En début d’année, PermisMag a interrogé la DSR sur les sujets de préoccupation des auto-écoles : RdvPermis, livret numérique, concurrence déloyale des plateformes, fraude au code de la route… mais aussi sur les échéances à venir et sur sa feuille de route pour 2023. Entretien.
Sommaire
RDV Permis
[PermisMag] La généralisation du Permis RDV pour l’ensemble du territoire sera effective avant l’été 2023. Après quelques problèmes d’installation, le système semble mieux fonctionner. Le déploiement en Île-de-France s’est plutôt bien passé. Êtes-vous satisfait de la façon dont cela s’est passé?
[Délégation de la Sécurité Routière] De manière générale, le déploiement de RdvPermis s’est déroulé dans des conditions satisfaisantes.
Depuis le début de l’expérimentation, les règles et les différentes fonctionnalités de l’application ont été co-construites et améliorées au fil du déploiement progressif sur le territoire, grâce aux représentants et acteurs métiers nationaux, mais aussi à ceux des départements concernés. A ce jour, ce travail collaboratif a abouti à l’adhésion du plus grand nombre, car si l’application ne permet pas de résoudre les problèmes locaux d’offre de places, elle contribue à une meilleure régulation et équité dans l’accès à celles-ci du-dernier.
Les déploiements récents en Ile-de-France, dans les régions Normandie et Hauts-de-France, ainsi que dans les départements de la Réunion et de Mayotte confirment le succès de ce travail collaboratif avec les auto-écoles et leurs représentants, qu’il convient de remercier pour leur implication et la très grande qualité de leur travail.
Quels retours avez-vous à ce sujet ?
La réponse est bonne pour la plupart des départements concernés, même si la mobilisation reste constante pour résoudre les difficultés locales liées à une offre de places qui ne correspond pas à la demande. C’est pour répondre à cette attente, indépendamment du bon fonctionnement de l’application RdvPermis, que le ministre de l’Intérieur a annoncé le recrutement exceptionnel de 100 nouveaux inspecteurs au-dessus du plafond d’emploi, dont viendront d’abord leurs recrues car cette année ils renforcent les services. qui en ont le plus besoin.
Des expériences ont lieu pour utiliser de nouvelles fonctionnalités. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Parmi les évolutions à venir, la plus notable est celle qui permettra de choisir un centre d’examen préférentiel avec plus de facilité à réserver des places groupées. C’est l’objet des dernières évolutions après toute une série de tests utilisateurs auprès d’auto-écoles. Notre objectif est de rendre cette nouvelle fonctionnalité disponible avant juin 2023.
Le système RdvPermis va-t-il changer dans les mois à venir ?
D’ici mars 2023, l’application RdvPermis aura été déployée dans tous les départements. Comme toutes les applications, cette dernière continuera de vivre et d’évoluer en fonction des besoins exprimés par ses utilisateurs. Nous aurons notamment une évolution jusqu’à fin 2023, qui permettra, dans le cadre de la mise en place du livret numérique, d’automatiser les déclarations du formateur, toujours dans le but de simplifier le quotidien des auto-écoles. gestionnaires. .
Livret numérique
Le livret d’apprentissage de la conduite est obligatoire pour tous les élèves depuis le décret du 29 juillet 2013. Le rapport Dumas recommandait l’utilisation du livret numérique. Des API (passerelles informatiques) ont été développées pour permettre aux systèmes informatiques des éditeurs de communiquer avec ceux de la DSR, mais à ce jour le livret numérique n’est pas obligatoire. Allez-vous émettre une ordonnance à cet égard? Si oui, quand ?
L’article L211-2 du code de la route prévoit la création d’une base de données qui centralise, sous la responsabilité du ministre de l’intérieur, les informations contenues dans les brochures pédagogiques numériques.
C’est pour répondre aux différentes obligations de la loi que la DSR a mis à la disposition des éditeurs une interface d’échange appelée « Webservices Digital Booklet ».
Le livret numérique est actuellement en service et est utilisé à ce stade sur la base du volontariat. Son déploiement national s’opère dans le cadre de la généralisation de Rdv Permis.
En effet, il a été décidé de regrouper les comptes de l’auto-école « livret numérique » et « RdvPermis » afin de simplifier les démarches.
