Orient Express : le luxe inspiré des années 1920

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Written By MilleniumRc

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Luxueux vestige du passé ferroviaire européen, l’Orient Express est en train d’inventer un nouveau futur. Cette renaissance était en marche depuis le rachat de cette marque mythique par Accor en 2017, le groupe hôtelier qui entend décliner à travers le développement d’hôtels de prestige et l’exploitation d’une nouvelle génération de trains de luxe. En attendant la présentation des premières voitures prévues pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, et la mise en service en 2025, la décoration du futur Orient Express a été récemment dévoilée à Paris, à l’occasion de la semaine de l’art contemporain, devant ces esquisses partent en tournée à Miami fin novembre, en parallèle de l’événement Design Miami/.

Connu pour ses collaborations avec Daum, Guerlain ou Hermès, l’architecte Maxime d’Angeac s’est vu confier la haute tâche de retracer le fil de l’histoire de ce train mythique à travers la conception d’un design contemporain inspiré des années 1920. peau de ses créateurs, de René Prou ​​à Suzanne Lalique, j’ai tenté de réinterpréter l’histoire de ce train mythique, sans nostalgie, mais avec l’envie de prolonger son histoire, de la transporter ailleurs », a expliqué Maxime d’Angeac. Un design qui, selon Sébastien Bazin, PDG d’Accor, « réveille le mythe avec la révélation de son environnement de luxe, de modernité et d’élégance à la française ».

Ce passé recomposé se rassemble autour du savoir-faire français en matière de luxe, que ce soit pour la table et le mobilier, ou le travail d’artisans aux savoir-faire rares comme la broderie sur bois ou des miroirs d’exception. Palissandre, marbre, bronze, marqueterie : l’intérieur du bar, qui évoque l’ambiance fin XIXème des premiers trains, comme ceux du restaurant, de style Art Déco, sont composés d’éléments ultra chics A chaque table, quelques détails précis du luxe d’antan, comme une horloge à chaque table qui sonne l’heure des cocktails et du dîner et deux boutons d’appel, l’un pour le service du champagne, l’autre pour le personnel.

De son côté, les cabines « standard » – mais on peut l’appeler ainsi… – organisent tout le confort attendu à ce niveau d’excellence dans un espace limité. Larges de 1,96 mètres sur 5 mètres de long, ces cabines sont équipées d’une véritable salle de bain avec WC et douche, d’une penderie et d’un lit de 2 x 1,4 mètres. Pendant la journée, l’espace se transforme en un élégant salon, le lit se transformant en une méridienne confortable pour apprécier le paysage qui défile derrière de grandes fenêtres.

Au mur, une peau qui réinterprète le motif « rail » de Suzanne Lalique ; au sol, un tapis qui évoque des traînées de comètes ; cloisons recouvertes de bois précieux et lampes « fleurs » signées Lalique : ici aussi, le grand luxe est de rigueur. Dans ce décor exceptionnel sont intégrées, aussi et surtout, des pièces originales récupérées du Nostalgie-Istanbul-Orient-Express, entre autres panneaux Lalique et incrustations Morrison et Nelson.

Retrouver l’Orient Express, un travail d’Hercule

Car la légende de l’Orient Express ne renaît pas ex nihilo de ses cendres. Et sa résurrection repose sur une enquête quasi policière, dans le ton qui a rendu le train populaire à travers le célèbre roman d’Agatha Christie.

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Petit retour à l’origine de cette histoire mouvementée. Lancé en 1883 par Georges Nagelmackers, fondateur de la Compagnie des Wagons-Lits, l’Orient Express voit son exploitation commerciale s’arrêter en 1977. Comme les paquebots transatlantiques, la concurrence des avions est alors trop forte à une époque où les trajets sont lents. même pas à la mode.

Certaines de ses voitures ont ensuite été achetées aux enchères, notamment par James Sherwood, fondateur du groupe hôtelier et ferroviaire de luxe qui aura la licence de la marque Orient Express jusqu’en 2014, avant de trouver un nouveau nom, Belmond. Un groupe qui, racheté par LVMH en 2018, exploite toujours ces voitures via son train Venise Simplon-Orient-Express.

Parmi les autres voitures d’origine à vendre, celles du Nostalgie-Istanbul-Orient-Express ont été achetées par l’homme d’affaires suisse Albert Glatt et remises en service dans les années 80 et 90. Parmi ses armes, celles d’avoir transporté Mickael Jackson lors de son Dangerous European Tournée en 1992 ou le plus long voyage jamais réalisé en train, entre Paris et Tokyo. Et puis, rideau.

