Publié le 25 janvier 2023 à 08:07
Les habitants de Vénissieux, Aix-en-Provence ou Vitrolles ont vu fleurir d’étranges arches près de chez eux ces derniers mois. De loin, cela ressemble à des stations de lavage de voitures qui se comptent par milliers en France. Mais ce sont en fait des stations qui aident les particuliers… à vendre leur voiture en quelques instants !
Le produit a été développé par Proovstation, une start-up qui vient de lever 10,4 millions d’euros auprès de Supernova Invest, Otium Capital et Crédit Agricole Création Centre-Est. « Nous voulions industrialiser et automatiser le processus d’évaluation d’un véhicule d’occasion », explique Cédric Bernard, le patron de cette jeune entreprise de deeptech.
Il suffit au client de se rendre dans une station et de fournir quelques informations, comme le kilométrage de son véhicule, à une borne. Il avance alors sous la station qui est un condensé de matériel (caméras, capteurs, etc.) et d’intelligence artificielle.
Analyse en trois secondes
Le véhicule est ensuite scanné sous tous les angles pour identifier son état de fonctionnement. « L’inspection de la voiture dure trois secondes », précise Cédric Bernard. « C’est gratuit et sans rendez-vous pour le client. »
Dans la foulée, Proovstation détermine un prix de revente garanti par son partenaire CarTrade2B by BCA Marketplace, spécialiste du véhicule d’occasion. Si le client accepte l’offre, la start-up organise la collecte de la voiture et dépose l’argent sur son compte. Proovstation se rémunère en prélevant une commission à la revente.
À ce jour, le contrôle technique des véhicules est une activité qui s’effectue majoritairement à la main, bien que des solutions téléphoniques aient commencé à émerger ces dernières années. La plupart du temps, un expert doit se rendre sur place ou utiliser des photos du véhicule à distance pour effectuer l’évaluation. Une méthode qui prend du temps et est considérée comme archaïque par Cédric Bernard.
Clients chez les professionnels
« L’IA peut faire des erreurs, mais pas plus que les humains », précise cet entrepreneur qui a grandi dans une famille bien connue du monde automobile (Bernard Group). La jeune pousse fait le pari que ses algorithmes deviendront de plus en plus performants au fur et à mesure de l’analyse des dégâts. Et ainsi réduire au minimum le risque d’erreur.
Proovstation assure fabriquer ses stations en France grâce à un prestataire sur lequel elle ne communique pas. La start-up avance sur deux fronts commerciaux. Elle a commencé à déployer un réseau de stations à ses frais, par exemple dans les hypermarchés du groupe Carrefour. Elle en compte cinq aujourd’hui et espère en avoir une trentaine d’ici fin 2023.
Parallèlement, elle commercialise ses stations auprès d’acteurs automobiles qui gèrent de gros volumes de voitures d’occasion, tels que SiXT, Groupe BERNARD, Groupe Starterre, Groupe Charles André et Groupe BCA. « Nous avons vendu 130 stations dans 13 pays, précise Cédric Bernard.
« La solution s’adresse à des acteurs qui se positionnent à tous les niveaux de la chaîne de vente de véhicules d’occasion », vante David Hansen, qui a investi dans le projet avec le fonds Supernova. C’est un atout majeur car ce marché s’est beaucoup professionnalisé ces dernières années et la fourniture de véhicules de qualité représente l’un des principaux enjeux.
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