Une fois l’application RdvPermis totalement déployée (mars 2023), et donc le livret numérique accessible sur tout le territoire, nous prendrons un arrêté imposant son utilisation jusqu’à la fin de l’année en cours. En concertation avec les représentants des organisations professionnelles, cette échéance a été choisie pour laisser à tous les acteurs suffisamment de temps pour se doter des outils nécessaires.
Les auto-écoles se posent de nombreuses questions sur le livret numérique et certaines craignent une surveillance accrue, à tort ou à raison.
Il ne s’agit pas d’une surveillance renforcée. Le livret de formation numérique a 2 objectifs :
De plus, le livret numérique simplifiera grandement les démarches des établissements d’apprentissage de la conduite et de la sécurité routière, avec l’alimentation automatique des déclarations des formateurs dans l’application RdvPermis.
Le livret numérique sera-t-il obligatoire pour toutes les auto-écoles, y compris celles qui ne sont pas numérisées (le logiciel de gestion n’est pas obligatoire, ndlr) ?
C’est un support légal, il sera donc obligatoire pour tout le monde.
Concurrence illégale et fraude au code
Les auto-écoles ont craint la concurrence des auto-écoles en ligne, il semble qu’elles n’attirent finalement qu’un nombre limité d’élèves (entre 5 et 10% maximum). Les auto-écoles doivent également faire face à la concurrence des moniteurs indépendants qui postent des annonces sur les réseaux sociaux ou sur des plateformes publicitaires (comme LeBonCoin, SuperProf, etc.) en dehors de tout cadre légal. Des actions sont-elles prévues par la DSR pour mettre fin à cette compétition illégale ?
Le sujet spécifique du concours relève davantage du Ministère chargé de l’Economie. La question du respect des règles par tous les acteurs est un enjeu central en matière de sécurité routière. S’agissant plus particulièrement de l’enseignement hors du cadre d’un établissement d’enseignement agréé, les consignes transmises aux services départementaux sont claires, c’est-à-dire la transmission systématique au Procureur de la République de tout fait à caractère délictueux constaté, selon l’article L. 213-. 6 du code de la route.
La DSR encourage régulièrement les initiatives locales de contrôle des véhicules utilisés pour les cours de conduite. Par exemple, la DSR a participé à l’élaboration d’un vade-mecum des forces de l’ordre effectuant des missions de contrôle sur la voie publique des professionnels de la conduite à Paris et en région parisienne.
Autre sujet de préoccupation, la fraude à l’épreuve théorique du permis de conduire (ETG et ETM). Selon nos informations, cette fraude est massive dans certains secteurs et les mesures prises ne permettent pas de la réduire. Avez-vous des données à partager avec nous sur ce sujet ? A propos de l’utilisation actuelle du logiciel Polex ?
L’application Polex est en cours de finalisation ; à ce stade, il n’est pas prévu de communiquer cet outil interne de gestion de la détection des fraudes.
Y a-t-il des mesures que la DSR entend prendre contre la fraude dans les mois à venir ? La mise en place de contrôles biométriques que poussent les opérateurs ?
La DSR a pris plusieurs mesures, comme le renforcement des contrôles sur place, l’annulation systématique des tests obtenus frauduleusement, ou encore la modification de l’arrêté du 20 avril 2012 fixant les conditions d’établissement, de délivrance et de validité du permis. Conduire.
En cas de doute, les auto-écoles peuvent-elles vérifier la validité du code via rendez-vous Permis ?
Cette vérification est effective dans toutes les auto-écoles de la zone RdvPermis depuis le 27 décembre.
Feuille de route 2023
Le secteur de l’enseignement de la conduite est l’un des secteurs les plus réformés depuis 2015. Loi Macron, rapport Dumas, mise en place du label qualité en 2018 puis sa mise à jour en 2021 (équivalence avec Qualiopi). On parle d’une révision de la directive européenne de 2006 sur le permis de conduire. Y a-t-il d’autres réformes à prévoir dans les mois et années à venir ?
Au cours de l’année 2023, la DSR poursuivra les actions menées pour recruter des inspecteurs du permis de conduire et pour maintenir et favoriser l’offre de places d’examen, notamment en recourant au dispositif des examens complémentaires.
Avez-vous un message particulier pour les dirigeants et les employés des auto-écoles ?
Les auto-écoles sont des partenaires privilégiés de la DSR dans le cadre de la mise en œuvre des politiques d’éducation et de sécurité routière. Dans cette perspective, deux axes de travail sont à privilégier :