Posté
le 19/03/2022 à 07h00, mis à jour le 19/03/2022 à 07h00
Offres commerciales alléchantes, plateformes ludiques… ces entreprises font tout pour attirer les candidats, qui risquent d’avoir de mauvaises surprises.
L’année dernière, le nombre d’inscriptions de demandeurs de permis de conduire a atteint un niveau record. En tout, plus d’un million sont passés, dont 800 000 pour le permis B, qui concerne les voitures et les camionnettes.
Lire aussi Licence : car pour certains, il est difficile de trouver une place pour le test
Des tarifs très compétitifs
Pour réduire la facture du permis souvent lourde et bénéficier d’une certaine souplesse, certains Français choisissent les auto-écoles en ligne pour leurs enfants ou pour eux-mêmes. C’est pour cette dernière raison que Lucile, 23 ans, s’est engagée chez Ornikar, l’un des leaders du marché : « J’ai commencé mes heures de conduite à Besançon, avant de déménager à Paris et de passer l’examen à Dijon. Ornikar est présent dans 1 700 villes en France. , contre une trentaine de son concurrent En Voiture Simone.
Quelle que soit la marque sur internet, les moniteurs d’auto-école sont des indépendants. C’est justement ce que reproche Patrice Bessone, président national à l’éducation et à la sécurité routière de Mobilians (ex-CNPA) et directeur d’une auto-école « physique », indiquant que dans les auto-écoles en ligne il y a « une multitude de formateurs et donc pas de suivi individuel ». de clients ». Cependant, cette abondance n’est pas forcément vue d’un mauvais œil par les candidats. « A Dijon j’avais un moniteur qui débutait, il me faisait dessiner des schémas au lieu de conduire. Alors j’ai changé ça très simplement via la plateforme et j’aurais certainement moins osé dans une auto-école traditionnelle », confie Lucile.
Lire aussi Face à la flambée des prix du carburant, l’inquiétude des auto-écoles
Ces sites ont aussi un aspect ludique pour attirer les jeunes : ils proposent de la « gamification », affichant un badge de couleur lorsqu’un nouveau cap est franchi. Et c’est une formule qui semble fonctionner puisque selon Édouard Rudolf, co-fondateur d’En Voiture Simone, la plateforme revendique une note de 4,87 sur 5 sur plus de 90 000 avis déposés par les clients. 2021 a été une année charnière pour le site qui a dépassé le million d’abonnés depuis sa création en 2015. En seulement sept mois, entre juin 2021 et janvier 2022, En Voiture Simone a gagné 400 000 nouveaux abonnés. L’une des principales explications est la formation gratuite au code, l’un des leaders de la fuite du groupe. Il suffit donc de débourser 30 euros à l’organisme de votre département pour réussir l’examen, alors qu’il faut débourser près de 300 euros dans une auto-école traditionnelle pour le réviser.
Neuf mois pour passer l’examen à Paris
Les auto-écoles en ligne proposent également des tarifs très compétitifs pour les permis de conduire. Pour 28 heures de conduite il faut donc débourser environ 1000 euros, contre 1800 euros pour 30 heures dans une auto-école traditionnelle. Pour Benjamin Gaignault, co-fondateur d’Ornikar, cela s’explique par la « suppression des charges supplémentaires liées aux locaux et aux effets de volume » grâce aux multiples inscriptions sur la plateforme. Lucas, le frère de Lucile, a lui aussi décidé de passer son permis de conduire en ligne. « Ornikar m’a permis de le payer moins cher, j’ai réussi à économiser entre 300 et 400 euros au total », raconte le jeune de 19 ans.
Mais si les auto-écoles en ligne semblent alléchantes, l’un des points noirs est la difficulté à obtenir une date d’examen. Les écoles en ligne n’ont aucun droit légal d’inscrire leurs clients. Ils sont donc obligés de passer le permis en candidats libres en s’inscrivant auprès de leur préfecture. Les places attribuées aux auto-écoles traditionnelles sont fixes, tandis que les candidats libres sont placés sur les places restantes disponibles. Les retards peuvent être considérables dans certaines villes. Lucile l’a remarqué lors de son inscription : « Quand j’ai appris qu’il me faudrait attendre neuf mois pour passer l’examen, j’ai préféré aller à Dijon, chez mes parents, où j’ai trouvé une place en deux semaines. »
Lire aussi Conduire une voiture sans permis, du mythe à la réalité
Ce problème devrait être résolu grâce à la création du site permisdeconduire.gouv.fr par le gouvernement. Lancé à l’échelle nationale en 2020, il permet à tous les candidats de prendre eux-mêmes rendez-vous dans leur service. Ainsi, les auto-écoles traditionnelles ne seront plus une priorité et « tout le monde sera sur un pied d’égalité », se réjouit Édouard Rudolf. La plateforme n’est actuellement disponible que dans 38 départements, principalement dans le sud de la France, et couvrira l’ensemble du territoire d’ici la fin de l’année.