Voile Magazine s’est lancé dans un convoyage de 240 milles autour de la Bretagne à bord du Class40 de Yoann Richomme (plan Lombard Lift 2). Il est temps d’en savoir plus sur le bateau et son skipper qui visent un sosie historique sur la prochaine Route du Rhum…
Voile Magazine : Quel pilote as-tu à bord en prévision de la Route du Rhum ?
Yoann Richomme : Nous avons choisi la technologie Madintec, qui sera également à bord de mon prochain IMOCA. Nous ne dirigeons presque plus et c’est pourquoi le pilote est un problème de performance critique. Comme sur un modèle classique, on retrouve deux modes : vent (réel) ou compas qui sont alimentés par un grand nombre de capteurs embarqués. A cela, la nouveauté est de pouvoir ajouter ce que nous appelons des « superpositions », comme l’angle de pente.
Imaginons un réglage en mode vent auquel on associe un angle d’inclinaison compris entre 5 et 10°, le pilote corrigera également le cap en fonction de ce dernier paramètre. Si la gîte tombe, il relance le bateau (la relance du barreur), s’il est trop fort, il descend, ce qui permet aussi
Voile Magazine : Justement, sur quels autres éléments va se jouer la victoire ?
optimiser constamment la vitesse. Pour moi, un bon pilote est une des clés de la victoire dans une transat de plusieurs semaines !
Yoann Richomme : La préparation du bateau bien sûr, mais pas seulement. Il faut aussi s’en tenir à un programme de navigation musclé mêlant sorties en solitaire et en équipage pour progresser plus vite dans les réglages. Je vais donc participer à toutes les formations proposées par le centre de course au large du Finistère, ce qui me permettra de me caler rapidement avec la concurrence.
Voile Magazine : Que penses-tu du niveau de la flotte en Class40 ?
Avant fin octobre je vais aussi chercher un front froid pour passer au large pour analyser le comportement du bateau dans les mers, apprendre à gérer l’écrasement de mes voiles pour faire face aux intempéries et savoir maîtriser la vitesse les poteaux doivent se réinterpréter en dégradé. En 2018 sur la précédente édition de la Route du Rhum, je suis arrivé à Saint-Malo sans jamais avoir testé le J2, même si j’ai réussi à composer. Cette année, il n’est pas question de refaire la même chose car je pense que cette transat exigeante sera gagnée ou perdue par la direction de la première semaine de course.
Yoann Richomme : Le niveau atteint de nouveaux sommets et il suffit de voir le nombre de nouveaux bateaux lancés ces dernières années pour s’en convaincre. Entre les avions Manuard (Mach 40.5), Lombard (Lift2), Verdier (Pogo 40S4), Raison (Max 40) et VPLP (Clak40), l’Atlantique Nord se réchauffe.
Nous sommes sept concurrents sur Lift2, dont Corentin Douguet* avec qui j’ai pas mal navigué en début de saison et qui me semble au-dessus des autres. Attention aussi au Pogo S4 de Xavier Macaire qui réalise une excellente saison. Le jeu est ouvert et tant mieux pour le frisson !
*Il vient de remporter le 40 Malouine du 150 milles en solitaire, suivi de Yoann Richomme et Ian Lipinski.
Retrouvez l’intégralité du reportage « 240 milles avec Yoann Richomme » dans notre dossier Route du Rhum dans le Voile Magazine actuellement en kiosque et sur vos applications smartphone…
Et enfin, des interviews de skippers impliqués dans la prochaine Route du Rhum, c’est ici :
Route du Rhum 2022. Interview Louis Burton : « Gérer le débordement de mon foiler, c’est la clé ! »
Route du Rhum 2022. Interview Kevin Escoffier : « Mon nouvel IMOCA dépasse mes attentes ! »