Jusqu’à ce que le chercheur Arthur Mettetal réalise un inventaire mondial des voitures de l’Orient Express pour le compte de la SNCF en 2015. Une vidéo providentielle diffusée sur YouTube l’emmènera sur la piste de la Nostalgie-Istanbul-Orient-Express. Une intuition confirmée grâce à Google Maps et des vues aériennes sur les toits des wagons : le train est bien à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. Après deux ans de négociations, son propriétaire a signé la vente du Nostalgie-Istanbul-Orient-Express en juillet 2018, un convoi de camions qui a ensuite acheminé les 17 voitures vers la France.

C’est ainsi que l’histoire de l’Orient Express peut se poursuivre à partir de 2025, dans un premier temps sur la ligne Paris-Istanbul. Accor, qui a récemment créé une équipe spécialisée dans la distribution ferroviaire dans l’Orient Express, démarrera sa commercialisation en juin 2023. Composé de 9 voitures et de 32 suites, dont deux suites supérieures et une suite présidentielle, ce train de luxe sera principalement destiné au divertissement. clientèle « Contrairement au passé, où ce train était fréquenté par de nombreux hommes d’affaires et personnalités, notamment politiques », souligne Guillaume de Saint-Lager, vice-président de l’Orient Express. Dans tous les cas, il est également possible d’envisager la privatisation des entreprises.

Ce n’est pas le seul train de luxe que le groupe hôtelier prendra sur les rails. En Italie, le train Dolce Vita fera son entrée en 2024, avec les premiers billets mis en vente le mois prochain. Issu de la transformation tout aussi luxueuse d’un train non pas de la Belle Epoque, mais des années 1970, le train rejoindra les plus belles destinations du pays depuis Rome, dans une ambiance qui évoque l’âge d’or du cinéma italien. Itinéraires emblématiques du train Dolce Vita, composé de 11 voitures et 33 cabines, dont 18 suites et une suite présidentielle : Rome-Venise-Portofino-Rome, un parcours ponctué par deux hôtels Orient Express en préparation à Rome et Venise, voire même. à Paris-Rome.

Joie de vivre à l’italienne

« En principe, nous pouvons proposer aux entreprises des privatisations sur des trajets préprogrammés, explique Yann Guezennec, vice-président des ventes et du marketing d’Orient Express. Mais ensuite, si une compagnie nous demande un trajet précis, Brindisi-Rome-Venise par exemple, nous pouvons le faire. Tout est une question de plan de transport et de budget. Un détail qui n’est pas anodin, puisque la nuit par personne variera entre 2000 euros pour la cabine standard et 3500 euros pour les suites.

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Pour ce prix, ces croisières ferroviaires permettront à une soixantaine de privilégiés de découvrir l’Italie, pour la Dolce Vita, et l’Europe pour l’Orient Express, dans des conditions uniques. Tout en prenant le temps de s’arrêter et de leur faire découvrir des lieux exceptionnels, certains éloignés des grandes villes. « Les bateaux de croisière vont de port en port, mais certaines des plus belles villes d’Europe comme Vienne, Budapest ou Prague sont au cœur du continent. Et pour cela, rien de mieux que le train », remarquait Guillaume de Saint- Lager.

D’autres grands groupes hôteliers proposent également des offres de luxe pour voyager dans le monde, comme en témoigne le lancement par Marriott de la Ritz-Carlton Yacht Collection, dont le premier des trois yachts, l’Evrima, récemment lancé pour naviguer en Méditerranée ou Four Seasons qui propose des voyages. tour du monde en jet privé. Accor, pour sa part, mise sur un mode de transport doux, qui s’inscrit dans une tendance actuelle, le développement des trains de nuit. « Le groupe est convaincu que les trains de luxe ont un très bel avenir, Guillaume de Saint-Lager. C’est un moyen d’avenir pour découvrir des pays tout en maîtrisant leur impact carbone. »

De nombreux trains de luxe pourront également enrichir cette offre à l’avenir. « Tous les trains de luxe circulant dans le monde ont vocation à rejoindre notre marque, tant qu’ils respectent ses normes », précise Yann Guezennec. Contrairement à l’Orient Express, Accor, par exemple, ne gère le train Dolce Vita que pour le compte de son propriétaire, Arsenale, qui possède également le Grand Hotel Minerva à Rome et le Palazzo Donà Giovannelli à Venise, deux futurs premiers hôtels de marque de luxe. . Ce modèle, identique aux contrats de gestion hôtelière, pourrait être reproduit à l’avenir. « Nous sommes régulièrement contactés par des propriétaires de trains de luxe ou des investisseurs qui souhaitent s’orienter vers ce type d’actif. Et quand on peut leur proposer la marque de trains la plus connue au monde…