’avant, le concessionnaire n’avait pas à réfléchir à cette information en amont. Quand il a dû faire un contrôle technique, il y est allé et puis c’était fini. Ici, il doit prévoir son agenda en amont, avec un minimum de deux semaines d’avance.

Informé du cas de Claudio, Natacha et de la PME pour laquelle ils travaillent, Filip Rylant n’a pas de réponse. « Même s’ils déménagent dans le bureau en question, il y aura le même problème. » Ce type d’histoire n’est pas la première fois qu’il l’entend. Selon le porte-parole de Traxio, le système doit être revu, ce qu’il ne comprend pas. Ou du moins trouver une solution pour que les professionnels n’aient pas à attendre si longtemps : « Ça leur rend la vie très difficile ». Une flexibilité maximale est nécessaire et exigée lors de la présentation des véhicules.