Système de santé : les 10 objectifs du ministre François Braun sont…

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Publié le 01.02.2023. à 07:54

, mis à jour le 01.02.2023. à 07:54

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Garantir à tous les Français souffrant d’une affection de longue durée (ALD) un accès à un médecin traitant

Dr Gérald Kierzek

(Directeur médical)

Redonner du temps médical et du temps soignant, en ville comme à l’hôpital

A l’occasion de ses vœux le 30 janvier 2023, le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, a présenté sa feuille de route pour l’année à venir, structurée autour de 10 objectifs visant à assurer l’avenir de notre système de santé. En réponse, le Dr Gérald Kierzek, Directeur Médical de Doctissimo, nous donne son point de vue, sans parler de bois.

C’est toute la vision de l’avenir du système de santé que le ministre de la Santé et de la Prévention François Braun a présenté le 30 janvier lors de ses vœux dédiés aux forces vives de santé. Des vœux qui ont pris la forme d’une feuille de route avec 10 objectifs clés pour « marquer le tournant ». Mais si le concept est prometteur sur le papier, il manque d’avancées concrètes selon le Dr Gérald Kierzek, directeur médical de Doctissimo.

Permettre sur tout le territoire la continuité et la permanence des soins

François Braun rappelle que plus de 600 000 patients atteints d’une affection de longue durée (ALD) sont privés d’un suivi régulier. Sous l’égide de l’Assurance maladie, il annonce que « dans les prochaines semaines, une instance dirigeante sera mise en place au niveau national avec tous les acteurs ». Toutes les parties intéressées seront contactées d’ici fin juin. Parallèlement, le Ministère travaillera au développement d’équipes de soins pluriprofessionnelles, afin de garantir un accompagnement de proximité autour du médecin traitant, et il y aura également une place pour les pairs aidants.

« Mais il n’y a plus de médecins en exercice. Nous sommes à un stade où les médecins généralistes libéraux cherchent des emplois comme salariés des médecins du travail ! carrière est attrayante et bien sûr ce sera une meilleure approche pour tout le monde », déclare le Dr Gérald Kierzek.

Améliorer la qualité de vie à l’hôpital et stabiliser les équipes

François Braun veut accélérer le décloisonnement du système de santé, continuer à renforcer les effectifs et mobiliser tous les leviers qui font gagner du temps dans les soins, au service des patients. « Alors que la démographie médicale va continuer à se détériorer au cours des prochaines années, nous avons ici un défi absolument énorme : permettre aux soignants de se concentrer sur le cœur de leur métier. Dès lors, il annonce une augmentation du nombre d’assistants médicaux et l’identification, à l’hôpital, pour déployer un soutien logistique, technique et administratif au plus près des services, mais aussi pour « renforcer l’exercice coordonné (…) et mobiliser pour que l’exercice isolé devienne l’exception ».

Pour le Dr Kierzek, le problème n’est pas bien identifié : « Oui, il y a du travail administratif, mais le problème, c’est qu’en ce moment on n’a plus la possibilité de faire simplement de la médecine, parce que ce qu’on fait c’est surtout abattre avec une grande quantité. de concertation. Plus de correspondants médicaux, plus de spécialistes… Ce n’est pas une perte de temps ni un problème d’appeler un cardiologue ou un dermatologue pour votre patient et discuter de son cas ; c’est même un médicament. Le problème, c’est la pénurie, et donc la perte de temps pour le trouver ».

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Former plus de soignants et mieux les former

L’ambition est de garantir à tous sans exception « la possibilité d’accéder à un médecin en journée, mais aussi en soirée, les week-ends et les jours fériés ». Les succès obtenus lors de l’appel préalable jusqu’au 15 avant le transfert en médecine d’urgence doivent être consolidés, ce qui passe notamment par la mise à disposition d’un assistant à la régulation médicale, a annoncé le ministre. A la fin du premier semestre, un plan de développement de l’attractivité de ce métier et d’augmentation de son emploi sera présenté. « Et un tour de France sur l’accès aux services de soins débutera d’ici la fin février. » Cet article identifiera également les pistes de consolidation de certaines filières spécialisées en SAS, comme la psychiatrie, la gériatrie ou la pédiatrie, pour mieux répondre à ces besoins spécifiques.

