Nikon soutient depuis quatorze ans le Prix Bayeux Calvados-Normandie des rescapés de la guerre. Pourquoi continuez-vous à investir dans un tel événement ?
Nicolas Gillet C’est la passion de Nikon qui a donné crédit au journalisme. Et je dirais même que l’ascenseur devrait être rendu aux photographes. Notre façon de soutenir toutes les entreprises, en particulier les jeunes, est honnête. Les journalistes ont beaucoup contribué à promouvoir notre marque et à la faire connaître en Occident.
Notamment pendant la guerre de Corée, au début des années 1950. Ils approuvaient du matériel, léger, utile, qui permettait de prendre des photos immédiatement dans les zones de conflit. Ce retour aux sources est dans notre ADN : nous devons accompagner les photographes, pas seulement d’un point de vue technique.
Quelles ont été les actions de Nikon lors de la Norman Conference ?
Chaque année depuis 2008, nous décernons le Nikon Award dans la catégorie « photo ». Le gagnant reçoit un prix d’une valeur de 7 000 €. Nous parrainons également une grande exposition étrangère qui présentait cette année les photographies de Kiana Hayeri [photographe née en 1988 à Téhéran, Iran] en Afghanistan. Nous organisons depuis longtemps des master classes dans le but de former des jeunes, en collaboration avec diverses agences, comme Noor, avec qui nous travaillons depuis près de dix ans.
Nouveauté depuis l’année dernière, les Conférences Nikon à Halle ô Grains. Lors de cette 29ème édition, elles se tiennent le vendredi 7 octobre, et vous commencerez la journée en invitant Patrick Chauvel…
En effet, c’est une façon pour nous de participer aussi à la création de contenu. Patrick Chauvel est un photojournaliste qui travaille depuis plus de cinquante ans et qui, jusqu’à récemment, couvrait la guerre en Ukraine. Il est parti au début de l’invasion du pays par la Russie. Nous voulions l’entendre parler de ses expériences. D’autant qu’il a été récompensé deux fois en 2019 à Bayeux par le Nikon Award et le Prix du public pour son reportage intitulé Syrie, la fin de Baghouz, qu’il a mandaté pour « Paris Match ».
Et l’après-midi est réservé à la lecture de dossier.
Nous les avons mis en place pour accompagner, de manière régulière, les jeunes photographes intéressés par ce métier dangereux. Cinq experts y ont participé : deux personnes de l’agence Noor, la photographe et réalisatrice Olga Kravets avec le directeur créatif Stefano Carini, directeur de la photographie de « Libération » Lionel Charrier, Camille Simon, artiste à « L’Obs », et vous. photographe à Polka, Dimitri Beck.
C’est sur une application simple, elles sont ouvertes à tous, aux pros comme aux amateurs, mais elles s’adressent surtout à ceux qui débutent mais qui ont déjà quelques reportages à montrer. En fonction du nombre de candidatures, nous veillons à ce que chaque participant puisse avoir au moins deux rendez-vous distincts.
Pour la quatrième fois, vous parrainez une formation diplômante créée par France Médias Monde, Le Manoir [lire Polka n°44 et Polka n°50]. Qu’en est-il?
Ce m « Sécurité. Le reportage en zone dangereuse se déroule en cinq jours, du 4 au 8 octobre, lors du Prix Bayeux. Nikon propose à douze reporters de se former en zone dangereuse, via France Médias Monde, qui déploie également ce dispositif les autres jours de l’année. La différence est la prise en charge de Nikon : seul le coût de l’hébergement pour quatre nuits – environ 360 € – reste à la charge des participants.
Comme son nom l’indique, il vise à enseigner les activités de reportage dans les zones dangereuses. De nombreuses autorités ou médias recherchent ceux qui ne veulent pas envoyer des journalistes sur le terrain auquel ils n’ont pas accès. Il couvre tous les sujets liés au travail en zone de conflit, aussi bien la planification que la sécurité de l’information, la gestion du stress, l’apprentissage des gestes qui sauvent en zone de guerre… ou encore comment aider un collègue ou toute personne en cas d’urgence a été blessé. On est loin de l’image elle-même.
Cette année, les futurs stagiaires peuvent envoyer leur candidature jusqu’au 2 septembre. Nous voulons des photographes, mais s’il y a d’autres reporters intéressés – radio, TV, presse écrite… – et qu’il reste de la place, nous serons heureux de leur en faire profiter.