Santé. Grève des médecins : tensions supplémentaires aux urgences

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La mobilisation est exceptionnelle, souligne Julien Rogowski, membre du groupe Doctors for Tomorrow qui a lancé le mouvement de grève jeudi 1er et vendredi 2 décembre, ainsi qu’un appel aux professionnels au don de sang. Tout un symbole. Près de 50 % des médecins libéraux sont en grève dans l’Eurométropole, selon des estimations communes, plus de 60 % dans les secteurs de Haguenau et Sélestat, entre 70 et 80 % à Molsheim et Wasselonne, plus de 90 % à Obernai et sa périphérie, 100 % se trouve dans la vallée de Saint-Amarin, « secteur hors vent », confirme un médecin du Haut-Rhin.

Dans le Bas-Rhin, les 16 médecins inscrits jeudi ne travaillaient pas tous à la régie SOS Médecins et les appels ont été renvoyés au 15e. « Nous demandons que seules les visites à domicile, payées aujourd’hui au prix de 35 euros, soient revalorisées », réclame Dan Sellam, président de SOS Médecins Strasbourg.

Inévitablement, cette grève des médecins a entraîné une augmentation des visites aux urgences. Au Nouvel hôpital civil (NHC) de Strasbourg, « 46 patients ont été pris en charge jeudi matin pour une capacité de 30 brancards », rapportent Christian Prud’Homme et Stéphane Cloirec du syndicat FO, qui ont déposé dans l’après-midi un droit à avis au NHC et à l’hôpital de Hautepierre. Autre constat, aucun médecin de famille n’était présent ce jeudi au Centre de réception et de régulation des appels (CRRA), pour traiter les dossiers non urgents. Résultat : « 60 dossiers attendaient d’être rappelés jeudi matin à 10 heures », indiquent les syndicalistes qui indiquent néanmoins que les crises de Strasbourg ont connu des situations plus critiques.

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« La grève a affecté notre activité », a expliqué Anne Weiss, directrice du Samu 67, avant de noter que ses services avaient déjà traité 792 dossiers médicaux de nuit. Bien que la moyenne quotidienne pendant la semaine soit de 650 fichiers et de 800 à 900 fichiers par jour le week-end. Pour pallier l’absence du médecin généraliste en grève, un médecin du Samu est venu renforcer l’équipe réglementaire à 11 heures. Cependant, Anne Weiss incite toujours « les gens à être patients, car les rappels pour les dossiers non urgents sont plus longs. Cela a pris deux à trois heures au lieu de l’heure habituelle. » Les imprévus sont encore généralement gérés en temps réel.

Des conseils pour limiter les afflux

Le service des urgences des Hôpitaux civils de Colmar s’était préparé pour « une journée avec 160 pièces contre 145 en moyenne. Mais nous avons connu des pics de 189 pièces par jour le mois dernier », a déclaré le responsable du centre, Yannick Gottwalles. « Nous sommes sous l’eau depuis plusieurs années. La situation s’est considérablement aggravée au cours des trois derniers mois. Le nombre de déplacements a beau être stable, nous rencontrons de grosses difficultés à l’hôpital par manque de lits en aval, en médecine, chirurgie ou soins de suite et réadaptation (SSR). En conséquence, tout le système est embolisé », se lamente-t-il auprès du médecin.

De son côté, afin d’éviter un afflux trop important de patients aux urgences, l’ARS (Agence régionale de santé) du Grand Est précise que des enquêtes, en lien avec les professionnels libéraux, permettent de garantir « chaque nuit le dispositif spécifique d’ambulatoire permanent soins (médecin de famille de garde) ». L’agence recommande également « d’appeler le 15 avant tout passage aux urgences afin d’obtenir une première réponse médicale immédiate et, le cas échéant, d’être bien par rapport à votre situation de santé ».

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