Ces événements, ces reportages, ces rencontres ont marqué les journalistes de notre rédaction Loire. Le jury Germaine, 104 ans, et Noëlie Pralus, 103 ans, ont notamment distingué notre journaliste santé Muriel Catalano. Loin d’être haletantes, ces deux femmes extraordinaires donnent des leçons de vie réelles.

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Aujourd’hui à 06:00

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| mis à jour aujourd’hui à 06h11
Encore en bonne forme
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C’est une population qui interpelle la doyenne de l’humanité, Jeanne Calment, décédée à l’âge de 122 ans il y a quelques années. Je voulais rencontrer des femmes comme elles, centenaires, pour percer le secret de leur longévité. Je voulais savoir comment ils passent le temps à leur âge malgré leurs esprits sans aucun doute mis au défi ? Comment se sont-ils entendus ? Quelle direction ont-ils montré, ceux qui avaient auparavant surmonté d’autres crises ?
Deux m’ont ouvert leur salon. Tout d’abord, Jury Germaine, 104 ans. Il m’a accueilli dans le salon du Foyer Résidence Les Bleuets du Pilat à Pélussin. J’ai dû me battre régulièrement pour l’interrompre car Germaine a tellement de choses à raconter.
Gaiement, elle partage ses souvenirs d’enfance, sa rencontre avec son mari à 30 ans, sa vie d’aide-ménagère. Alors même qu’il avoue en plaisantant qu’il attend que Saint-Pierre l’appelle, il témoigne à plusieurs reprises d’un désir indestructible de vivre. Et surtout, avec un grand caractère.
« A 90 ans, je valsais sur des tables », s’amuse-t-il. « Quand il décide de faire quelque chose, il le fait. Il est un peu capricieux », glisse Maurice Denuzière, l’un des fils de ses anciens patrons, qui veille sur lui avec tendresse.
A l’autre bout du service, quelques jours plus tard, Noëlie Pralus, 103 ans, nous attend chez elle dans le salon de son appartement de Roanne.
Comme Germaine, Noëlie ne semble pas avoir de problème de santé majeur, à part sa surdité qui l’isole parfois. Comme Germaine, elle ne déverse pas de douleurs articulaires, ne se plaint pas. Il est aussi coquet. Bravo, ses pommettes sont un peu roses, il porte un pantalon avec un pull et un blazer par dessus. Il parle calmement, parle de ses passions, notamment l’aviation, fait preuve d’une grande curiosité intellectuelle sur le monde qui nous entoure et ce qui l’inquiète.
Il m’impressionne aussi. Une force de la nature. La vie de ces deux femmes n’a pas été un long fleuve tranquille. Loin de là. Ils ont quitté l’école tôt, ont travaillé dur, mais ont toujours été optimistes. « Il faut ça dans la vie », affirme Noëlie.
Ces rencontres vous font sentir qu’être centenaire n’est peut-être pas seulement une question de génétique, mais aussi une question de mentalité, de choix et de comportement dans la vie, qui n’est pas toujours tendre.