« Miser sur 15 ne peut pas être la seule réponse. Sam en a déjà marre et ordonne simplement aux patients de leur donner la réponse : urgences, médecin à domicile, etc. S’il y a plus de médecins, rentrez chez vous, s’il y en a plus, il y a pas de services d’urgence – parce qu’ils sont fermés et qu’il n’y a plus de réseau de proximité -, à quoi répondront les 15 ? des soins avec 3 niveaux d’intervention : la médecine ambulatoire, un hôpital local d’urgence et enfin un hôpital régional spécialisé. Sinon SAMU (ou SAS ) sera le prochain service à exploser », se souvient-il avec le Dr Kierzek.

Créer un choc d’attractivité dans les territoires et faciliter le quotidien des soignants

Redonner confiance dans l’avenir des professionnels hospitaliers est un enjeu de taille, qui passe par la rémunération, mais aussi par « le renouvellement et la diversité des pratiques ». Cette amélioration de la qualité de vie et de travail passe par l’attribution de nouvelles responsabilités et perspectives de carrière, une nouvelle organisation du temps de travail des soignants, la limitation des heures supplémentaires, la stabilité des horaires. Le plan sera également mis en œuvre au profit des gestionnaires de services, notamment des cadres de santé. « Il faut continuer à renforcer le binôme chef de service/responsable santé, par la formation, mais aussi par des outils modernes de gestion des groupes de travail ».

« Il faut d’abord arrêter de harceler tout le personnel médical, rétorque le Dr Kierzek. C’est-à-dire avoir beaucoup de consignes administratives, à savoir des personnes qui sont séparées des soignants. Il faut remettre les soignants en charge, comme dans les hôpitaux militaires, et miser sur les acteurs de terrain, notamment sur les responsables de service. Les services administratifs et les médecins doivent coopérer ».

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Tourner le dos à la logique comptable et revoir le financement du système de santé

« L’année 2023 sera l’année des infirmières, l’année des perspectives clarifiées », a souligné F. Braun, évoquant plusieurs mesures importantes qui concernent notamment le passage des étudiants et la réingénierie de la formation et l’augmentation du nombre d’infirmières avancées. (avec un objectif de 5 000 APN actifs d’ici fin 2024) et reconnaissance de pratique avancée pour les infirmières autorisées avant fin 2023.

« Étudier mieux et plus ? Pour l’instant, rappelons qu’on a des gens qui ont échoué en première année de médecine et qui partent à l’étranger, et qu’il n’y a plus de candidatures en soins infirmiers. Il y a toujours une déconnexion totale entre le lieu d’enseignement et d’exercice. Et puis je ne suis pas sûr que le problème soit quantitatif : soignants et infirmiers, on les a. L’enjeu est avant tout de les garder ! ».

Garantir que la santé soit accessible à tous

Le logement, les transports, le stationnement, la sécurité ou encore la garde d’enfants, il s’agit d' »apporter des solutions nouvelles et innovantes » à l’échelle territoriale, afin de faciliter le quotidien des soignants.

« Le choc d’attractivité, avec des bas salaires, ne permet pas de se loger. Ce qu’il faut, c’est mieux rémunérer les gens et les valoriser. Cette formule déjà utilisée à Ségur n’a rien donné… »

Assumer collectivement une nouvelle ambition sur la prévention

« Nous sortirons de la logique d’approvisionnement et de rentabilité pour mieux accompagner les enjeux de santé publique, de coopération territoriale, de prévention et de responsabilité vis-à-vis de la population. Notre objectif est clair : sortir de « toutes les T2A », a souligné le ministre de la Santé.

« Il faut noter que ce sont les mêmes personnes qui étaient à la tête et prônaient la logique comptable », analyse le Dr Kierzek. « Je pense qu’il faut avant tout faire confiance aux médecins. Quand un examen est nécessaire, il faut pouvoir le faire et se rattraper. Quand il n’y a pas besoin, on ne le fait pas, point barre ».

Faire de l’année 2023 une année importante pour la recherche et l’innovation

Alors que des progrès ont permis d’améliorer l’accès de chacun à certains soins (soins dentaires et appareils auditifs par exemple), le ministère entend lancer « la phase 2 du 100% santé ». sur la mise en place des tiers payants, parmi les enjeux il ne faut pas perdre de vue. »

« Il y a parfois des abus dans les découverts d’allocations. Mais surtout, les œuvres sont sous-estimées. Il faut arrêter cette logique de rémunération à l’acte, mais avoir des modes de rémunération en fonction des besoins de santé (quand on a besoin d’un médecin ou d’un infirmier, à certains endroits, il vaut mieux le payer), des exigences de la spécialité et du niveau de responsabilité… Les dépassements sont souvent là pour être compensés par une redevance injuste », indique le médecin.