Avec la stabilisation des prix du pétrole ces derniers mois, les prix à la pompe devraient baisser. Le pouvoir d’achat de Maurice risque donc d’en prendre un sérieux coup. Avec la stabilisation des prix du pétrole ces derniers mois, les prix à la pompe devraient baisser. Cependant, en raison de l’état des réserves de la State Trading Corporation, les prix sont restés inchangés. De ce fait, le pouvoir d’achat de Maurice risque un sérieux coup. Surtout quand on sait qu’à partir du mois prochain il y aura une augmentation importante du prix de l’électricité.
Après une hausse fulgurante en 2022, atteignant 10,8% (taux global) et 12,2% (taux annuel), l’inflation devrait amorcer une courbe baissière en 2023. Par ailleurs, la Banque de Maurice s’attend à ce que le taux fluctue entre 5% et 6% cette année. . Cela permettrait aux consommateurs de souffler un peu.
Cependant, pour certains observateurs économiques, le maintien des prix de l’essence et du diesel s’apparente en quelque sorte à un retournement. « Tout le monde espérait une chute parce que le prix mondial du pétrole a chuté, mais ce n’est pas le cas. La pression sur le pouvoir d’achat de Maurice va augmenter. Cela affectera l’inflation », prévient Tahir Wahab, expert-comptable et observateur économique.
Imrith Ramtohul, observateur économique, est également d’avis que le pouvoir d’achat de la population ne s’améliorera pas. « L’inflation va donc rester élevée, surtout avec la prochaine hausse du prix de l’électricité. De même, si les devises se renforcent, nous paierons plus pour nos produits. De plus, avec la réouverture des frontières chinoises, le prix du baril va probablement augmenter aussi », souligne-t-il. Cependant, l’économiste Georges Chung est plus optimiste. « L’inflation va diminuer dans les grands pays. Ce sera également le cas à Maurice dans les mois à venir. Si le mauvais temps persiste, cela affectera les prix des légumes, mais la tendance à la baisse de l’inflation devrait se poursuivre », explique-t-il. Mais rien n’est sûr dans cet environnement instable !
La déception chez les associations des consommateurs
Suttyhudeo Tengur, président de l’APEC : « Ce n’était pas une mer à boire pour baisser le prix de l’essence de 10 % »
Suttyhudeo Tengur se dit déçu. « Ce n’était pas facile de boire une réduction de 10% sur le prix de l’essence », insiste-t-il. Pour le président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (APEC), cette décision a provoqué un grand mécontentement des consommateurs. « Malheureusement, il y a une peur d’exprimer sa colère », a-t-il conclu.
Claude Canabady, secrétaire de la Consumers’ Eye Association : « Les consommateurs sont encore de grands perdants »
Claude Canabady ne mâche pas ses mots. « Il a fallu tout ce temps d’attente pour que les prix restent finalement inchangés. Les consommateurs sont certainement les grands perdants avec le prix de l’essence inchangé. En revanche, l’Etat y gagne financièrement », déplore-t-il. Pour le secrétaire de l’Association des consommateurs, des jours difficiles attendent les consommateurs avec la hausse des prix de l’électricité en février et son effet boule de neige. « La baisse des prix du carburant aurait pu les libérer », ajoute-t-il. 
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Réactions
Les entités économiques s’attendent à une augmentation des prix des produits et services
Kevin Ramkaloan, directeur exécutif de Business Mauritius : « Une baisse des prix serait une bonne chose, d’autant plus que les dépenses augmentent en début d’année, notamment le versement des allocations salariales. D’autant que le prix du carburant est déterminant pour certains secteurs. À un moment donné, il deviendra inévitable que les coûts soient répercutés sur les prix de leurs produits et services ».
Arif Currimjee, président de la Mauritius Export Association : « Les entreprises ont pris en compte les coûts actuels du carburant lors de la budgétisation de cette année. Si le prix du diesel baissait, ce serait positif. Sa conservation n’aura pas d’impact négatif sur l’entreprise. Cependant, 2023 s’annonce plus difficile que 2022 pour plusieurs raisons, notamment la hausse des prix et la baisse de la demande. 
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l Amar Deerpalsing, président de la Fédération des petites et moyennes entreprises : « Les PME avaient beaucoup d’espoir que le diesel baisse. Cela conduirait à une baisse des coûts de production et permettrait de mieux faire face au versement des indemnités salariales et à la hausse des prix de l’électricité. « .