Rapport Dakar : Une fin d’année 2022 plutôt difficile au Sénégal !

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L’année 2022 touche à sa fin. Il ne reste plus que 48 heures pour qu’il tire sa révérence et laisse place à un autre, ce que promet l’espoir sénégalais. « Bien mieux que celui qui vient de passer », « utilisé pour joindre les deux bouts ». Deux fins que de nombreux habitants de ce pays d’Afrique de l’Ouest ne voyaient pas pour espérer les rejoindre. Afrik.com a fait le tour de la capitale sénégalaise.

29 décembre 2022. Habituellement, à cette période de l’année, c’est une période festive. Les ruelles sont pleines de monde. Les marchés et les centres commerciaux sont toujours pleins. La population est au bord de la folie. Cadeaux, des jouets pour enfants aux livres, en passant par les bijoux pour adultes. Surtout les amoureux qui veulent renforcer leurs liens. Pour cette année qui s’achève, c’est un environnement différent, dans presque les plus grands marchés du Sénégal. Autour du marché de Sandaga par exemple, notamment sur l’avenue Georges Pompidou, des vendeurs, cachés comme s’ils étaient en déplacement, jonchent les rues. Seulement, « difficile de convaincre les clients d’acheter », nous souffle ce trentenaire. Le bonnet à peine posé sur la tête qui laisse voir ses cheveux dreadlockés.

Espérer que les choses changent avec la Saint-Sylvestre

« Depuis plus d’une semaine, j’arpente les rues de Dakar, espérant vendre mes produits. Je me rends compte que les temps ont changé et ça se voit. Je n’arrive pas à obtenir un numéro correct. D’habitude, à cette époque, je remplissais mes poches. Mais voici le bordel. Une vraie nuisance. C’est la preuve que les temps sont durs. Mais je ne perds pas espoir. Peut-être que d’ici le 31 décembre j’aurai un bon chiffre d’affaires. Mais en ce moment c’est complètement calme, comme vous pouvez le voir », poursuit le jeune homme. Teint brun, il confie nonchalamment qu’il est originaire du centre du Sénégal. Même son de cloche chez Abdoul Ba, vendeur dans une boutique voisine.

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« Ce ne sont pas les visiteurs qui manquent. Les gens entrent dans la boutique, font plusieurs tours et examinent la marchandise. On sent qu’ils ont envie d’acheter, mais les moyens manquent. Pour être honnête, les prix ont un peu augmenté. Car, pour un moment, tout est devenu cher d’un coup. On nous raconte les conséquences de la guerre en Ukraine. En tout cas, c’est difficile pour tout le monde », raconte le jeune homme au teint clair. Il est originaire de Guinée-Conakry et aide son oncle à Badou, un vendeur de volailles, a aussi peur de son commerce. Même à Noël, dit-il, il ne vendait pas assez d’animaux. Il espère aussi que les choses changeront avec le réveillon du Nouvel An.

« Beaucoup de salariés qui ne sont pas encore payés »

« Pour le moment, tout est calme. J’ai peur de me retrouver avec beaucoup de poulets invendus cette année. Je pense qu’il y aura beaucoup de poulets survivants. Je ne peux pas tous les tuer et les faire finir dans mes mains. Parce que je n’ai pas assez d’argent pour les garder. Si jamais je risquais de les abattre, je serais obligé de les vendre à bas prix. Pour qu’ils ne pourrissent pas entre mes mains. C’est ce calcul que je à faire », raconte le quadragénaire. « Pourtant, l’année dernière, j’ai commandé plus de 300 bêtes, que j’ai vendues facilement. Sur 250 poulets reçus pour les besoins de fin d’année, je n’en ai vendu qu’une centaine environ », Remarques.

Non sans espérer que les choses s’amélioreront avant le 31 décembre de cette année 2022. « Il paraît qu’il y a beaucoup de salariés qui ne sont toujours pas payés. C’est peut-être la raison de cette situation. On verra ce qui se passera après-demain », espère-t-il, un cure-dent dans la bouche. Un objet qu’il n’hésite pas à croquer avec une certaine violence, signe du stress qu’il éprouve. plus de 500 000 FCFA dans ses affaires de fin d’année et sent qu’il court vers sa perte. Si bien sûr, comme il insiste, « la tendance actuelle se poursuit ». Devant la BHS (Banque de l’Habitat du Sénégal), non loin de la RTS (Radio Diffusion Télévision Sénégalaise), c’est la grande foule.Des centaines de personnes se pressent devant, attendant de vérifier.

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Une année 2022 passé à joindre les deux bouts

« Les salaires sont encaissés, mais nous avons des problèmes pour obtenir de l’argent. Il y a tellement de monde. Tout le monde veut rentrer chez lui ce soir avec son argent et voir quel programme proposer. Beaucoup d’entre nous n’ont rien acheté pour nos enfants pendant les vacances de Noël parce que c’était assez juste. Pour nous autres employés, il nous restait à peine de quoi finir le mois. Nous ne pouvions donc pas nous permettre de risquer de gâter les enfants à Noël. Car, on risquait de se réveiller le lendemain sans leur proposer à manger. Ce qui était pire. Nous entendons dire que les dons coûtent cher, mais nous essaierons de nous contenter des ressources disponibles. Acheter symboliquement un objet à présenter aux enfants, c’est l’essentiel », confie cette salariée.

Dans deux jours, la page de l’année 2022 sera définitivement tournée. La nouvelle année 2023 approche à grands pas. Et elle porte sa part d’espoirs. Et le désir des Sénégalais, sans doute celui de tous les peuples de la planète, est le même. Il devrait être « bien meilleur que celui qui vient de passer ». Ils étaient très nombreux, confient aux concitoyens de Macky Sall d’avoir « bouts usés ». Comme à son habitude, Dakar, comme la plupart des régions, se prépare au feu d’artifice.

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